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Bercy veut diversifier les populations d'entrepreneurs

La ministre déléguée en charge des PME, Fleur Pellerin, souhaite diffuser l'esprit d'entreprise auprès des femmes, des jeunes ou encore des étrangers. Elle pourra s'appuyer sur la nouvelle présidente de l'Agence pour la création d'entreprises (APCE), Frédérique Clavel, qui adhère à cette vision.

Bercy veut diversifier les populations d'entrepreneurs

C’est désormais une femme qui est à la tête de l’agence pour la création d’entreprises (APCE). Depuis la semaine dernière, Frédérique Clavel est présidente de cet organisme fondé en 1996 à l’initiative des pouvoirs publics. Une première qui n’est pas anodine. Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME qui a proposé cette nomination, veut justement diversifier les populations d’entrepreneurs. Elle a rappelé le 4 décembre dernier, au siège même de l’APCE, que « seulement 30% des créateurs d’entreprise sont des femmes ». C’est d’ailleurs ce que relevait le rapport que lui a remis en octobre dernier Philippe Hayat, fondateur de l’association 100 000 entrepreneurs. « L’entreprise peut bouger par les femmes », affirme Frédérique Clavel, forte de ses expériences auprès des associations Femmes 3000, Femmes business angels ou l’incubateur au féminin Paris Pionnières.

Ouverture aux jeunes et aux populations défavorisées

Fleur Pellerin veut aussi ouvrir l’esprit d’entreprises à d’autres populations : aux jeunes, aux étrangers ou aux personnes issues de milieux défavorisés. On retrouve là encore une volonté exprimée dans le rapport de Philippe Hayat. Ce dernier constatait la présence de nombreux autres publics d’entrepreneurs potentiels tels que les étudiants, les chômeurs, les retraités, les chercheurs ou encore les jeunes en difficulté scolaire. Et qui trouve là-aussi un écho auprès de Frédérique Clavel pour qui « il faut aller chercher d’autres publics d’entrepreneurs quel que soit leur origine et leur culture ». Comment cette volonté politique va-t-elle se manifester ? Il faudra probablement attendre quelques mois pour en savoir davantage. Car au printemps prochain, des assises de l’entrepreneuriat devraient se tenir. En ligne de mire, l’objectif gouvernemental consiste à doubler le nombre d’entreprises de croissance en 5 ans. Un but là-encore inscrit dans ce même rapport Hayat.

Le rapport Hayat, fil conducteur de la politique entrepreneuriale du gouvernement ?

Remis en octobre 2012 à Fleur Pellerin, le rapport de Philippe Hayat, intitulé Pour un new deal entrepreneurial, établit les 13 propositions suivantes :

  1. Lancer une campagne médiatique nationale d’encouragement à l’entrepreneuriat.
  2. Mettre en place des points d’information, de conseil et de formation auprès des différents publics d’entrepreneurs potentiels.
  3. Assurer une sensibilisation structurée à l’entrepreneuriat pour tous les collégiens et lycéens de 13 à 18 ans.
  4. Généraliser les filières entrepreneuriat (de la formation à la création effective) dans l’enseignement supérieur.
  5. Structurer les unités de valorisation de la recherche selon une dynamique entrepreneuriale.
  6. Organiser des écosystèmes Recherche / Enseignement / Incubation / Financement («clusters») dédiés à la création d’entreprises innovantes.
  7. Se doter des outils pour repérer les entreprises de croissance dès leur naissance.
  8. Assurer localement l’accompagnement de toute entreprise de croissance, à chaque phase de son développement.
  9. Inciter fiscalement l’entrepreneur à la croissance et la prise de risque.
  10. Inciter fiscalement les « business angels » à financer l’amorçage des entreprises.
  11. Proposer aux salariés un « pacte social PME » pour davantage d’intéressement, de responsabilité sociale mais aussi de flexibilité.
  12. Préparer individuellement chaque PME de forte croissance à l’export.
  13. Concrétiser un « small business act » français ambitieux pour les PME.

 

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