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L'entreprise de demain sera plus humaine

Pour la nouvelle génération des cadres dirigeants, les enjeux de la transformation des entreprises sont bien plus larges que ceux de la seule digitalisation des activités. Leurs priorités sont axées sur la valorisation du capital humain.

L'entreprise de demain sera plus humaine

« Que veut changer la nouvelle génération de cadres dirigeants dans l’entreprise ? » Réponse dans le premier baromètre de la transformation du cabinet de chasse de tête Boyden*. Son objectif ? Analyser les attentes des cadres dirigeants, comprendre comment ils se projettent en tant que futurs chefs d’entreprise et confronter ainsi le point de vue des dirigeants actuels avec ceux de demain.

La transformation des entreprises va bien au-delà de la digitalisation

 Pour les cadres « nouvelle génération », en termes de transformation dans l’entreprise, la digitalisation et la transformation numérique (23% des souhaits de transformation) est incontournable. Elle apparaît néanmoins pour beaucoup comme une mutation essentiellement technique. Le problème est qu’elle ne satisfait pas assez la dimension humaine de leurs attentes. Les cadres souhaiteraient en effet que leur entreprise se penche davantage sur les modes de rémunération des salariés (37 %), l’évolution des styles de management (33 %), la formation, le développement des compétences (33 %), le dialogue, le développement du collaboratif, la responsabilisation (31 %), et sur le rythme des validations et décisions (31 %). Des sujets qu’ils estiment sous-traités par leur entreprise. Si selon eux, celle-ci envisage principalement sa mutation sous le seul aspect de la digitalisation des activités (47 %), ils estiment cette dernière déjà acquise. « La révolution numérique et digitale en cours dans les entreprises ne saurait, pour ces cadres, résumer à elle seule la transformation. Au contraire, ils mettent au coeur de leurs attentes une évolution des modes de rémunération, des styles de management et une plus grande importance accordée au développement des compétences », confirme Anita Pouplard, associée chez Boyden.

RSE, féminisation et diversité, des priorités déjà acquises

 Même chose pour les questions de diversité, de féminisation et de jeunesse que les cadres placent en bas de l’échelle de leurs priorités. « Ce ne sont plus des points de crispation sur lesquels ils misent pour l’avenir puisqu’ils estiment que les entreprises travaillent déjà dessus depuis de nombreuses années », assure Caroline Golenko, associée chez Boyden. De fait, « ces valeurs déjà largement intégrées sont jugées moins prioritaires que la responsabilité (45 %), la performance (40 %), le respect (39 %) et l’innovation (35 %) », signale Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Lorsque ces cadres se projettent en tant que chefs d’entreprise, les ressources humaines et la valorisation du capital humain restent au centre de leurs priorités.

La prise de risque dans l’ADN du chef d’entreprise

Fort de ces résultats, le cabinet de chasse de tête a dressé le portrait-robot du futur chef d’entreprise. Il cumule un triptyque de qualités et compétences : « vision, communication et agilité, pour mettre en mouvement son équipe, donner du sens au travail et bouger plus vite et différemment », détaille Caroline Golenko. Futur « ambassadeur d’un projet commun », il est à la fois capable d’anticiper et de faire face à de nouveaux challenges, de s’entourer de personnes expertes, de déléguer et responsabiliser, libérer les énergies, prendre des décisions rapides et manager avec empathie. Autre compétence clé, la prise de risque et la capacité à pivoter, qui doivent être dans l’ADN du dirigeant : « Ils doivent s’arroger le droit à l’erreur, tant pour eux-mêmes que pour leurs collaborateurs, même si cela ne fait pas partie de la culture française » précise l’experte. L’associée souligne enfin l’obligation qu’il a d’incarner les valeurs et la culture de l’entreprise de façon alignée : « On ne supporte plus les incohérences aujourd’hui, on a besoin d’alignement et de transparence. »

*Sondage Ifop pour Boyden réalisé auprès de 801 cadres de 35 à 45 ans en mars 2018

Charlotte de Saintignon

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