Interview

Olivier Michel, Directeur général de Voyages N&M

 En rachetant l’entreprise de transport Voyages N&M en 2004, Olivier Michel a associé son expérience dans l’hôtellerie-restauration de luxe avec celle de sa famille, dans le transport depuis 80 ans. Positionné sur un secteur de niche, le transport de personnes dans des cars haut de gamme, Voyages N&M a su séduire une clientèle d’entreprises et de particuliers lyonnais.

Olivier Michel, Directeur général de Voyages N&M

Vous intervenez sur un marché de niche…

En effet, nous transportons des personnes dans des autocars, essentiellement sur la région lyonnaise. La capacité de transport de nos véhicules varie de 4 à 50 personnes, avec un cœur de marché entre 12 et 35 places. Nos clients sont à 80% des entreprises qui ont besoin d’effectuer des transferts simples, entre le centre de congrès et l’hôtel par exemple. Quant aux particuliers, ce sont souvent des étrangers. En France, le concept est encore méconnu. La concurrence se limite à deux prestataires à Paris et un à Nice. En revanche, à l’étranger, notamment aux Etats-Unis et en Australie, on trouve des « luxury van » dans chaque ville.

Quels types de prestations proposez-vous ?

Notre clientèle bénéficie de services haut de gamme : air conditionné, salons cuir, lecteurs DVD, machine à café… Pour être toujours à la pointe, nous renouvelons nos véhicules tous les 5 ans en moyenne. Nous proposons également des services complémentaires : plateau repas, assistance à l’aéroport, guides, etc. afin de répondre à tous les besoins.

Quelles sont les contraintes propres à votre secteur d’activité ?

Elles sont nombreuses. En France, l’activité de transport de personnes est très réglementée. En plus du permis D, les conducteurs doivent suivre une Formation initiale minimale obligatoire, ainsi que des rappels tous les 5 ans. De plus, les conducteurs ne peuvent pas travailler plus de 14 heures par jour et faire plus de 9 heures de conduite. Pour certains trajets, cela implique de mobiliser deux conducteurs. Par ailleurs, nos véhicules doivent être conformes aux dernières normes en vigueur en matière de respect de l’environnement et passer le contrôle technique tous les six mois. Le poste entretien représente ainsi 2% de nos charges.

Comment réagissez-vous face à la flambée des coûts de carburant ?

Le carburant représente 30% de nos dépenses et en six mois, il a augmenté de 16%… Cela a forcément des conséquences sur notre activité et notre rentabilité. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas toujours répercuter cette hausse auprès des clients, notamment lorsqu’ils ont signé un contrat à l’année ou réservé trois mois à l’avance. Dans ce cas, nous sommes obligés de réduire nos marges…
Pour limiter les dégâts, nous jouons sur deux tableaux. D’une part, la sensibilisation des clients sur certains déplacements inutiles ou sur l’application d’un supplément. D’autre part, nous formons nos conducteurs à une conduite plus économique. On leur demande par exemple d’éteindre la climatisation et le chauffage lorsqu’ils ne sont pas nécessaires.
Enfin, je m’intéresse bien évidemment aux solutions alternatives que peuvent constituer l’électricité, mais surtout les biocarburants, notamment à base de colza.

Malgré tout, vous pensez intervenir sur un secteur d’avenir ?

Tout à fait. Avec le coût croissant des carburants, les gens vont faire de plus en plus attention. Dans nombre de cas, nos prestations sont finalement plus intéressantes que les taxis par exemple. De plus, les clients apprécient de voyager en petit groupe, une formule conviviale. D’ailleurs, nous obtenons de bons résultats en matière de fidélisation : 45 % de nos clients sont réguliers, voire très réguliers.

Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction NetPME
 

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