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Start-up, TPE : les deux mots clés pour les business angels sont "convaincre" et "équipe"

Avoir recours à un business angel pour se financer suscite de nombreux fantasmes auprès des entrepreneurs qui lancent leur start-up ou qui sont en phase de développement de leur TPE. Parmi quelques règles pour y parvenir, Bartosz Jakubowski d’XAnge insiste sur la conviction nécessaire au porteur de projet et à la constitution d’une équipe.

Start-up, TPE : les deux mots clés pour les business angels sont

Bartosz Jakubowski, chargé d’affaires au sein de la société d’investissement XAnge, connaît très bien les business angels avec lesquels il travaille souvent pour co-financer des sociétés innovantes. Il rappelle que « l’environnement très proche » est la première marque de soutien pour les entrepreneurs. Puis dans un deuxième temps, il faut démarcher les fameux business angels, « des personnes qui ont une assise financière » suffisante pour supporter le rêve d’un entrepreneur. Leur profil ? En général, ils ont fait carrière au sein de grands groupes où ils ont gagné assez d’argent pour pouvoir investir dans des projets qui leur tiennent à cœur. Ou alors, ce sont des anciens entrepreneurs qui ont cédé leur structure et veulent aujourd’hui revivre les frissons des débuts. Quant à leurs motivations, ce peut être la passion, ou le mentorat, pour suivre et aider une entreprise. L’optimisation fiscale en est une autre : réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 18 % du montant de son investissement ou réduction d’ISF. Lors du salon des entrepreneurs le 3 février 2016, Manuel Valls semblait d’ailleurs vouloir aller plus loin avec la mise en place d’« un véhicule d’investissement adapté aux entrepreneurs-investisseurs » pour que « les entrepreneurs ayant connu le succès [soient] encouragés à réinvestir dans l’écosystème des start-up ». Ce véhicule n’a toujours pas vu le jour, mais son absence n’empêche pas les investisseurs d’agir : selon France Angels, fédération des réseaux des business angels, « au cours des cinq dernières années, les business angels ont financé plus de 1 500 entreprises pour un montant global de plus de 200 millions d’euros. »

Convaincre et constituer une équipe

Mieux, le phénomène semble s’accroître : France Angels annonce, début 2016, 41,2  millions d’euros investis en 2015 et 124 millions d’euros avec les co-investisseurs pour un effet de levier multiplié par trois. « Les tickets vont de 5 000 à 200 000 euros », précise Bartosz Jakubowski. C’est pourquoi, tous ceux qui rêvent de voir leur projet étudié par ces investisseurs ont intérêt à les contacter. A condition, selon Bartosz Jakubowski, de respecter plusieurs règles. « Une idée de business ne vaut rien », lance-t-il d’emblée ». « On vend l’exécution de l’idée ». Il faut aussi imaginer la faire croître le plus vite et le mieux possible. Ne pas oublier d’en parler, de rechercher les activités connexes. Et que les entrepreneurs les plus paranoïaques se rassurent : l’idée du siècle dans les services est rare. C’est la mise en œuvre rapportant de l’argent, le fameux effet de levier multiplicateur qui est prisé par les investisseurs. « En revanche, lorsqu’on développe une technologie, on est dans le domaine de la propriété intellectuelle et il faut évidemment la protéger ».  Mais au final, la démarche est la même quel que soit le projet, sous forme de start-up ou non : convaincre encore et toujours et se présenter en équipe, « même si elle est incomplète ». Dernier conseil : ne pas tricher lorsque l’on a la chance de décrocher un rendez-vous car si l’investissement est une donnée du contrat, certains business angels suivent de près et pendant plusieurs années la start-up. L’entente entre les personnalités constitutives du projet est une clé de sa réussite.

Quelques slides et un bon « pitch »

« Le bon pitch est celui qui ne va pas à la poubelle », indique pour sa part Alain Parize, de l’Accélérateur Capital Partners (pour financer et développer de jeunes start-up sur le très long terme) au cours d’une soirée « les solutions d’accompagnement et de financement des entrepreneurs » organisée à la Ruche le 22 septembre par Hiscox. « Si dans les 2-3 premiers slides vous n’avez pas répondu à la question « pourquoi faites-vous cela ? », votre projet ne sera pas retenu », insiste ce business angel. Pressentir le futur, mais dans « le bon timing », fait venir les investisseurs : « y croire, travailler vous demandera beaucoup de temps, beaucoup plus que vous ne pensez ». Et pour les entreprises déjà créées qui veulent se développer, « il faut avoir six mois de trésorerie » pour être crédible.  Chaque année, Alain Parize reçoit environ mille dossiers par an et en finance 1 %.

 

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