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Le prêt croissance va faciliter l'accès au crédit des TPE/PME franciliennes

La région Île de France et BpiFrance lancent conjointement un nouveau prêt à destination des TPE/PME. Le but, aider à la croissance des plus petites entreprises franciliennes. Sous forme de prêt 100% dématérialisé, il va cofinancer près de 1 000 emprunts entre 10 et 50 k€ par an.

Le prêt croissance va faciliter l'accès au crédit des TPE/PME franciliennes

« Paradoxalement, il est plus facile pour une entreprise d’emprunter 1 million d’euros en Île-de-France que 10 000€ ! déplore Valérie Pécresse, présidente de la région. Le crédit est absorbé par les gros projets ». Le nouveau microprêt croissance PME lancé conjointement par BpiFrance et la région Île-de-France a vocation à permettre aux petites entreprises de grandir, investir, embaucher, prendre des risques ou tout simplement faire face à des difficultés de trésorerie. Destiné aux entreprises qui exercent l’essentiel de leur activité sur le territoire francilien, il cible les entreprises en croissance qui existent depuis plus de 3 ans, soit des entreprises matures et non pas en phase de création ou d’amorçage. Preuve en est, l’entreprise doit compter entre 3 et 50 salariés. Concrètement, ce prêt à 5 ans avec un taux d’intérêt compris entre 1 et 2%, et un différé de remboursement d’un an s’opère sans caution personnelle prise sur le dirigeant. La région va allouer chaque année 6 millions d’euros à ce dispositif et compte distribuer 1 000 prêts par an d’une moyenne de 20 à 25 000€. Ces e-prêts seront octroyés via une plateforme web dédiée qui sera mise en place en juillet. « Les TPE n’ont pas forcément connaissance de l’interlocuteur régional ou du recours possible à la BPI, d’où une plateforme en ligne » justifie Valérie Pécresse.  

Inciter les banques à prêter

BpiFrance partage le financement de ces PME avec les banques traditionnelles. Reste donc aux entreprises à trouver d’autres financements, soit par le biais des banques, soit par les plateformes de crowdlending. Valérie Pécresse illustre la mission jouée par la région : « « C’est la région qui prend le risque à la place de l’entrepreneur. Nous assumons un rôle de business angel : le but est de soutenir leur prise de risque en amenant le système bancaire à en prendre. » Le prêt croissance pourra ainsi financer des charges courantes, du besoin en fonds de roulement ou d’autres dépenses immatérielles comme la recherche et développement, la publicité, le marketing, les logiciels ou le travail intellectuel. Des investissements qui sont peu financés par les banques du fait de la difficulté à prendre des garanties sur ces projets. « Nous voulons booster une dynamique d’innovation de l’investissement immatériel qui était auparavant financé surtout par les fonds propres et le BFR » assure Valérie Pécresse. Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque Publique d’Investissement, insiste la difficulté des petites entreprises à se financer leur croissance. « Le stress lié à la trésorerie est vécu de manière cruelle par les TPE-PME qui voient leur ligne de découvert coupée par les banques traditionnelles. Notre rôle est de tirer ces dernières par la manche pour qu’elles financent leurs investissements. »

Le fonds régional de garantie renforcé

Deuxième outil de partenariat avec BpiFrance, plus traditionnel, le fonds régional de garantie des prêts. Ce fonds, qui permettait jusque-là l’octroi de 300 millions d’euros de prêts par an, est doublé, pour être porté à 600 millions d’euros d’ici à 2017. Concrètement, ce dernier permet de limiter le montant de la caution solidaire du dirigeant demandée par la banque. 3 000 PME devraient ainsi bénéficier d’une garantie régionale chaque année. « Nous voulons encourager la dynamique de nos TPE-PME qui ne s’accompagne pas d’une croissance satisfaisante. Il faut les aider à grandir et à prospérer de manière durable » conclut Valérie Pécresse. Trois autres régions candidatent pour nouer un partenariat similaire avec BpiFrance. « Le but est de généraliser assez rapidement ces prêts croissance sur le territoire français » assure Nicolas Dufourcq.

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