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Les dirigeants des TPE/PME moins optimistes que leurs voisins, même si leurs profits croissent
Une étude menée par l’assureur Hiscox montre que 59 % des dirigeants des PME/TPE françaises envisagent l’année 2017 de manière négative ; ce sont les plus pessimistes du panel international. Pourtant, près de deux tiers d’entre eux ont constaté davantage de croissance par rapport à 2015.
La confiance des entreprises en l’avenir baisse légèrement : c’est l’une des premières leçons de la huitième étude d’Hiscox (1). En tête, les Français, avec une vision positive de 2017 pour 41 % seulement d’entre eux. Ailleurs, la tendance est baissière mais reste tout de même supérieure au sentiment général hexagonal : 65 % des entrepreneurs allemands sont optimistes, 60 % des chefs d’entreprises situés au Royaume-Uni. En France, « on se rend compte que le niveau d’optimisme baisse à 37 % pour les entreprises de 1 à 4 salariés et monte à 53 % pour celles qui en comptent de 20 à 50, explique Caroline Hirtzberger, responsable marché art et clientèle privée chez Hiscox. Cela ne nous surprend pas beaucoup car les dirigeants des petites entreprises savent qu’il existe un risque de mettre la clé sous la porte au cours des premières années ». Quant aux plus grandes sociétés, 74% d’entre elles se déclarent optimistes pour 2017 – contre 64 %il y a un an.
Plusieurs motifs d’inquiétude obscurcissent l’avenir
Ce serait donc la crainte de la faillite qui fragiliserait l’optimisme des dirigeants des structures les plus faibles. Mais pas seulement. La concurrence est un risque, comme celui de manquer de clients. « La perspective de ne pas avoir suffisamment de rentrées d’argent est extrêmement anxiogène », insiste Caroline Hirtzberger. Et même si le carnet de commandes est plein, comment se faire payer à temps ? « Il n’existe pas d’assurance contre le non-paiement », note-t-elle. Ce stress est malheureusement fondé sur une réalité tangible : selon Hiscox, plus de 15 milliards d’euros manquent chaque année dans les caisses des petites entreprises et 25 % des faillites sont liées à des manquements dans les règlements de la part des clients. En outre, 68 % des PME françaises estiment que ces retards de paiements ont un impact négatif sur leurs finances et 22 % d’entre elles avouent payer leurs fournisseurs avec plus de retard que l’an dernier. Pour sortir de ce problème, certaines entreprises de services à l’instar de Finexkap proposent des solutions d’affacturage qui permettent de disposer rapidement de trésorerie. Pour les dirigeants très angoissés à l’idée d’être attaqués par un client mécontent ou d’être victimes de problèmes sur le Net (seulement 3% des entreprises françaises bénéficient d’une police d’assurance risques cyber), il est important de se rapprocher de son assureur. Et pour ceux qui ont des moyens financiers très limités « tout milite en faveur de la responsabilité civile professionnelle » comme assurance de base, indique l’experte.
Pour 60 % des TPE françaises, la croissance a été au rendez-vous en 2015
En dépit de ces inquiétudes, l’enquête montre également que les entreprises ont connu une croissance l’an dernier. « Nous observons une augmentation soutenue du nombre de petites entreprises françaises faisant état d’une hausse de leur CA : 60 % en France, contre 54 % l’année précédente ». La croissance des bénéfices a un temps de retard sur la croissance du chiffre d’affaires : la différence la plus marquée est observée en France (52 et 60 % pour la croissance, respectivement, du bénéfice et du chiffre d’affaires). De leur côté, 70 % des sociétés américaines et allemandes annoncent une croissance de leur chiffre d’affaires. Cette bonne santé relative devrait convaincre les futurs entrepreneurs. Ainsi, entre 2012 et aujourd’hui, plusieurs points saillants sont mis en avant par ceux qui se sont lancés : avoir plus de flexibilité ; être plus heureux ; éprouver une plus grande fierté du fait de son travail. Le moteur de l’entreprenariat en 2016 est « plus la passion que le mercantilisme », conclut Caroline Hirtzberger.
- « L’ ADN d’un entrepreneur » présente les résultats d’une enquête menée auprès de 4 000 entrepreneurs ou responsables d’entreprises de moins de 50 salariés en Europe (France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Royaume-Uni) et aux Etats-Unis. Elle a été réalisée par Research Now entre le 9 mai et le 6 juin 2016.
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