Stéphane Rouyer : "La fiscalité est un frein au développement"

1) La fiscalité est-elle aujourd’hui un obstacle au développement de votre entreprise ?

Complètement ! C’est à la fois un frein à l’investissement et à l’embauche. La croissance et le développement d’une entreprise sont liés au fait d’avoir plus de besoins humains et matériels pour pouvoir assurer les commandes. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas de visibilité sur la fiscalité. Il y a toujours de nouveaux impôts, de nouvelles taxes donc on ne peut pas se projeter.

2) Selon vous, sur quoi faudrait-il intervenir pour que la fiscalité soit plus soutenable ?

Quand un impôt est créé, il faut qu’un autre équivalent soit supprimé, de façon à ce qu’on puisse se tenir à notre budget. Aujourd’hui, on nous dit que nous sommes en crise, mais je parlerais plutôt de nouvelle économie. Les entreprises doivent adapter, à long terme, leur fonctionnement et leurs process au fait que les gens consomment moins. Il faut aujourd’hui retrouver des points de marge et de la visibilité mais, avec la fiscalité actuelle, on ne peut pas.

3) Qu’espérez-vous des Assises de la fiscalité ?

J’espère que l’impôt sur les sociétés sera revu ; il serait bénéfique pour les entreprises d’instaurer des plafonds. Il faudrait aussi pouvoir déduire de l’IS les sommes qui sont réinjectées en fonds propres dans le capital. Les entreprises ont aujourd’hui besoin de trésorerie et ce serait un bon moyen d’y arriver. Mais ce ne sont pour le moment que des hypothèses.

4) Que pensez-vous des mesures comme le CICE et le pacte de responsabilité ?

Je suis en train de voir avec mon expert-comptable si recourir au CICE serait intéressant. Quant au pacte de responsabilité, ça ne me semble pas encore abouti. C’est déjà très flou au niveau du gouvernement. Il n’y a clairement pas de stratégie établie et le fait de lancer cette mesure ne me rassure pas du tout.

Propos recueillis par Sophie Roy