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Les délais de paiement inter-entreprises s'améliorent en 2012

La proportion de factures payées à moins de 30 jours est la plus haute jamais observée en France depuis 2004 et le délai effectif moyen de paiement s'est amélioré pour les transactions inter-entreprises. Ce sont quelques-uns des enseignements de l'étude sur les comportements de paiement menée par Intrum Justitia.

Les délais de paiement inter-entreprises s'améliorent en 2012

L’étude publiée le 19 novembre par le spécialiste du recouvrement de créances indique plusieurs tendances positives sur l’année 2012. La France s’en sort mieux que ses voisins européens en termes de pertes sur créances irrécouvrables, puisque le taux se stabilise à 2% en France contre 2,8% en Europe (une hausse de 0,1% par rapport à 2011). Comment s’explique ce paradoxe dans un contexte aussi défavorable ? Intrum Justitia a constaté que le contexte de crise économique avait abouti à une prise de conscience de la part des entreprises françaises, devenues de plus en plus attentives à la gestion de leur facturation. En effet la répartition des créances évolue favorablement par rapport à 2011. La proportion des factures payées en moins de 30 jours atteint 47%, un record depuis 2004. Parallèlement le délai effectif moyen de paiement s’est amélioré pour les entreprises (57 jours contre 59 jours en 2011). Une amélioration due à la fin des accords dérogatoires à la loi LME le 1 janvier 2012 qui a permis la réduction conjointe du délai contractuel et du retard de paiement.
Reste que ces indicateurs positifs ne peuvent masquer une réalité économique très rude pour les acteurs économiques de l’Hexagone. Aux yeux des dirigeants, les retards de paiement sont lourds de conséquences, d’abord parce qu’ils aggravent les problèmes de liquidité selon 48% des sociétés interrogées (contre 36% en 2011). 40% des sondés y voient même une réelle entrave à la croissance.

Le secteur public et les particuliers mauvais payeurs

Le manque de trésorerie pèse sur la compétitivité des entreprises. 53% des sociétés interrogées soulignent que la crise économique a un impact sur les ventes. Et 49% indiquent des problèmes de liquidité. Les retards de paiement ne concernent pas uniquement les entreprises. L’Etat, les collectivités et même les particuliers mettent de plus en plus longtemps à régler leurs factures, puisque le délai effectif moyen de paiement a augmenté en un an, passant de 64 à 65 jours pour le secteur public et de 41 à 42 jours pour les particuliers.
C’est toute la confiance des acteurs économiques qui se dégrade. Pour la moitié des personnes interrogées (ils étaient seulement 38% en 2011), le risque de retard de paiement devrait augmenter l’an prochain. Le sentiment de défiance vis-à-vis des acteurs politiques est notable. A la question « Pensez-vous que l’Etat met tout en œuvre pour aider les entreprises à se protéger des retards de paiement ? », ils sont 66% à répondre non. Même fatalisme en direction des banques, seuls 2% des entrepreneurs leur font confiance pour mieux accompagner le développement de leur activité.

Vers une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement

Une amélioration est attendue sur le front législatif. A partir du 1er janvier 2013, tout professionnel en situation de retard de paiement sera redevable envers son créancier d’une indemnité forfaitaire de 40 euros pour frais de recouvrement, (décret paru au Journal Officiel le 4 octobre 2012). Cette indemnité viendra s’ajouter aux traditionnelles pénalités de retard. Elle devra être mentionnée à la fois dans les conditions générales de vente et sur les factures. Une mesure dont se félicite Intrum Justitia, qui face à ce contexte tendu met l’accent sur 4 leviers essentiels pour assainir la situation financière des entreprises françaises :

  • Développer la prévention du risque, en demandant le paiement d’acomptes pour les nouveaux clients ou clients à solvabilité tendue et en pilotant la solvabilité des clients de façon continue,
  • Accélérer les paiements, en contactant oralement ou physiquement les clients avant la date d’échéance et en vérifiant les postes clés de la commande, en assurant un suivi immédiatement après la date d’échéance et en densifiant les relances,
  • Utiliser la législation, en révisant les conditions contractuelles pour réduire les délais de paiement et en appliquant les pénalités de retard,
  • Externaliser le plus efficacement possible, en transférant rapidement les non règlements à un professionnel, en enrichissant les données transmises et en accélérant le passage au judiciaire.

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