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Les investissements verts ralentissent eux aussi
Au-delà de la politique d’investissement des TPE-PME, la 79e enquête de conjoncture semestrielle PME Bpifrance réalisée auprès de plus de 5 000 entreprises met l’accent sur leurs investissements dits « verts ».
Un peu plus d’un quart des TPE-PME (28 %) a réalisé investissements verts en 2023, une proportion en baisse de 7 points sur un an et de 14 points sur deux ans. Tout comme le reste des investissements, ces investissements « verts » ne font pas office d’exception et sont eux aussi ralentis par la conjoncture économique et le contexte politique morose. « Le contexte conjoncturel peu favorable affecterait les investissements verts » reconnaît Thomas Laboureau, macroéconomiste chez Bpifrance. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis cette année perd 3 points sur un an (+2 points) même si les chefs d’entreprise sont « plus nombreux à envisager une hausse qu’une baisse ».
Près de la moitié des entreprises incertaines sur leur politique d’investissements verts
Et cela ne va pas aller en s’arrangeant : interrogées sur leurs intentions au-delà de 2024, seuls 29 % des chefs d’entreprise prévoient de poursuivre leurs investissements verts, ou d’en réaliser si ce n’est pas encore le cas, au-delà de 2024. En termes de secteurs d’activité, ce sont les TPE-PME du tourisme et de l’industrie restent les plus nombreuses en proportion à en réaliser (respectivement 44 % et 35 % en 2023). La majorité des TPE-PME (45 %) sont incertaines à ce stade quant à l’évolution de leurs dépenses d’investissements verts à cet horizon. Même si pour Thomas Laboureau, « le ralentissement actuel ne remet cependant pas en cause la dynamique des investissements verts à moyen et long terme ».
Mais le verdissement de la flotte automobile progresse
Malgré ce moindre engouement pour les investissements verts, le verdissement du parc automobile progresse. Le renouvellement du parc automobile est l’un des principaux motifs d’investissements verts dans les TPE-PME (pour un tiers d’entre elles*). A noter cependant que pour le moment les véhicules électriques ne représentent que 4 % de leur parc automobile et que peu d’entre elles (une sur dix) ont déjà entamé l’électrification de leur parc automobile. A noter celles qui l’ont fait ont relativement plus de véhicules et ont électrifié environ 1/5e de leur flotte. L’électrification du parc devrait toutefois se poursuivre cette année : au cours des 12 prochains mois, 16 % des véhicules achetés (y compris en leasing) seraient électriques. A noter que plus des trois quarts des TPE-PME prévoyant d’acheter un véhicule électrique dans l’année ne possèdent actuellement aucun véhicule électrique dans leur flotte. Les principales motivations à l’achat d’un véhicule électrique ? La politique RSE de l’entreprise, pour 46 % des TPE-PME possédant ou prévoyant d’acheter un véhicule électrique, et le coût d’usage jugé plus faible (pour 43 % d’entre elles). L’image publique de l’entreprise est la 3e raison avancée, citée par un quart d’entre elles. A l’inverse, les principaux freins à l’acquisition de véhicules d’entreprise électriques sont l’autonomie inadaptée au regard de l’activité de l’entreprise et donc insuffisante (pour 56 % des TPE-PME), le prix d’achat ou de loyer jugé trop élevé, et le manque de disponibilité de bornes de recharge ailleurs que sur leur site ou le frein à l’installation de borne sur site.
Charlotte de Saintignon
*77e enquête de conjoncture Bpifrance Le Lab
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