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Entreprises en difficulté : 2012 s'annonce mal...

Une étude Altarès-Deloitte intitulée « L’entreprise en difficulté en France » fait le point sur les données chiffrées concernant les différentes procédures auxquelles les entreprises ont recours, qu’elles soient amiables ou judiciaires.

Entreprises en difficulté : 2012 s'annonce mal...

Si le nombre de défaillances est resté stable en 2011, il devrait en être autrement en 2012. C’est ce que révèle une étude Altarès-Deloitte intitulée « L’entreprise en difficulté en France ». La faute aux réserves en trésorerie qui s’épuiseraient…
Cette enquête compile d’une part les chiffres des greffes de tribunaux de commerce ou des chambres commerciales des tribunaux d’instance et de grande instance et le regard expert de 13* d’entre eux sur la période 2007-2011.

Les procédures amiables

L’étude met à jour le rôle primordial du mandat ad hoc et de la procédure de conciliation dans un climat de crise : ils sont utilisés comme un outil de renégociation avec les partenaires financiers. Entre les deux procédures, c’est d’ailleurs le mandat ad hoc qui a la faveur des entreprises, pour sa souplesse et son efficacité.
Pour autant, la France ne s’inscrit pas plus que cela dans une culture de la prévention, le succès des procédures amiables étant fortement corrélé à l’effort de sensibilisation des acteurs d’un territoire.

Les procédures de sauvegarde

Elles ont enregistré un record en 2011, devant 2009 qui avait pourtant déjà marqué un pic. Malgré tout, six ans après leur apparition, leur usage reste limité (environ 2 % des procédures collectives). Ce sont surtout les entreprises de plus de 50 salariés et les secteurs du commerce et des services aux entreprises qui y ont recours.
Quand il est utilisé, le plan de sauvegarde semble généralement mieux vécu par le dirigeant qui reste aux commandes de son entreprise et choisit ses interlocuteurs.

Le redressement et la liquidation judiciaires

L’étude met en avant une stabilisation du nombre d’ouvertures de ces procédures en 2011, après une hausse de 20 % entre 2007 et 2009 et une légère baisse en 2010. Malgré tout, elles ont représenté plus de 58.000 en 2011.
Les liquidations judiciaires représentent 67 % des défaillances, mais « l’essentiel du volume est constitué des microsociétés avec un faible niveau de fonds propres et un mode de gestion souvent assez peu rigoureux », observe Yves Chavert, Président du Tribunal de commerce de Lyon.
La crise n’a, par ailleurs, rien changé à un fait constant : ce sont les entreprises les plus jeunes qui sont les plus fragiles. Ainsi, en 2011, 55 % des procédures ont concerné les entreprises de moins de six ans. Pour autant, les plus anciennes ne sont pas forcément à l’abri des difficultés. D’après l’étude Deloitte-Altarès, celles qui sont les plus solides sont en effet les structures qui ont entre 11 et 15 ans, loin devant celles qui ont 16 ans et plus.
Autre tendance relevée par cette enquête : l’Ile-de-France (20 %) et les régions Paca (11 %) et Rhône-Alpes (10 %) sont celles qui concentrent l’essentiel des défaillances.

Effet sur les cessions d’entreprises

Outre les défaillances, une autre conséquence des difficultés rencontrées par les entreprises est relevée par l’étude : « Nous constatons une baisse sensible dans la qualité des sociétés susceptibles d’être reprises », indique Yves Chavert, Président du Tribunal de commerce de Lyon. Des propos complétés par Claude-Maxime Weil, administrateur judiciaire à Strasbourg : « Dans le contexte d’incertitude actuel, seules les sociétés disposant d’un savoir-faire reconnu peuvent espérer trouver repreneurs ».

*Aix-en-Provence, Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulouse et les quatre tribunaux de commerce d’Ile-de-France.

Pour en savoir plus sur les procédures amiables et judiciaires : rubrique Entreprises en difficulté

Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

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