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Les PME inégales face à l’application de la RSE

L’université francilienne des entreprises 2017, organisée par la CPME le 29 juin, a rassemblé des chefs d’entreprises et des spécialistes de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Chaque PME a sa propre manière de l’adopter, comme en témoignent les dirigeants conviés.

Les PME inégales face à l’application de la RSE

« La RSE est tout sauf un système figé » débute Arnaud Humbert-Droz, président exécutil de Valdélia, éco-organisme agréé par le ministère de l’Écologie qui recycle les déchets d’éléments d’ameublement professionnels (DEA Pro). « Elle revient à discuter entre différentes parties prenantes et évolue avec l’entreprise tout au long de son développement. » Une PME peut s’engager à plusieurs niveaux et mettre en place de nombreuses petites initiatives aussi bien sociales qu’environnementales. Et contrairement aux idées reçues, les petites sociétés seraient « plus avancées que les grandes entreprises » souligne le professionnel. Pour preuve, 64 % des dirigeants de PME ont augmenté leur investissement dans la RSE en 2015, selon une étude France Stratégie lors de la COP 21.

À chaque PME sa RSE

Le principal objectif du chef d’entreprise lorsqu’il définit sa politique RSE est de « faire en sorte que tous les employés aient envie de s’engager dans le projet et de collaborer » conseille le président de Valdélia. Mais toutes les PME françaises n’ont et ne connaissent pas les mêmes difficultés à sensibiliser leurs salariés, notamment en fonction de leur localité. Chérifa Linossier, présidente de l’École de la réussite, visant à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes sans diplômes en Nouvelle Calédonie, et membre de la CPME, témoigne : « Sur l’île, notre culture tribale fait que nous sommes très tournés vers le collectif. La RSE est une pratique assez naturelle car les habitants sont très attachés à l’écosystème. La RSE a simplement posé des mots sur ce qui était déjà fait.  »

Une RSE sociale de plus en plus compliquée

Mais la RSE n’inclu pas uniquement la protection de l’environnement. Le bien-être des salariés est aussi compris dans la responsabilité sociétale d’une entreprise, même s’il est parfois plus difficile pour le dirigeant de l’appliquer et de la faire respecter.

Philippe Ecran, président de Sitour, société prestataire de la grande consommation, a de plus en plus de mal à faire appliquer sa politique RSE. « Depuis 10 ou 15 ans, il est difficile de garder les salariés en bonne santé car ils sont trop stressés. Les clients veulent avoir les meilleurs prix dans les meilleurs délais et sont de plus en plus exigeants. » Pourtant, le chef d’entreprise a conscience de l’importance d’instaurer un bon environnement de travail au sein de sa société : « La RSE est très réaliste et très concrète : quand on prend soin de ses salariés, on va plus loin. Soigner l’ambiance du travail est donc primordial. »

Une bonne nouvelle  touche malgré tout la RSE sociétale : selon Dominique du Paty de Clam, fondatrice d’Handireseau, société qui favorise la politique du handicap au sein des entreprises, « beaucoup de PME pratiquent la RSE sans même le savoir ». En effet, un diagnostic mené par la CPME sur les TPE-PME franciliennes dévoile que beaucoup d’entreprises emploient des personnes handicapées et ne pensent pas que cela soit inclus dans la RSE.

 

Un manque de communication qui pourrait mettre à mal le développement de cette dernière. Les PME en matière de RSE comme d’économie, ont une plus grosse influence que les grands groupes.

 

Lire aussi : Export collaboratif : « les chefs de PME françaises sont plus individualistes qu’ailleurs »

 

Melissa Carles

 

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