Interview

Marion Carette, co-fondatrice de Zilok.com

Etre au marché de la location, ce qu'eBay est à la vente, telle est l'ambition de Zilok.com. Pour Marion Carette, co-fondatrice du site, la démarche est dans l'air du temps, entre logique économique et démarche écologique.

Marion Carette, co-fondatrice de Zilok.com

Quelle est l’originalité de Zilok.com ?

Pour résumer, nous aimons dire que nous sommes un eBay de la location car nous avons des logiques assez complémentaires. Dès le début, le site a été conçu sur deux axes complémentaires : une offre de particulier à particulier et une de professionnel à particulier.
Tout notre site repose sur la géolocalisation, car le premier critère de location sur le site, avant même le prix, c’est la distance.

Vous communiquez aujourd’hui sur le lancement d’un nouveau service : celui de la location de voitures entre particuliers. Est-ce que ça marche ?

Aujourd’hui, sur les 5000 voitures proposées en location sur le site, 300 sont des véhicules appartenant à des particuliers. On est partis du principe qu’une voiture n’est utilisée que 25 % du temps par son propriétaire mais qu’elle lui coûte en moyenne 4000 euros par an. Zilok propose un moyen simple, économique et écologique de rentabiliser sa voiture en la louant près de chez soi.

Pourquoi ne pas avoir créé un site dédié à la location de voitures pour un marché tel que celui-ci ?

Avec mes associés (Gary Cige, ancien conseiller du ministre belge des nouvelles technologies et Thibaud Elzière, fondateur de la banque d’images en ligne Fotolia, NDLR), on s’est posé la question. On souhaite d’abord capitaliser sur la marque Zilok, ce qui ne veut pas dire qu’on ne le fera pas dans un deuxième temps…
Lorsqu’on a lancé le site, il y a deux ans, on a proposé d’emblée des voitures en location, mais l’offre entre particuliers nécessitait une adaptation avec une assurance temporaire sur mesure permettant au locataire de s’assurer pour un véhicule qui ne lui appartient pas et au propriétaire de louer en toute sérénité. On voulait absolument être bordés pour mettre cette offre en avant et cela a pris un an et demi : les assureurs n’étaient pas très chauds pour se positionner sur ce créneau…

Quels sont vos objectifs à court terme ?

Lors du premier exercice, nous avons fait un chiffre d’affaires négligeable avec quelques dizaines de location par jour. Nous espérons être rentables l’été prochain. Pour y parvenir, nous devons atteindre les 500 transactions par jour, en tenant compte du panier moyen. Donc notre objectif premier, c’est la constitution d’une base. Aujourd’hui, nous proposons 140.000 objets en location et nous estimons la masse critique à 300.000.

Comment comptez-vous y parvenir ?

C’est beaucoup plus compliqué de recruter des propriétaires que des locataires. Ca implique un changement de mentalité qui consiste à penser que ce n’est plus tant la propriété qui est importante, que l’usage. Pour nous faire connaître auprès des propriétaires, outre les campagnes d’e-mailing et d’achats de mots-clés, nous avons beaucoup joué sur les relations presse et jusqu’ici ça nous a bien aidés. C’est d’autant plus difficile qu’il n’existe pas de profil type de propriétaire particulier, même si l’on s’adresse souvent à des familles situées dans les banlieues de grandes villes.
Ensuite, dès que la masse critique des objets en location sera atteinte, nous lancerons quelques campagnes à destination des locataires.

Quels sont les produits qui fonctionnent le mieux ?

Le top 3 varie en fonction des saisons, mais globalement, les véhicules utilitaires et les remorques sont les plus demandés, devant les articles d’outillage-bricolage-jardinage. Plus surprenant, nous avons constaté que l’informatique et l’électronique (consoles de jeux, appareils photos, caméscopes…) se positionnaient très bien, de même que le matériel pour organiser des réceptions ou des événements.

Avez-vous d’autres projets de développement ?

Dès que l’on aura montré que le concept marche en France, on va ouvrir d’autres marchés. On sait qu’il faut aller vite. Aujourd’hui, on est déjà présents en Angleterre et aux USA, où curieusement, il n’y a pas de grands acteurs sur ce créneau. Nous avons également un partenariat en cours aux Pays-Bas.

De quels moyens disposez-vous ?

Nous avons effectué notre deuxième levée de fonds de un million d’euros l’été dernier auprès de Marc Simoncini, le fondateur de Meetic (un des plus grands sites européens de rencontre, NDLR).

Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

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