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Arnaques au président, usurpations d’identité… Comment les prévenir ?

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publie une série de conseils sur des fraudes répandues susceptibles de toucher les PME.

Arnaques au président, usurpations d’identité… Comment les prévenir ?
« L’arnaque au président consiste pour le fraudeur à contacter une entreprise cible, en se faisant passer pour le président de la société mère ou du groupe », que soit « par courriel ou par téléphone », explique la DGCCRF. © Getty Images

Ça n’arrive pas qu’aux autres. Les fraudes touchant les entreprises peuvent aboutir à de graves difficultés financières pour les victimes, notamment les PME, jusqu’à menacer la pérennité de l’activité. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) fournit des conseils de prévention dans un document mis en ligne le 23 juin sur le site Economie.gouv.fr.

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Arnaques au président

En ce début d’été, le rappel s’impose. « L’arnaque au président consiste pour le fraudeur à contacter une entreprise cible, en se faisant passer pour le président de la société mère ou du groupe », que soit « par courriel ou par téléphone », explique la DGCCRF, administration de Bercy. Lorsqu’il parvient à obtenir « la confiance » de son interlocuteur, « le fraudeur demande que soit réalisé un virement international non planifié, au caractère urgent et confidentiel ». Ces arnaques peuvent avoir lieu à toute période de l’année, mais « elles sont plus fréquentes dans les périodes de trouble ou […] de congés, profitant ainsi de l’absence des responsables comptes clients, comptabilité [ou] sécurité informatique ».

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a publié sur son site le 9 avril 2021 une fiche consacrée au « faux ordres de virement international ou fraudes au président ». L’autorité administrative recommande notamment l’application des précautions suivantes au sein des entreprises :

  • en cas de doute, téléphoner ou rencontrer les personnes censées effectuer la demande, et non en utilisant les coordonnées figurant le courriel, pour obtenir confirmation de la demande reçue ;
  • tenir à jour une liste de contacts, incluant les fournisseurs et les clients.

En cas d’escroquerie ou de tentative, vous devez signaler les faits à la banque « de l’entreprise, pour prévenir et/ou annuler les opérations frauduleuses », indique encore la Cnil. Une plainte est à déposer auprès des services de police ou de gendarmerie.

Obligations professionnelles inventées de toutes pièces

Des entreprises peuvent affirmer qu’elles sont des organismes officiels et vous invitent à accomplir des démarches censément obligatoires, évidemment contre rémunération. Vous pouvez être contacté pour faire réaliser « un diagnostic ou un pré-diagnostic accessibilité, en ligne, par courrier ou par téléphone », soi-disant en vue d’une « mise en conformité avec la réglementation relative à l’accessibilité des locaux », ont observé les agents de la DGCCRF. Les sollicitations peuvent concerner en outre une prétendue « mise en conformité avec le RGPD », le règlement général sur la protection des données.

Les personnes se lançant dans le bain de l’entrepreneuriat doivent se méfier des courriers au sujet de « l’inscription au registre du commerce et des sociétés [RCS] ». Les expéditeurs peuvent mentir en assurant qu’il est nécessaire de recourir à leurs services pour l’accomplissement de cette démarche.

Usurpations d’identité

Dans de nombreuses situations, les auteurs des fraudes dirigées vers les entreprises usurpent l’identité d’administrations ou d’organismes. Par exemple, des malfrats expédient « des messages à l’entête de la DGCCRF ou d’autres organismes, comme c’est le cas depuis un mois en Île-de-France, où les organismes de formation sont destinataires de courriers à entête du ‘‘Préfet du Grand Paris’’, laissant faussement penser » que ces messages « émanent de la DRIEETS [Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités] » de la région.

Mises en œuvre plus ou moins habilement, ces manœuvres visent à recueillir les coordonnées bancaires des entreprises. Et à leur soustraire de l’argent.

En cas de fraude ou de tentative, vous pouvez dénoncer les faits en déposant plainte.

Prétendues publicités dans des annuaires professionnels

Comme le note la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, certaines « sociétés démarchent des professionnels en vue de leur proposer l’insertion de leurs coordonnées dans des annuaires sur Internet ou, plus rarement sur des supports papier ». Des publicités… mensongères. L’addition est susceptible de grimper « à plusieurs milliers d’euros », pour une « visibilité » faible ou – pire – absente. Selon Bercy, « les encarts, le classement des annonces, la zone de diffusion, le nombre d’exemplaires papiers diffusés ou la notoriété du site Internet ne permettent pas à l’annonce d’avoir les effets escomptés ».

Vous pouvez signaler les faits sur le site ou l’application SignalConso, de la DGCCRF.

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Timour Aggiouri

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