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Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : près de 400 000 TPE dans la plus grande région de France

L’Aquitaine a élargi ses frontières au Limousin et au Poitou-Charentes : les trois anciennes régions sont devenues la nouvelle plus grande région de France. Elle se prévaut d’une forte prépondérance de TPE avec 397 700 établissements spécialisés notamment dans l’industrie, la construction, le commerce, les services et, bien entendu, le tourisme.

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : près de 400 000 TPE dans la plus grande région de France

Depuis le 1er janvier 2016, Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes sont réunis au sein d’une même région qui se cherche désormais un nom (1) – elle porte actuellement l’acronyme d’ALPC. Avec Bordeaux pour capitale, cette plus grande région de l’Hexagone (84 100 km² représentant un-septième du territoire national), la première aussi pour les surfaces boisées, possède 720 km de littoral (4 ports de commerce). C’est la troisième région économique française, après l’Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, et, avec 158,1 milliards d’euros en 2013 (Insee, Panorama Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, janvier 2016), elle pèse 7,7 % du PIB national. Avec 397 700 établissements principalement spécialisées dans les services (46 %), le commerce (34 %), la construction (10 %) et l’industrie (10 %), la région compte 95 % de TPE dont 73 % n’ont aucun salarié et 21 % de 1 à 9 salariés.  Autres indicateurs : dans une région qui possède 11 pôles de compétitivité et 70 clusters, près de 55 000 entreprises ont été créées en 2014. Selon l’Insee, au troisième trimestre 2015, «  les défaillances d’entreprises reculent, mais les créations demeurent mal orientées, tirées à la baisse par les immatriculations en micro-entreprise » (Insee, Note de conjoncture, janvier 2016).

 « Le Limousin était la plus petite région française, il entre dans la troisième région économique ! »

Au 1er janvier 2017, les trois CCI régionales n’en formeront plus qu’une qui sera établie à Bordeaux ; les 14 CCI territoriales, elles, perdureront. Pour l’heure, les trois présidents formalisent des rencontres pour anticiper le changement. Marc Giacomini, président de la CCI Limousin  souligne qu’ils « ne sont pas concurrents » ce qui « pacifie les choses ! Les travaux sont de bonne qualité… C’est important car notre objectif principal est le service aux entreprises », souligne-t-il. Prudent, il indique encore que « le Limousin était la plus petite région française, il entre dans la troisième région économique ! Nous avons une tradition d’excellence qui remonte au Moyen-Age. Nous avons beaucoup d’entreprises innovantes. Leurs atouts sont leur forte expertise et leur diversité, leurs inconvénients sont leur éparpillement et leur taille puisque la plupart sont des sous-traitantes. L’intégration à la nouvelle région peut donc être la meilleure ou la pire des choses ». « Des inquiétudes évidentes persistent bien évidemment quant à la place que la métropole de Bordeaux pourrait laisser aux autres grandes villes », note de son côté Daniel Braud, président de la CCI Poitou-Charentes.

Des rapprochements sectoriels : agroalimentaire, nautique, aéronautique, « Usine future » et tourisme

Pourtant, le nouveau découpage « fait sauter les limites administratives régionales actuelles, et cela devrait permettre aux entreprises d’accéder à de nouveaux débouchés pour les TPE/PME qui se limitaient au marché picto-charentais. Les mises en réseaux des entreprises, par les nombreux pôles de compétitivité/clusters/filières existants dans les trois régions devraient leur donner du souffle, même si les différences culturelles pourraient encore freiner ces ouvertures », poursuit Daniel Braud. La nouvelle CCI régionale « sera pilotée avec une mentalité non-centralisatrice », rassure Laurent Courbu, président de la CCI Aquitaine. Mieux : cette région possède de nombreuses filières dont les PME et TPE ont fait une spécialité et qui trouveront des points de convergence. L’agroalimentaire avec par exemple la filière vinicole (Bordelais, Cognac), le nautisme avec « la croissance bleue » et l’éolien offshore sur le littoral ainsi que l’innovation pour développer les EMR (énergies maritimes renouvelables). Pour l’aéronautique, Aeroteam Poitou-Charentes envisage de se rapprocher du Pôle Aerospace Valley  qui englobe déjà l’Aquitaine. Sur les projets d’« Usine du Futur », les entreprises pourront bénéficier du programme régional. Enfin, la force touristique reste une valeur sûre : 13 millions de touristes en 2014, l’Insee confirmant que « la saison touristique se clôt sur un 3e trimestre 2015 favorable », portée par une embellie de la fréquentation dans les campings. Le travail avance : « nous avons présenté au Conseil Régional un socle commun, nous avons le même objectif. Nous allons également pousser les PME vers l’exportation avec un accompagnement individuel vers des pays cibles », insiste Laurent Courbu. Un Conseil Régional très à l’écoute des CCI mais dont les élus viennent de voter la création d’une agence régionale de développement et d’innovation qui, indique la Région  « sera opérationnelle dès le mois de juin 2016 ». Renfort ou concurrente des CCI ? Quoi qu’il en soit, cette nouvelle structure devrait être une aide supplémentaire  pour les PME et TPE.

 

(1) L’assemblée régionale doit choisir un nom avant le 1er juillet 2016 pour cette nouvelle grande région.

 

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