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Les PME réclament aux grands groupes une aide à l’exportation

L’association Pacte PME a réuni, le 23 mai 2018, 6 représentants de grands groupes afin qu’ils présentent leurs actions en faveur de leurs PME fournisseuses. Selon l’étude présentée à cette occasion, les relations entre petites sociétés et géants industriels s’améliorent lentement…

Les PME réclament aux grands groupes une aide à l’exportation

« Ce que nous recherchons chez une PME ? De la compétitivité, de la performance et de l’innovation. Innover est très important si l’on veut rester compétitif. » Ce lundi 23 avril, l’association Pacte PME a convié 6 de ses grands comptes adhérents au siège parisien de la multinationale Sanofi. À tour de rôle durant la présentation des résultats 2018 de l’étude sur les relations groupes-fournisseurs, chacun met en avant les actions mises en œuvre en faveur des PME. À son tour, le représentant de Safran, s’éclaircit la voix et décrit le fonctionnement de l’entreprise. « Nous organisons chaque année une session d’échanges avec nos PME partenaires. Nous leur demandons ce qu’elles attendent de nous. La dernière fois, elles nous ont signalé que les paiements prenaient beaucoup trop de temps lorsque survenait un souci sur la facture. Cela nous permet d’avancer et de solidifier nos partenariats. »

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Le délai de paiement : un point fort

Selon les résultats de l’étude, le taux de satisfaction des fournisseurs quant aux délais de paiement est très favorable : 80 % expriment leur satisfaction. Les résultats sont nettement plus bas lorsqu’il s’agit de la mise en relation avec d’autres clients : seulement 28 % des PME jugent les efforts des grandes entreprises suffisants. C’est pourtant ce qu’essaie de faire le groupe mondial spécialiste des gaz industriels Air Liquide, selon Jean-Louis Coudrillier, son directeur de groupe immobilier. « Nous cumulons un total de 500 collaborations et nous recrutons notamment via le guichet de Pacte PME. On redirige les candidatures à d’autres entreprises lorsqu’elles ne nous correspondent pas et nous avons même un classement de super-startups que nous trouvons excellentes afin de les recommander à d’autres groupes. » Pacte PME met en effet à disposition de ses membres une plateforme d’innovation ouverte permettant aux groupes de rencontrer de nouveaux fournisseurs innovants.

Une volonté de co-exporter

Autre nouveauté à venir : une plateforme d’aide à l’export sera dévoilée le 29 mai prochain chez Bouygues Construction. La co-exportation entre grands groupes et PME est aussi un des points noirs soulignés par l’Observatoire. En 2017, seuls 24 % des PME s’avouent satisfaites par l’action d’un grand compte qui aurait effectué une mise en relation avec des structures d’accompagnement à l’international. D’une manière générale, les fournisseurs jugent même que la motivation des grandes sociétés en faveur du développement de leurs petits partenaires n’est pas assez forte. Elles sont 66 % à s’en contenter. Laurent Cacheux, à la tête de la direction des achats groupe d’EDF, tient tout de même à préciser que « la compagnie d’électricité demande à leurs PME partenaires de les accompagner sur leurs marchés en Chine. Une grande opportunité pour ces petites sociétés. »

Recherche PME pour longue relation

Qui plus est, « sur les 10 milliards d’achats en combustibles en France, 25 % sont dédiés aux PME » précise-t-il. Pour la Société Générale, c’est 35 % de ses achats qui sont consacrés aux petites et moyennes entreprises. Pacte PME note ici une petite évolution en 2017 : la part des achats dont les PME sont bénéficiaires est de 26 % en moyenne contre 24 % il y a 2 ans. Une prise de conscience progressive de la part des grandes sociétés.

Pour certains grands groupes comme Safran, la priorité lors d’un partenariat avec une PME est la constance : « Il faut 5 ans pour développer un moteur d’avion, puis il y a besoin de nouveaux  moteurs et de pièces de rechange puisque l’avion vole environ 20 ans. Nous privilégions donc une relation pérenne dans le temps », confie son représentant. Mais de leur côté, les PME sont parfois trop impressionnées pour espérer un jour collaborer avec ces géants. Le commissariat à l’Énergie atomique et aux Énergies alternatives (CEA) en témoigne : « on apparaît comme difficile d’accès et c’est ce qui fait peur aux PME. Nous multiplions donc les démarches en leur sens pour les accompagner. »

 

Melissa Carles

 

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