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PME non cotée, décote augmentée

Les PME françaises non cotées ont subi en 2012 une hausse du risque de non négociabilité, estime le baromètre du réseau Absoluce. Cette étude révèle aussi de fortes disparités selon le secteur d'activité et la taille de l'entreprise.

PME non cotée, décote augmentée

L’écart de valorisation se creuse entre les sociétés cotées et les autres. C’est ce que montre l’édition 2013 du baromètre des PME françaises, publiée hier par le réseau Absoluce. Rappelons que la méthodologie sous-jacente consiste à partir d’un indice des titres des sociétés cotées, ce qui revient à utiliser la méthode du Bêta, pour en déduire, après décote, celui spécifique aux PME non cotées. Le passage de l’un à l’autre représente le risque de non négociabilité des entreprises non cotées.

Forte hausse du risque d’illiquidité

Selon cette étude, les sociétés du Cac all tradable, indice des valeurs cotées à la bourse de Paris, ont vu leur Bêta légèrement diminuer en 2012 pour passer de 0,69 à 0,62 — l’étude est basée sur un échantillon de 218 sociétés en 2012 alors qu’elle était basée sur 338 sociétés les années précédentes. A l’inverse, les PME non cotées ont vu leur Bêta s’envoler en 2012, passant de 1,26 à 1,67. On retrouve ce phénomène au niveau des indicateurs de valorisation étudiés dans ce baromètre : coût des fonds propres, coût moyen pondéré du capital, multiple du résultat net (PER), résultat net d’exploitation (Ebit) et multiple du résultat brut d’exploitation (Ebitda). Les écarts entre les valeurs des indicateurs représentent le risque lié à l’absence de marché actif des titres de PME non cotées. En 2012, ce risque a augmenté.

Fortes disparités sectorielles

La baromètre d’Absoluce affine cette analyse sur deux facteurs. Tout d’abord par la prise en compte de l’effet sectoriel : 14 filières d’activité, hors secteur bancaire, sont scrutées. On y découvre de fortes disparités. Par exemple, le secteur alimentation et boisson subit une décote de 56,7 % de son PER alors que l’immobilier bénéficie d’un écart de seulement 17,2 % sur cet indicateur. Des résultats qu’il faut prendre avec prudence eu égard à la taille de l’échantillon : 218 sociétés composent ces 14 filières.

La décote du PER est inversement proportionnelle au chiffre d’affaires

Autre facteur pris en compte : la taille de l’entreprise. L’étude estime que plus le chiffre d’affaires est important, plus le taux de décote du PER est faible, sauf cas particuliers. On remarque aussi que la décote baisse sensiblement, de 15 points, quand on passe dans la catégorie des entreprises dont l’activité est supérieure à 10 milliards d’euros.

Cette approche, qui est basée sur des transactions sur le marché financier français et non pas sur des cessions/transmissions d’entreprises, ne tient pas compte du capital humain. Mais elle présente l’avantage de pouvoir se faire une idée de la valeur d’une PME non cotée. Et elle est gratuite pour le chef d’entreprise.

Les écarts de décotes s’envolent en 2012

Années Bêta des sociétés cotées Bêta des sociétés non cotées Multiple de résultat net (PER) avant décote Multiple de résultat net (PER) après décote
2008 0,71 1,42 11,2 8,52
2009 0,61 1,5 15,71 9,66
2010 0,6 1,32 13,32 9,83
2011 0,69 1,26 11,15 8,7
2012 0,62 1,67 12,66 7,52

Source : baromètre 2013 d’Absoluce / actuEL-expert-comptable
Lecture : En 2008, la valeur d’une société cotée est estimée à 11,2 fois son résultat net tandis que celle d’une société non cotée est estimée à 8,52 fois son résultat net.

 

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