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Prévention des risques routiers : les TPE/PME sont à la traîne

Selon l’assureur MMA, peu de dirigeants de TPE/PME mettent en place des actions de prévention des risques routiers auprès de leurs salariés. Or, le risque routier demeure la 1ère cause d’accident mortel au travail. Comment rectifier le tir ?

Prévention des risques routiers : les TPE/PME sont à la traîne
Le risque routier est le risque professionnel le plus meurtrier. Près de 500 salariés ont perdu la vie sur la route en 2018. ©Adobe Stock

Seulement 16 % des dirigeants de TPE/PME préviennent leurs salariés des risques qu’ils encourent sur la route, et ce même s’ils peuvent être tenus pour responsables en cas d’accidents. La dernière étude Ifop pour MMA sur les risques routiers en entreprise publiée le 13 mai dernier souligne aussi que seuls 18 % des chefs de TPE/PME savent qu’un salarié risque davantage sa vie au volant qu’à l’entreprise, à l’usine ou sur un chantier. À l’occasion des journées de la sécurité routière au travail qui s’achèvent ce jour, la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) propose aux employeurs un kit de communication personnalisable pour enfin sauter le pas.

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Prévention des risques routiers : les TPE/PME ne sont pas au rendez-vous

84 % des TPE/PME sondés par l’Ifop déclarent n’avoir pas mis en place des actions de prévention des risques routiers. « Plus que de réelles réticences, c’est plus encore que par le passé le manque de présence à l’esprit qui justifie la non mise en place de mesures de prévention dans l’entreprise », précise l’institut. 59 % des dirigeants de TPE/PME n’ont pas mis en place des actions de prévention des risques routiers tout simplement parce qu’ils n’y avaient pas pensé.

Pourtant, le risque routier est le risque professionnel le plus meurtrier. Près de 500 salariés ont perdu la vie sur la route en 2018. Habituées aux risques, les TPE/PME du BTP prennent davantage ce risque en considération (26 % ont sensibilisé leurs salariés sur le sujet contre 16 % pour l’ensemble). Le message passe également mieux au sein des TPE/PME qui emploient au moins 10 salariés (28 % contre 16 % pour l’ensemble). Même constat quant à la mention obligatoire du risque routier dans le document unique d’évaluation des risques (DUER) où les PME de plus de 10 salariés et les TPE/PME du BTP sortent du lot (respectivement 41 % et 44 % l’ont mentionné contre seulement 29 % pour l’ensemble).

Si 62 % des chefs de TPE/PME savent que leur responsabilité (civile ou pénale) peut être engagée en cas d’accident de la route d’un salarié sur un trajet professionnel (en mission), 58 % d’entre eux ignorent qu’il en va de même pour les trajets domicile-travail (ou travail-lieu de restauration ou de formation). Outre l’obligation de mentionner les risques routiers dans le DUER, l’employeur se doit d’être à cheval sur les conditions de travail (durée de travail maximale, fatigue due à l’absence de pause, etc.), sur le bon entretien des véhicules mis à disposition, ou encore sur les boissons alcoolisés permises sur le lieu de travail. À cet égard, le code du travail n’est pas  le meilleur allié. Il autorise encore, sous certaines conditions, le vin, la bière, le cidre et le poiré au bureau (Article R. 4228-20).

Prévention des risques routiers : un kit clé en main pour communiquer en interne

Quoi de mieux qu’un kit de communication clé en main pour s’y mettre ? La DSCR a mis à la disposition des dirigeants de TPE/PME, sur son site internet dédié aux journées de la sécurité routière au travail, de nombreux outils de sensibilisation aux risques routiers à utiliser de suite (affiches, flyers, fiches conseils, court-métrages, vidéos, contenus pour les réseaux sociaux, témoignages, quizz, diplômes, etc.). Qu’il s’agisse d’une journée, d’une demi-journée ou seulement d’une pause-café, des idées de programme sont proposées, selon le laps de temps consacré. L’employeur n’a qu’à suivre le guide.

Enfin, les plus téméraires peuvent répondre à l’appel national des entreprises en faveur de la sécurité routière. 7 engagements pour une route plus sûr astreignent les signataires déjà nombreux : limiter aux cas d’urgence les conversations téléphoniques au volant, prescrire la sobriété sur la route, exiger le port de la ceinture de sécurité, faire assumer l’excès de vitesse par le salarié fautif, intégrer des moments de repos obligatoires dans le trajet, conduire des actions de prévention et fournir les équipements deux-roues obligatoires. En piste.

Matthieu Barry

 

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