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Pérennité des entreprises : quels sont les facteurs déterminants ?

Choix de la catégorie juridique, montant du capital initial et volonté du créateur font partie des facteurs qui influencent la pérennité des entreprises. Un peu plus de la moitié des entreprises créées en 2006 sont encore en activité cinq ans après, selon une étude de l'Insee.

Pérennité des entreprises : quels sont les facteurs déterminants ?

La pérennité des structures créées sous forme de sociétés est nettement plus importante que les autres formes juridiques. Sur 118 850 entreprises créées au cours du premier semestre 2006 (*), 57% de sociétés sont encore actives en 2011, contre 45% d’entreprises individuelles, selon une étude de l’Insee. « Toutes choses égales par ailleurs (même secteur, même profil de créateur, etc.), une société a 1,5 fois plus de chances d’être encore active au bout de cinq ans qu’une entreprise individuelle », observe l’institut. « Il faut voir ici un lien fort avec l’ambition du projet, l’immatriculation sous forme de société étant plus souvent liée à un projet davantage ambitieux », analyse l’APCE à partir de ces mêmes données.

Investissement initial

D’ailleurs, le montant du capital investi est un autre facteur déterminant de la pérennité de l’entreprise. Plus il est important, plus la durée de vie s’allonge. Ainsi, plus de 60% des entreprises qui ont démarré avec plus de 40 000 euros sont toujours en activité cinq ans après leur création. Elles ne sont que 44% avec une mise de départ inférieure à 40 000 euros. De « faibles » sommes investies pourtant par plus d’un tiers des créateurs. Et seuls 14% se lancent avec plus de 40 000 euros. Les dépenses au démarrage ne sont pas seulement liées aux moyens financiers du créateur. Elles peuvent aussi être dues aux nécessités du projet (frais moindres dans certains secteurs tels que le soutien aux entreprises) et à la volonté du créateur, souligne l’Insee.

Des créations à durée limitée

L’intention du dirigeant impacte ainsi fortement la viabilité de l’entreprise. « 11% des créateurs déclarent dès le démarrage de l’activité avoir créé leur entreprise pour une durée limitée (inférieure à 5 ans) », observe l’APCE. « Si l’on considère uniquement les entreprises créées dans une vision pérenne (5 ans ou plus), le taux de pérennité à trois ans des créations de la génération 2006 s’élève à 69%. (…) des entreprises créées au démarrage pour une durée limitée s’élève à 48%. Autrement dit, la moitié des entreprises créées pour une durée limitée arrêtent leur activité dans les trois ans », analyse-t-elle.

Difficultés de financement

Globalement, le taux de pérennité des entreprises créées en 2006 diminue nettement à partir de la troisième année : 91% d’entre elles existaient toujours au bout d’un an, elles n’étaient plus que 66% après trois ans puis 52% en 2011. Cette génération a par ailleurs pâti de la crise économique de 2008. « Dès le premier semestre 2008, les jeunes entreprises ont pu être affectées par le durcissement des critères d’octroi de crédit pour leurs investissements », relève l’Insee. Ainsi, les difficultés pour obtenir un financement ou un découvert bancaire, ou encore pour ouvrir un compte bancaire font baisser les chances de survie (voir le tableau ci-dessous).

Des facteurs de pérennité multiples

 

Variable

Taux de pérennité à 1 an

Taux de pérennité à 3 ans

Taux de pérennité à 5 ans

Catégorie juridique de l’entreprise
Société
Entreprise individuelle

96,6%
86,7%

73,7%
58,5%

57,8%
45,7%

Effectif salarié de l’entreprise
0 salarié
De 1 à 2 salariés
De 3 à 5 salariés
De 6 à 9 salariés
10 salariés et plus

90,2%
97%
97,2%
98,4%
97,6%

64,2%
73,9%
73,4%
69,6%
73,8%

51%
54,1%
55%
53,6%
52,7%

 Secteur d’activité
Industrie manufacturière
Construction
Commerce et services
Action sociale

91,8%
94%
90,3%
93,9%

67,9%
64,4%
64,5%
81,4%

54,8%
47,7%
50,8%
70%

Âge du créateur
Moins de 30 ans
De 30 à 40 ans
De 40 à 50 ans
Plus de 50 ans

88,1%
92%
93,1%
91,7%

58,7%
67,1%
68,9%
66,6%

45,3%
52,9%
54,4%
52,1%

 Situation du créateur avant la création
Indépendant
Salarié
Au chômage
En congé pour création

94,3%
93,2%
89,4%
89,9%

72,2%
69,1%
62,2%
60,3%

57,4%
54,4%
48%
48%

 Diplôme le plus élevé du créateur
Pas de diplôme ou brevet
CAP/BEP
Baccalauréat
Diplôme de 1er cycle
Diplôme d’un niveau supérieur

89%
91,9%
91,4%
91,5%
93,1%

57,4%
64,4%
66%
68,5%
72,5%

40,6%
48,7%
51,1%
55,9%
61%

 Nombre de créations créées antérieurement
Aucune
1 création
3 créations ou plus

91,2%
91,6%
92,9%

65,9%
64,6%
70,5%

51,8%
49,5%
57,7%

 Participation à des formations
Oui, volontairement
Oui, de façon imposée
Aucune

89,7%
92,9%
91,3%

63,3%
66,7%
65,9%

49,9%
53,4%
51,2%

 Obtention d’aides ou d’exonérations publiques
Oui
Non

90,7%
92,1%

65%
66,4%

50,8%
52,1%

 Capital investi
Moins de 2000 €
De 2000 à 8000 €
De 8000 à 16000 €
De 16000 à 40000 €
De 40000 à 80000 €
Plus de 80000 €

86,9%
90,1%
92,7%
94,9%
95,5%
96,4%

59,5%
62,2%
65,5%
71,3%
73,7%
81%

45%
48,4%
52,1%
56,8%
60,4%
65,1%

Motivations à la création
Être indépendant
Goût d’entreprendre
Augmenter ses revenus
Opportunité
Idée nouvelle
Sans emploi (choix)
Sans emploi (contrainte)

91,6%
92,7%
91,8%
93,8%
91,5%
89,3%
85,5%

65,7%
68,7%
67,7%
70,3%
66,1%
61,1%
55,9%

51,8%
54,9%
52,5%
55,2%
51%
45,8%
42,9%

Avis du créateur sur l’avenir de l’entreprise
Développer l’entreprise
Maintenir l’équilibre actuel
Redresser une situation difficile
NSP

93,7%
93,5%
83%

84,8%

69,1%
68,5%
49,6%

56,7%

54,5%
53,7%
37,1%

42,6%

Principales difficultés rencontrées par le créateur
Être seul comme entrepreneur
Embaucher du personnel qualifié
Fixer les prix des produits et services
Trouver un local commercial approprié
Etablir des contacts avec la clientèle
Régler les formalités administratives
Obtenir un financement
Obtenir un découvert bancaire
Ouvrir un compte bancaire
Aucune difficulté particulière

90%

95,6%

91,7%

93%

89,8%

90,8%

91,2%
89,4%

90,2%
92,7%

61,6%

67,9%

65,4%

65,7%

61,3%

66,4%

62,9%
56,5%

54,1%
68,7%

48,9%

49,7%

49,9%

51,3%

49,6%

52,2%

47,8%
38,9%

39,7%
54,7%

TOTAL

91,4%

65,8%

51,5%

Sources : Insee, enquête Sine 2006, avril 2013 / ActuEL-expert-comptable

(*) L’étude porte sur les créations d’entreprise correspondant à la création de nouveaux moyens de production (nouvelle immatriculation dans Sirene), ainsi que sur les reprises d’activités. Depuis les données relatives à janvier 2009, les statistiques de créations d’entreprises incluent les demandes d’immatriculation avec le statut d’auto-entrepreneur enregistrées dans Sirene.

 

 

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