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[Go entrepreneurs] Les accélérateurs de croissance des femmes entrepreneures

Le salon Go Entrepreneurs, qui a remplacé le salon des entrepreneurs, a fait la part belle aux femmes entrepreneures, notamment avec la conférence « Les nouvelles amazones de l'entrepreneuriat féminin » le 7 avril dernier à l’U-Arena de La Défense.

[Go entrepreneurs] Les accélérateurs de croissance des femmes entrepreneures
Les entrepreneures Melinda Guerin White (gauche) et Anna Oualid (centre) ont partagé leurs expériences lors du salon Go entrepreneurs 2022. © Capture d'écran

Si l’entrepreneuriat féminin progresse, avec désormais 40 % de femmes entrepreneures contre 30 % auparavant, elles sont toujours deux fois moins nombreuses que les hommes. Accès aux fonds limités, plafonds de verre, manque de rôles modèles féminins de réussite… Autant de freins qui peuvent expliquer la sous-représentation des femmes à la tête d’entreprises. Des obstacles que certaines entrepreneures arrivent parfois à dépasser lorsqu’elles se lancent à plusieurs ou s’entourent des bonnes personnes.

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S’entourer d’associés…

Après dix ans passés dans l’industrie des spiritueux, Melinda Guerin White a cofondé en avril 2020 avec Matthias Giroud L’Alchimiste, qui créé des cocktails signatures aux mille saveurs dans le monde entier. « Nous nous étions rencontrés dans le cadre du travail, explique-t-elle. Je ne me serai pas lancée seule, c’est très précieux d’être deux dans l’entrepreneuriat car il y a des moments de victoire et des moments de doutes où il faut que l’autre puisse nous rattraper ».

« Je ne rêvais pas depuis toute petite de devenir entrepreneure. C’est un choix qui s’est imposé à moi car c’est un combat, un engagement et des valeurs que j’avais envie de mener »

Aujourd’hui, les deux associés, à la tête d’une entreprise de huit salariés, sont à 50/50 et prennent toutes les décisions à deux. « Face à un nouveau marché rémunérateur, si l’un n’est pas d’accord, nous ne lançons pas », signale Melinda Guerin White. De son côté aussi, Anna Oualid n’aurait pas imaginé créer MiYé, marque de bien-être adaptée aux cycles féminins et dédiée à l’équilibre hormonal sans Caroline de Blignières, qui était à le genèse du projet.

« Je n’aurais pas pu envisager les choses autrement », argue-t-elle. Alors qu’elle était salariée dans un institut de sondages, elle décide de suivre son acolyte en septembre 2020. « Je ne rêvais pas depuis toute petite de devenir entrepreneure. C’est un choix qui s’est imposé à moi car c’est un combat, un engagement et des valeurs que j’avais envie de mener ».

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…et se faire accompagner

Au-delà de leur association, les deux entrepreneures assurent de concert qu’il est essentiel de se faire accompagner. Incubées à l’Edhec, les fondatrices de MiYé ont eu « accès à tout type de fonctions supports, comme des avocats, des experts-comptables ou des spécialistes de la levée de fonds que l’on n’aurait pas pu approcher ou se payer seules, et à des entrepreneurs qui avaient pu rencontrer les mêmes problématiques de manière asynchrone et les avaient résolues ».

« Le suivi par des mentors est nécessaire car quand on rencontre des difficultés, cela nous permet de lâcher l’opérationnel et de prendre de la hauteur pour s’interroger sur où nous allons et la stratégie à adopter »

Pour Anna Oualid, il ne faut pas hésiter à toquer aux portes car les gens sont ravis de vous aider et de vous donner des conseils : « Il y a une bienveillance entrepreneuriale globale ». Autre réseau qui a aidé et financé l’entreprise, Réseau Entreprendre. « Le suivi par des mentors est nécessaire car quand on rencontre des difficultés, cela nous permet de lâcher l’opérationnel et de prendre de la hauteur pour s’interroger sur où nous allons et la stratégie à adopter », commente l’entrepreneure. En outre, le fait d’être lauréat rassure les banques pour demander des financements, ajoute-t-elle.

Melinda Guerin White et Matthias Giroud ont en revanche tout fait « à la force de leurs poignets ». La jeune entrepreneure consent que le chemin aurait été « plus rapide et plus facile » s’ils avaient été entourés. « Cela permet d’avoir des ressources gratuites et des experts capés qui peuvent entrer dans le comité de pilotage ». Néanmoins, Melinda Guerin White a suivi le programme « 10 000 Small Businesses » lancé en France en 2020 et développé par la banque privée pour les entrepreneurs Goldman Sachs en partenariat avec l’ESSEC Executive Education.

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Profiter des opportunités de la crise

Avant de se lancer, il est essentiel de faire une étude de marché pour s’assurer que la demande existe, regarder ce que fait la concurrence et rester en permanence en veille pour prendre en compte les nouvelles tendances, conseille Melinda Guerin White. Pour lever des fonds par la suite, il faut « arriver avec des clients et du chiffre d’affaires pour être en position de force. Il y a un effort plus important à faire au début de l’aventure ».

« La crise a été un accélérateur de croissance pour ouvrir de nouveaux marchés »

Munis de seulement deux liasses fiscales, les deux fondateurs ont réussi à emprunter 400 000 € pour acheter leurs locaux de Boulogne-Billancourt qui leur servent de laboratoires. Les deux fondateurs de L’Alchimiste ont profité de la crise et de la fermeture des bars pour travailler sur la création d’une gamme de cocktails prêts à boire artisanaux autour des plantes et des fleurs.

« La crise a été un accélérateur de croissance pour ouvrir de nouveaux marchés », constate-t-elle. De leur côté, Anna Oualid et Caroline de Blignières ont profité du covid pour interroger tout un panel de femmes sur leurs besoins et un comité d’experts composé de médecins et de scientifiques (sages-femmes, gynécologues, médecins généralistes, nutritionnistes, naturopathes, endocrinologues, etc.) pour faire valider et améliorer leurs produits.

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Charlotte de Saintignon

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