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Revenus des indépendants : une rupture nord/sud aux multiples raisons

revenus nord/ sud

La France est divisée en deux selon l’Insee*. Au nord, une zone où les non-salariés sont peu nombreux, avec un taux souvent inférieur à 9 %, plus bas que la moyenne française qui est de 10,1 %. Les Hauts-de-Seine sont le département comptant le moins de non-salariés avec 5,9 %, suivi de la Seine-Saint-Denis (6,3 %). Même Paris fait pâle figure avec ses 9,2 % contre les Hautes-Alpes qui affichent 18,5 % de non-salariés. Le sud compte, en effet, beaucoup plus d’indépendants. Le bassin méditerranéen est très attractif. La présence de non-salariés y est très élevée par rapport au reste de la France : 16,3 % dans le Var, 15,9 % dans les Alpes-Maritimes, 15,5 % dans les Pyrénées-Orientales ou encore 16,5 % en Corse. Cette surreprésentation n’a cependant pas que du bon puisque la concurrence participe à faire baisser les revenus des indépendants.

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Les revenus des non-salariés sont plus élevés lorsqu’ils sont moins nombreux

On constate, en effet, une grande disparité entre les revenus des non-salariés du nord et du sud. La moyenne française est de 2500 € par mois, mais dans neuf des départements sudistes dont les Hautes-Alpes, la Dordogne, l’Ariège et les Pyrénées, le revenu moyen est inférieur à 2000 €. Dans le nord au contraire, les rémunérations sont généralement plus élevées que la moyenne nationale. À Paris, elles atteignent 3700 € par mois soit 47 % de plus que la norme. Les Hauts-de-Seine, où les indépendants sont peu présents, affichent 2970 € et le Nord et Nord-Pas-Calais plus de 2800 €.

Saisonnalité, auto-entrepreneurs et disparité entre secteurs

Plusieurs facteurs sont à considérer pour expliquer cette différence de revenus. La saisonnalité est un élément important : dans le sud, l’irrégularité de l’activité, très forte en été et plus calme le reste de l’année, participe à la baisse du revenu moyen. La Corse est particulièrement concernée, comme les départements des Pyrénées et des Alpes.

La présence d’auto-entrepreneurs influence aussi le revenu moyen des départements. En effet, ils gagnent environ 410 € par mois contre 3260 € pour les autres non-salariés. L’Aude, l’Ariège et la Corse, où la présence d’auto-entrepreneurs est de 28 % supérieure à la moyenne nationale, présentent tous les trois un revenu moyen assez bas inférieur à 2000€. En revanche, dans l’Ille-et-Vilaine et la Mayenne, où les auto-entrepreneurs sont peu nombreux, les revenus avoisinent les 2600 €.

Enfin, le secteur d’activité joue, de même, un rôle important. Les revenus sont plus élevés dans la santé et l’action sociale (5640 €) ainsi que pour les services aux entreprises et services mixtes (4 940 €). Les plus faibles sont les secteurs des transports (2040 €) et les services aux particuliers (1730 €). Mais les professions libérales viennent déranger cet ordre établi. En effet, elles gagnent 1,2 fois plus que les non-salariés dans le secteur du service. L’inverse se produit pour le secteur de la santé : les revenus sont plus faibles. Ce phénomène s’explique par le fait que les entrepreneurs sont généralement employeurs dans la santé et ont donc plus d’ancienneté que les professions libérales.

 

*Étude publiée le 2 novembre 2017 par l’Insee sur la division des salaires et revenus d’activité.

 

Melissa Carles

 

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