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Les offres d'emploi non pourvues sont-elles si nombreuses?

Pôle emploi se penche à son tour sur les difficultés de recrutement que rencontrent certaines entreprises, même en période de fort chômage. L'étude relativise l'idée d'offres d'emploi "non pourvues". Les difficultés de recrutement varient d'une entreprise à l'autre selon leurs spécificités, et les abandons de recrutement ne sont pas si fréquents ou pas définitifs.

Les offres d'emploi non pourvues sont-elles si nombreuses?

Les emplois non pourvus ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Comment expliquer et remédier à l’existence de postes disponibles qui ne trouvent pas preneurs alors que le chômage ne cesse de progresser ? Dans une étude publiée hier (*), Pôle emploi bouscule quelques idées reçues sur le sujet.

Les spécificités de l’entreprise entrent en jeu

A y regarder de plus près, les difficultés de recrutement sont davantage liées à l’établissement qu’à la nature du poste.
« Les difficultés de recrutement frappent inégalement les secteurs d’activités ou les métiers. Les secteurs de la construction, de l’industrie et de certains services sont sensiblement plus touchés que d’autres », constate Pôle emploi. Les entreprises de petite taille aussi. « La part d’établissements déclarant avoir rencontré des difficultés décroît avec la taille de l’établissement ».

Recruter sur un poste pérenne est plus compliqué

Les difficultés varient aussi selon le type d’emploi recherché. Dans son étude Pôle emploi distingue trois types d’offres :
– les offres d’emploi non durables (des CDD de moins de 6 mois) pour lesquels le recrutement est souvent perçu comme difficile ; les abandons sont nombreux et les recrutements moins nombreux ;
– les offres d’emploi d’employés sur des CDD : les recrutements ne sont pas perçus comme difficiles ;
– les offres d’emploi en CDI de cadres, techniciens et agents de maîtrise pour lesquels les recrutements sont perçus comme difficiles. Le caractère pérenne de l’engagement accroît les difficultés.

Une pénurie de candidats parfois subjective

Pôle emploi met en garde contre des analyses trop rapides. Certes, les difficultés de recrutement peuvent tenir à une pénurie de candidats ou à une inadéquation des compétences ou des diplôme, voire un manque de motivation mais tout cela est à replacer dans un contexte où parfois « la pénurie invoquée apparait relative et les difficultés ressenties tiendraient sans doute plus de la complexité naturelle à apprécier et à sélectionner judicieusement des candidats ».

Des abandons de recrutement pas toujours définitifs

Par ailleurs, Pôle emploi relativise aussi les abandons de procédure de recrutement en raison d’absence de profils adaptés. « Les difficultés rencontrées n’impliquent que très occasionnellement l’abandon du recrutement ». Et lorsqu’il a lieu, l’abandon est plus souvent lié à la disparition du besoin qu’au manque de candidats. « Seuls 37,6% des établissements ayant abandonné leur recrutement avancent comme argument l’absence de candidat adéquat ». Par ailleurs, l’abandon de recrutement n’est pas toujours définitif. « La moitié des établissements ayant abandonné le recrutement déclarent qu’il ne s’agit que d’un abandon provisoire ».

S’adapter  aux difficultés de recrutement
Face aux difficultés de recrutement, les entreprises doivent bien s’adapter. Lorsque c’est la nature même du poste qui pose problème (technicité très pointue, niveau de rémunération, horaire décalé, travail difficile et pénible,…), elles modifient leurs prétentions. « L’expérience reste le critère de sélection le plus souvent modifié (dans 36% des cas). La motivation des candidats et, dans une moindre mesure, la formation ou le diplôme, sont les critères les moins souvent modifiés dans le processus de sélection des candidats », note Pôle emploi. En revanche, les recruteurs rechignent à modifier les horaires ou la rémunération.

 

(*) L’enquête a été menée au cours de l’été 2013 auprès d’un échantillon d’établissements ayant déposé une offre à Pôle emploi annulée en mars ou avril 2013, ou satisfaite au cours des mêmes mois, deux mois ou plus après avoir été déposée (des situations qui laissaient supposer des difficultés de recrutement).

 

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