Artisans et commerçants : Améliorer sa retraite

Lorsqu’on prend sa retraite, on voit souvent son revenu diminuer considérablement. Pour éviter de voir son niveau de vie péricliter, certaines solutions de placements financiers existent pour préparer, à titre individuel, un complément de retraite. Selon votre situation, vos souhaits pour votre retraite, et la taille de votre entreprise, vous pourrez choisir entre plusieurs dispositifs : les contrats Madelin, qui répondent à certaines conditions préalables, le PERP (plan d’épargne retraite populaire), le PERCO (plan d’épargne retraite collectif), qui permet d’inclure les salariés de son entreprise dans le plan d’épargne, sans oublier la très populaire assurance-vie. Cette rubrique détaille point par point tous les dispositifs à votre disposition, pour que vous fassiez le meilleur choix.

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Optimiser sa rémunération pour préparer sa retraite

Lorsqu’une entreprise fait des bénéfices, son dirigeant a tout intérêt à profiter de ces ressources et à les investir dans son patrimoine personnel. « C’est le choix du statut de l’entreprise qui détermine les différentes possibilités d’optimisation », explique Thomas Rone, responsable du département gestion de patrimoine chez Exco, réseau d’expertise, d’audit et de conseil. Soit le dirigeant a le statut de travailleur non salarié (TNS), soit il est assimilé salarié. «  Les TNS bénéficient de plus de souplesse en termes d’optimisation que les entrepreneurs individuels qui ont moins de latitude pour piloter leur rémunération, poursuit l’expert. Le taux de charges sociales des salariés assimilés correspond à 100% de leur net alors que pour les TNS, les cotisations sociales sont beaucoup plus faibles et qui plus est, elles sont dégressives, avec un taux moyen de 38%. Néanmoins, ils sont moins bien couverts.  C’est donc à eux de se constituer leur propre retraite, soit environ 13% de leur rémunération pour être à la même hauteur que la retraite d’un cadre. »

Miser sur l’avenir en termes de retraite et d’épargne

Dans la thématique retraite, l’entreprise peut participer à son financement par le biais de contrats, bloqués jusqu’à l’âge de la retraite. Il s’agit du contrat Madelin pour les TNS et du contrat dit « article 83 », ou Perco quels avantages fiscaux ? pour les travailleurs salariés. Les TNS peuvent verser jusqu’à 10% de leur rémunération annuelle, –contre 7% seulement pour les TS– et 15% de la rémunération qui excède le plafond de la Sécurité sociale, fixé à 38 000€. « Le régime des TNS avec les contrats Madelin offre plus de souplesse car le dirigeant peut donc se verser plus. De plus, ce que l’entreprise va verser pour le dirigeant n’est pas imposable à l’IR et ces contrats ne sont pas soumis aux aléas du système de retraites avec les malus et les décotes que l’on connaît. »

En termes d’épargne, le plan d’épargne entreprise (PEE), bloqué pendant cinq ans, permet au chef d’entreprise et à tous les salariés de se constituer un capital exonéré d’impôt, qui va fructifier progressivement. L’abondement de l’entreprise, plafonné à 3 000€ par an, est de 300% maximum, c’est-à-dire que lorsque le dirigeant verse 100, l’entreprise peut abonder du triple. « Ce dispositif d’épargne est assez efficace. En outre, le PEE a tous les avantages sur le plan fiscal puisqu’il est déductible de l’IS et de l’IR » certifie Thomas Rone. Il faut néanmoins compter avec le forfait social de 20% pour les entreprises et de 8% au titre de la CSG-CRDS.

Et sur des rémunérations supplémentaires directes

Autre façon de se constituer un capital, optimiser son patrimoine immobilier et s’assurer ainsi des revenus fonciers complémentaires. Le principe consiste à faire acheter un local professionnel par une société civile immobilière (SCI) dont le dirigeant est propriétaire, qui le louera ensuite à son entreprise. Le loyer versé par l’entreprise constitue une charge déductible. « Reste la question épineuse de l’IR ou de l’IS ; mais quoiqu’il en soit, une SCI est un bon moyen de se créer un patrimoine personnel avec les ressources de l’entreprise », assure Thomas Rone. Enfin, le dirigeant a intérêt à répartir de manière judicieuse sa rémunération entre salaire fixe, dividendes et primes. « Si pour un salarié assimilé, cela coûte moins cher de se verser des dividendes que de la rémunération, de façon empirique, il est plus intéressant pour un TNS de se rémunérer que de se verser des dividendes. Chaque cas est différent et nécessite de faire appel à son expert-comptable », conseille l’associé du groupe Exco.

 

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