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L’emploi d’avenir, un contrat aidé comme les autres dans le secteur marchand

Créés par la loi du 26 octobre 2012, les emplois d’avenir, après un lent décollage, semblent avoir trouvé leur rythme de croisière. La barre des 150 000 a été atteinte fin septembre. Le ministère du travail dresse un premier bilan. L’occasion de se pencher sur son ancrage dans le secteur marchand. Non concerné au départ, il a été décidé d’ouvrir davantage le dispositif aux entreprises du privé. Neuf arrêtés modificatifs ont été pris en avril 2013 pour amplifier leur nombre (lire la liste des employeurs du secteur marchand éligibles au dispositif). L’étude constate ainsi que c’est principalement entre septembre et décembre 2013 que plus des deux tiers des embauches ont eu lieu.

34 heures en moyenne au Smic

L’étude permet d’abord de dresser une photographie générale du titulaire d’un emploi d’avenir.
41% des jeunes n’ont aucun diplôme (ou seulement un brevet des collèges), 42% ont un CAP ou un BEP, 17% ont obtenu le baccalauréat ou un diplôme de l’enseignement supérieur. Ils étaient souvent en situation de décrochage ; ainsi une grande majorité ont arrêté leur formation initiale plusieurs années avant leur embauche en emploi d’avenir : 85% depuis plus d’un an et 50% depuis plus de 3 ans.
Les emplois d’avenir sont autant occupés par des hommes que par des femmes avec toutefois une prédominance masculine dan le secteur marchand (66% des embauches).
Plus de 90% sont rémunérés au niveau du Smic et le même taux sont à temps plein. La durée moyenne hebdomadaire est de 34 heures. Le temps partiel concerne surtout les travailleurs handicapés, les femmes ou encore les non-diplômés.
Toutes les conventions signées en 2012 et 2013 prévoient au moins une action de formation avec pour objectif l’acquisition de nouvelles compétences et une adaptation au poste de travail. Une formation qualifiante est prévue dans 36% des cas (un peu moins dans le secteur marchand, 25%)
Plus de 90% des contrats prévoient des actions d’accompagnement professionnel : aide à la prise de poste, aide à la consolidation du projet professionnel, évaluation des compétences,…

Des durées supérieures dans le secteur marchand

Dans le secteur marchand, les emplois d’avenir présentent certaines particularités. Les jeunes y ont un profil un peu différent. Ils sont moins fréquemment connus du service public de l’emploi même s’ils sont quand même 72% à être inscrits auprès de Pôle emploi.
Les employeurs du secteur marchand ont un peu moins souvent recruté de jeunes habitants une Zus (14%). Les entreprises qui ont recruté des emplois d’avenir restent sensiblement les mêmes que pour les autres contrats aidés. Les métiers les plus courants sont ceux liés à l’hôtellerie, à la restauration, au tourisme, aux loisirs et à l’animation, du commerce, de la vente et de la grande distribution et de la construction. En moyenne, dans le secteur marchand, le contrat est conclu pour une durée de 31 mois. « Ces durées sont supérieures à l’objectif de 24 mois fixé lors de la mise en place du dispositif. Dans 75% des cas, la durée de l’aide prévue dans la convention associée aux emplois d’avenir marchand atteint la durée maximale fixée à 3 ans », souligne la Dares, ce qui s’explique « par une proportion élevée de CDI [66% des embauches] ».

Les ruptures du contrat concernent surtout les non diplômés

Dans le secteur marchand, le taux de rupture à un mois est de 6%, 13% à 3 mois et 19% à 6 mois 19%. Ce sont surtout les jeunes qui n’ont pas de diplômes qui sont concernés (48%).
Faudrait-il alors améliorer le dispositif pour éviter un nouveau décrochage pour ces jeunes qui étaient déjà éloignés de l’emploi au moment de conclure un contrat d’emploi d’avenir ?

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