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Trois ans après, seulement un tiers des auto-entrepreneurs sont encore debout

[autoentrepreneurs microentrepreneurs microentreprise] Trois ans après, seulement un tiers des auto-entrepreneurs sont encore debout

Maintenir à flot son activité n’est pas chose facile, surtout pour les jeunes micro-entrepreneurs citadins, sans investissement initial et dont l’activité est secondaire. © JACQUES DEMARTHON / AFP

Le temps de la micro-entreprise est court, très court. Le pic des 3 ans se révèle difficile à gravir pour les auto-entrepreneurs, selon la dernière étude Insee Première publiée le 11 juillet dernier. Seulement 36 % d’entre eux tiennent bon 3 ans après leur immatriculation. Beaucoup moins que la proportion d’entrepreneurs individuels de la même génération (63 %) ou celle des chefs d’entreprises classiques (75 %). Toutefois, parmi les auto-entrepreneurs ayant effectivement démarré leur activité, 54 % sont pérennes à 3 ans. En outre, la génération 2014 supplante celle de 2010 (36 % contre 30 %). Une évolution positive qui se retrouve également au niveau des micro-entrepreneurs ayant effectivement démarré leur activité (54 % contre 48 %).

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Auto-entrepreneurs : la santé humaine et l’action sociale en pole position

Quel que soit le statut de l’activité, le taux de pérennité dépend en premier lieu du secteur d’activité. 60 % des auto-entrepreneurs sont toujours actifs après 3 ans dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale (ménages). Dans une moindre mesure, l’enseignement appelle également à la stabilité (48 %). Le taux de pérennité est logiquement plus faible dans les secteurs où les immatriculations sont les plus nombreuses.

La construction (36 %), les activités spécialisées, techniques et scientifiques (36 %) et surtout le commerce (28 %) pâtissent d’un taux de pérennité nettement inférieur. « Ces écarts sectoriels s’expliquent partiellement par une propension au démarrage plus élevée dans la santé humaine et l’action sociale (83 %) ou l’enseignement (79 %) que dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (71 %), la construction (65 %) ou le commerce (54 %) », explique l’Insee. Toutefois, les mêmes écarts sont constatés concernant les auto-entrepreneurs ayant effectivement démarré leur activité.

Auto-entrepreneurs : les facteurs déterminants

Maintenir à flot son activité n’est pas chose facile, surtout pour les jeunes micro-entrepreneurs citadins, sans investissement initial et dont l’activité est secondaire. Les chances de pérennité augmentent avec l’âge : seulement 28 % des auto-entrepreneurs de moins de 30 ans sont actifs 3 ans après contre 44 % de ceux de 50 ans ou plus. Elles sont également supérieures pour les femmes (41 % contre 33 %) notamment parce que les micro-entrepreneuses sont plus nombreuses à démarrer leur activité (72 % contre 62 %), et parce qu’elles surreprésentent les secteurs les plus pérennes. À noter « la pérennité est plus forte en cas de vie en couple, aussi bien pour les hommes que pour les femmes », précise l’Insee.

Autres éléments : 43 % des auto-entrepreneurs implantés dans une commune rurale sont actifs 3 ans après contre 34 % dans les unités urbaines. La ville offre davantage d’opportunités ponctuelles. Sans surprise, les moyens financiers engagés au démarrage impacte également la pérennité de l’activité (40 % contre 32 % pour les projets lancés sans investissement initial). Enfin, l’activité principale se veut plus indispensable. Elle connait naturellement une longévité supérieure à celle secondaire (67 % contre 62 % pour les activités de complément  de ceux qui ont démarré leur activité).

Auto-entrepreneurs : un chiffre d’affaires moyen de 10 300 €

Les micro-entrepreneurs actifs 3 ans après leur immatriculation ont déclaré un chiffre d’affaires moyen de 10 300 € pour l’année 2016. Ceux en activité principale émargent à 12 800 € par an contre 7 600 € en moyenne pour ceux dont l’activité est secondaire.  Le gap est conséquent avec le CA des entrepreneurs individuels classiques : seulement 23 % d’entre eux déclarent un revenu annuel inférieur à 15 000 € contre 75 % pour les micro-entrepreneurs. «  Cela est notamment dû à la nature du régime, qui exclut certaines activités réglementées parmi les plus lucratives et impose des seuils maximaux de chiffre d’affaires », commente l’Insee.

Matthieu Barry

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