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PME/ETI : les tendances majeures qui vont transformer l'économie

Souveraineté, quête de sens, lutte contre le réchauffement climatique… Ces grandes tendances vont surplomber l’économie mondiale durant les prochaines décennies. Comment les intégrer à sa stratégie d’entreprise ?

PME/ETI : les tendances majeures qui vont transformer l'économie
Déjà, en novembre dernier, selon le baromètre PME Bpifrance Le Lab Rexecode, 69 % des TPE-PME étaient confrontées à des difficultés d’approvisionnement. © Getty Images

Dans son édition 2022, l’étude « Le monde d’après », menée conjointement par Bpifrance Le Lab et le réseau français des entrepreneurs de croissance CroissancePlus décrypte 7 thématiques incontournables et vise à aider les entrepreneurs à garder le cap du rebond économique dans un contexte de transformations profondes[*].

Les effets de la crise sanitaire

La crise sanitaire et les normes qu’elle a engendrées ont accru la responsabilité sanitaire des entreprises. Première tendance qui s’impose pour ces dernières : la sécurité sanitaire et la santé. Cela implique qu’elles mettent en place de mesures de prévention en faveur de la santé physique de leurs salariés, mais également de leur santé psychologique.

« La digitalisation à pas forcés, s’impose à tous les niveaux »

Deuxième tendance majeure qui résulte directement de la crise sanitaire et de la mise en place du télétravail : la digitalisation à pas forcés, qui s’impose à tous les niveaux. Accentuée par la crise sanitaire, les entreprises continuent d’accroitre leur transition numérique. D’autant qu’elles bénéficient d’un environnement favorable et incitatif via de nombreuses aides, de nouvelles normes législatives et la croissance de 66 % des ventes en ligne des enseignes physiques entre 2020 et 2021. Pour y répondre, les entreprises doivent faciliter le travail à distance et faire monter en compétences leurs collaborateurs et leurs partenaires sur le cloud, la cybersécurité, l’analyse de données etc.

Elles doivent également anticiper les risques potentiels, ne pas écarter le risque cyber et ne pas négliger les coûts complémentaires liés à la formation et à l’accompagnement des collaborateurs. A la clé, elles pourront développer et maîtriser l’expérience client en BtoC comme en BtoB en s’appuyant sur l’analyse des données collectées sur les sites internet et les réseaux sociaux ; renforcer le lien avec leurs clients, répondre aux nouveaux modèles de consommation et simplifier les processus organisationnels. Résultats, les entreprises peuvent toucher un plus grand nombre de clients et de prospects, réduire leurs dépenses et limiter leur impact environnemental.

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Profiter d’ « éco-opportunités »

Autres tendances prégnantes dans la lignée de la responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises, le respect du climat et de l’environnement. Les entreprises se doivent de réduire leurs émissions et de prendre en compte l’impact de leurs activités. Elles peuvent commencer par quelques initiatives simples – recycler les déchets, réduire l’usage de papier ou de plastique, mettre en place des systèmes d’extinction automatiques de la lumière et de la climatisation… Et faire ensuite évoluer leur engagement pour qu’il devienne plus global et systématique. Elles peuvent notamment faire leur bilan carbone, former leurs collaborateurs à ces enjeux afin d’adapter les comportements et les pratiques du quotidien.

Si elles ne se plient pas à cette tendance, le risque est qu’elles passent à côté des nouvelles attentes de leurs clients consommateurs ou qu’elles perdent des appels d’offres pour des marchés publics, les PME/ETI devant dorénavant répondre à des chartes fournisseurs plus contraignantes sur les sujets RSE. Mais également qu’elles rencontrent des difficultés pour se financer, du fait de la volonté des acteurs financiers de verdir leurs portefeuilles ; ou pour recruter, la prise en compte des enjeux environnementaux étant un critère de plus en plus recherché par les candidats.

« Protéger l’environnement et faire du business n’est pas antinomique »

Et Bpifrance Le Lab de rappeler que « protéger l’environnement et faire du business n’est pas antinomique. Il est possible de s’insérer sur de nouveaux marchés (des éco-opportunités) ». Grâce à de nouvelles offres, ou à la vente de produits d’occasion, elles peuvent attirer de nouveaux clients et établir de nouveaux partenariats.

La quête de sens est également une tendance mise en exergue par l’étude. L’accroissement du besoin de sens vaut aussi bien pour les collaborateurs dans la sphère professionnelle que pour les citoyens dans leur consommation. Les entreprises sont aussi appelées à questionner leur impact sur la société et l’environnement. Il semble donc impératif pour ces dernières de formuler leur vision et leurs valeurs afin de favoriser l’engagement des collaborateurs et autres parties prenantes.

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Privilégier des fournisseurs locaux

Parmi les autres sujets relevés et particulièrement mis en lumière par les différentes crises (arrêt de l’activité, manque de matières premières, hausse des prix etc.), l’autonomie et la souveraineté. Les suspensions d’échanges entre pays ont révélé la forte interdépendance des économies et la fragilité des chaînes de valeur. Déjà, en novembre dernier, selon le baromètre PME Bpifrance Le Lab Rexecode, 69 % des TPE/PME étaient confrontées à des difficultés d’approvisionnement. Pour pallier cette interdépendance, les entreprises ont intérêt à réduire leur dépendance vis-à-vis de certains fournisseurs.

« La relocalisation [permettrait] de dynamiser les territoires français et […] répondre aux enjeux environnementaux »

La relocalisation et la diversification des sources d’approvisionnement sont des pistes d’action pour leur permettre à la fois de gagner en autonomie, de revaloriser leur image de marque avec le « Made in France », de dynamiser les territoires français et aussi de répondre aux enjeux environnementaux. Enfin, l’étude met en avant d’autres tendances telles que la nouvelle relation à l’espace, soit la mobilité des biens et des personnes, et la flexibilité et la résilience, permettant aux entreprises de rester agiles face aux imprévus pour rester performantes et compétitives.

[*] Étude menée à partir de publications, articles spécialisés, rapports d’experts et d’ateliers avec 11 dirigeants de PME-ETI du réseau d’entrepreneurs CroissancePlus.

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Charlotte de Saintignon

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