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Revenus des indépendants : une rupture nord/sud aux multiples raisons

L’Insee a publié le 2 novembre 2017 une étude sur le revenu d’activité des non-salariés. Une fracture est révélée : les indépendants du nord de la France gagneraient mieux leur vie que les sudistes. Bien loin d’une opposition entre deux zones géographiques, cette différence est le résultat de causes plus complexes.

Revenus des indépendants : une rupture nord/sud aux multiples raisons

La France est divisée en deux selon l’Insee*. Au nord, une zone où les non-salariés sont peu nombreux, avec un taux souvent inférieur à 9 %, plus bas que la moyenne française qui est de 10,1 %. Les Hauts-de-Seine sont le département comptant le moins de non-salariés avec 5,9 %, suivi de la Seine-Saint-Denis (6,3 %). Même Paris fait pâle figure avec ses 9,2 % contre les Hautes-Alpes qui affichent 18,5 % de non-salariés. Le sud compte, en effet, beaucoup plus d’indépendants. Le bassin méditerranéen est très attractif. La présence de non-salariés y est très élevée par rapport au reste de la France : 16,3 % dans le Var, 15,9 % dans les Alpes-Maritimes, 15,5 % dans les Pyrénées-Orientales ou encore 16,5 % en Corse. Cette surreprésentation n’a cependant pas que du bon puisque la concurrence participe à faire baisser les revenus des indépendants.

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Les revenus des non-salariés sont plus élevés lorsqu’ils sont moins nombreux

On constate, en effet, une grande disparité entre les revenus des non-salariés du nord et du sud. La moyenne française est de 2500 € par mois, mais dans neuf des départements sudistes dont les Hautes-Alpes, la Dordogne, l’Ariège et les Pyrénées, le revenu moyen est inférieur à 2000 €. Dans le nord au contraire, les rémunérations sont généralement plus élevées que la moyenne nationale. À Paris, elles atteignent 3700 € par mois soit 47 % de plus que la norme. Les Hauts-de-Seine, où les indépendants sont peu présents, affichent 2970 € et le Nord et Nord-Pas-Calais plus de 2800 €.

Saisonnalité, auto-entrepreneurs et disparité entre secteurs

Plusieurs facteurs sont à considérer pour expliquer cette différence de revenus. La saisonnalité est un élément important : dans le sud, l’irrégularité de l’activité, très forte en été et plus calme le reste de l’année, participe à la baisse du revenu moyen. La Corse est particulièrement concernée, comme les départements des Pyrénées et des Alpes.

La présence d’auto-entrepreneurs influence aussi le revenu moyen des départements. En effet, ils gagnent environ 410 € par mois contre 3260 € pour les autres non-salariés. L’Aude, l’Ariège et la Corse, où la présence d’auto-entrepreneurs est de 28 % supérieure à la moyenne nationale, présentent tous les trois un revenu moyen assez bas inférieur à 2000€. En revanche, dans l’Ille-et-Vilaine et la Mayenne, où les auto-entrepreneurs sont peu nombreux, les revenus avoisinent les 2600 €.

Enfin, le secteur d’activité joue, de même, un rôle important. Les revenus sont plus élevés dans la santé et l’action sociale (5640 €) ainsi que pour les services aux entreprises et services mixtes (4 940 €). Les plus faibles sont les secteurs des transports (2040 €) et les services aux particuliers (1730 €). Mais les professions libérales viennent déranger cet ordre établi. En effet, elles gagnent 1,2 fois plus que les non-salariés dans le secteur du service. L’inverse se produit pour le secteur de la santé : les revenus sont plus faibles. Ce phénomène s’explique par le fait que les entrepreneurs sont généralement employeurs dans la santé et ont donc plus d’ancienneté que les professions libérales.

 

*Étude publiée le 2 novembre 2017 par l’Insee sur la division des salaires et revenus d’activité.

 

Melissa Carles

 

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