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Projet de transition professionnelle : les TPE/PME mettent provisoirement la main à la poche

Projet de transition professionnelle les TPE et PME mettent provisoirement la main à la poche CPF de transtion professionnelle netpme.fr

À compter du 1er mars 2020, les TPE/PME pourront demander le remboursement des rémunérations de leurs salariés en projet de transition professionnelle sous forme d'avances. © Adobe Stock

Le projet de transition professionnelle (ou CPF de transition) – qui remplace le congé individuel de formation (CIF) – permet aux salariés de financer des formations longues pour changer de métier ou de profession. Si la formation est réalisée durant le temps de travail, le salarié en projet bénéficie d’une rémunération minimale. Le décret n° 2019-1439 publié au JO le 26 décembre 2019 modifie les modalités de versement de cette rémunération. Si les TPE/PME devront dorénavant verser elles-mêmes la rémunération, elles auront droit au printemps à un remboursement sous forme d’avances.

Versement avant remboursement

Depuis le 1er janvier 2020, les TPE/PME de moins de 50 salariés doivent elles aussi verser mensuellement les rémunérations de leurs salariés en projet de transition professionnelle. À l’instar des grandes entreprises, elles seront donc remboursées à l’issue de la formation par leur commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR). La CPIR (ou Association Transitions Pro) a un mois pour le faire dès réception de la copie du bulletin de paie, des justificatifs de l’assiduité du salarié et de ceux relatifs aux cotisations sociales légales et conventionnelles afférentes.

Des avances en ligne de mire

Pour compenser ce passage à un remboursement total a posteriori – et ainsi soulager les trésoreries –, il est prévu que les patrons comptant moins de 50 salariés puissent, à compter du 1er mars 2020, bénéficier d’un remboursement sous forme d’avances.

D’abord un accord

L’employeur et la CPIR définissent ensemble – avant le début du projet – le taux et les conditions de versement des avances applicable sur une période, elle aussi décidée conjointement. Sans accord une fois le projet démarré, un taux et des conditions standards s’appliquent. Ils seront déterminés par un arrêté à paraître.

Les modalités des avances

Le montant total des avances ne pourra excéder 90 % du montant total des rémunérations et des cotisations sociales légales et conventionnelles dues par l’employeur pendant le projet de transition professionnelle. En cas de trop perçu, l’employeur devra rembourser la CPIR dans les 30 jours suivant la notification de la commission.

La première des avances sera versée par la CPIR au plus tard 30 jours après réception de la facture émise par l’employeur comprenant le montant total des rémunérations et cotisations sociales légales et conventionnelles dues par lui. Le solde sera versé à la fin du projet de transition professionnelle, après réception des justificatifs

Si le salarié abandonne son projet de transition personnelle en cours de route – ou s’il est absent au moins un mois – le paiement sera réalisé au prorata temporis.

Attention aux justificatifs

En cours de projet, le dirigeant TPE/PME devra – avant la prochaine avance ou le solde  – informer la CPIR de tout évènement ayant un impact sur le suivi de la formation ou sur le montant de la rémunération et des cotisations sociales légales et conventionnelles. Pour chaque évènement de ce genre, l’employeur lui adresse les justificatifs. Faute de quoi, le versement sous forme d’avances est suspendu.

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Liste des 18 CPIR agréées

Depuis le 1er janvier 2020, les salariés qui souhaitent utiliser leur projet de transition professionnelle doivent déposer leur dossier de demande de financement auprès de la CPIR ou Association Transitions Pro de leur lieu de résidence principale ou de leur lieu de travail. Voici les 18 associations agréées :

L’employeur peut refuser une demande de congé pour projet de transition professionnelle si le salarié ne respecte pas les conditions d’ancienneté ou de demande d’absence. Le dirigeant peut en outre proposer un report de congé dans les 9 mois qui suivent en cas de « conséquences préjudiciables à la production et à la marche de l’entreprise » (faible nombre de salariés, caractère stratégique du poste, technicité particulière de ses fonctions) ou pour effectifs simultanément absents.

Pour être éligible, le salarié doit justifier – à la date de départ en formation – d’une ancienneté de 24 mois, consécutifs ou non, avec 12 mois dans l’entreprise. Il doit aussi adresser une demande écrite à l’employeur pour une interruption de travail de plus de 6 mois au plus tard 120 jours avant le début de la formation (60 jours si l’interruption est de moins de 6 mois ou que celle-ci se déroule en temps partiel). L’employeur a alors 30 jours pour répondre.

Lire aussi : Avenir professionnel : avec l’ordonnance « coquilles », le gouvernement revoie sa copie

Matthieu Barry

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