Interview

Nadine Godfroid, dirigeante de Atlanstat, à Nantes (44)

A la tête de Atlanstat, une entreprise de biotechnologies qui collabore avec les grands noms de l’industrie pharmaceutique, Nadine Godfroid est aussi une femme de réseaux qui s’investit dans plusieurs pôles, associations et dispositifs, sans oublier sa vie de famille.
Une question d’équilibre et une façon de prouver que l’on peut jouer, sans fausses notes, deux partitions : celle de l’épanouissement personnel et d’une entreprise florissante.

Nadine Godfroid, dirigeante de Atlanstat, à Nantes (44)

Outre votre entreprise, vous êtes investie dans l’association Atlantic Pionnières tournée vers l’entrepreneuriat féminin. Quel est son rôle ?

Cela part d’un constat simple : aujourd’hui seulement 10 % des créateurs d’entreprises innovantes sont des femmes. C’est un problème et il faut que l’on aille chercher pourquoi il existe et comment le résoudre, en identifiant les freins de la création au féminin.

Avez-vous été vous-même victime de ces freins ?

Personnellement, je ne pense pas en avoir beaucoup souffert, même en étant mère de deux enfants. Mais j’ai quand même l’impression qu’on demande souvent aux femmes de choisir entre leur maternité et leur volonté d’entreprendre. J’ai pourtant la conviction qu’on peut faire les deux en même temps, si on sait comment s’organiser, si on identifie les bons soutiens et, surtout, si l’on est rassurée. Moi-même, qui n’ais pas voulu faire le choix entre mes enfants et ma carrière, j’aurais peut-être été rassurée qu’on me présente des exemples de réussite en la matière. Car ils existent, et ils sont nombreux.

Pourtant, on a l’impression que les femmes gagnent du terrain dans l’entreprise ?

Il y a certes des progrès mais il y a encore une très grande marge de progression. Et il faut être vigilant, rien n’est jamais gagné.

Quel objectif s’est donné Atlantic Pionnière ?

Nous souhaitons doubler la contribution des femmes à la création d’entreprises innovantes d’ici à trois ans dans la région. Depuis la création du dispositif, nous aidons des femmes qui ont la volonté de porter des projets, et notre rôle est de leur offrir une dynamique, notamment en les faisant accompagner par des marraines qui ont déjà créé leur entreprise.

Observez-vous des différences entre le management féminin et masculin ?

De par la coexistence entre leur statut de femme et celui d’entrepreneuse. Ce n’est pas un cliché de dire que l’organisation est souvent quelque chose de plus présent chez les femmes chef d’entreprise. De même, il peut exister une différence au niveau du management direct, avec une approche différente dans la façon de faire passer les consignes, peut-être davantage basée sur l’adhésion que sur le poids hiérarchique.

Atlanstat est-elle une entreprise dans laquelle la parité hommes/femmes est au rendez- vous ?

Nous avons en fait dans nos effectifs plus de femmes que d’hommes. Mais ça n’est pas le fruit d’une volonté. Cela s’explique tout simplement par le fait que les femmes sont généralement plus représentées dans notre milieu, celui de la santé.

Propos recueillis par Sébastien Payonne
Le Journal des entreprises

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