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Près de 30 000 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi entre janvier et juin

D’après la société Altares et l’association GSC, 29 958 dirigeants ont subi une perte d’activité au premier semestre, soit un niveau proche « des records atteints en France il y a une dizaine d’années ».

Près de 30 000 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi entre janvier et juin
Un tel volume, retentissement de « la conjoncture » économique, est proche des « records atteints en France il y a une dizaine d’années », s’alarment Altares et GSC. © Getty Images

Alerte sur l’emploi des dirigeants. Altares et GSC dénombrent 29 958 pertes d’emploi de chefs d’entreprises au premier semestre 2024, un niveau en hausse de 18,4 % par rapport à la même période de l’année dernière, selon un communiqué publié le 26 août par la société spécialisée dans l’analyse de données et l’association patronale*.

Un tel volume, retentissement de « la conjoncture » économique, est proche des « records atteints en France il y a une dizaine d’années », s’alarment Altares et GSC dans cette dernière édition de leur Observatoire de l’emploi des entrepreneurs.

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« Structures financières insuffisantes » pour les PME de 10 à 19 salariés

Les chefs d’entreprises de moins de 5 salariés « demeurent les plus touchés [par la perte d’emploi], ils représentent près de 9 pertes d’emploi sur 10 », remarquent les auteurs. Les dirigeants d’entreprises employant 6 à 9 salariés sont de plus en plus frappés par le chômage : leur niveau de perte d’activité a crû de 40,2 % par rapport au premier semestre 2023, pour s’élever à 1 661.

Altares et GSC comptent 1 378 pertes d’activités parmi les dirigeants de PME employant 10 à 19 salariés, soit une hausse de 31,1 % par rapport au premier semestre 2023. « Ces entreprises ont des structures financières insuffisantes qui les fragilisent : masse salariale lourde, difficultés à rivaliser sur les appels d’offres, à financer leur développement ou encore à rembourser la dette Covid qui pèse sur la trésorerie », expliquent la société et l’association.

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La perte d’activité représente « souvent un traumatisme »

La perte d’activité représente « souvent un traumatisme », « en particulier pour [environ un] tiers de ces dirigeants âgés de plus de 50 ans, qui envisageront plus difficilement leur rebond », remarque le directeur des études d’Altares, Thierry Millon, cité dans le communiqué. L’âge médian des personnes touchées atteint 45,8 ans.

Tout en saluant un « dynamisme entrepreneurial […] exceptionnel depuis vingt ans », Thierry Millon prévient « qu’environ quatre entreprises sur dix ne souffleront pas leur cinquième bougie ». Un dossier pour le futur gouvernement ?

Comment ces résultats ont été obtenus ?

Les données diffusées par Altares et GSC ont été élaborés à partir « de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce ou judiciaire », précise le communiqué.

Sont exclues des données « les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable, de même que les révocations des mandataires sociaux ».

*GSC est un intermédiaire d’assurance : cette association sans but lucratif souscrit un contrat d’assurance de groupe proposé aux dirigeants pour couvrir la perte d’activité.

Timour Aggiouri

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