Interview

Sandrine Escoffier, créatrice et dirigeante de Mondizen.com, à La Côte-Saint-André (38)

Ancienne expatriée, c’est en toute connaissance de cause que Sandrine Escoffier s’est attachée à proposer une e-boutique à des millions d’expatriés et étrangers en mal de produits français...

Sandrine Escoffier, créatrice et dirigeante de Mondizen.com, à La Côte-Saint-André (38)

A quels besoins répond Mondizen ?

Lorsque j’enseignais le français à l’étranger, j’entendais souvent les expatriés constater qu’il était impossible de trouver certains produits. Puis, j’ai eu l’occasion de partir au Japon avec mon mari et c’est là que nous avons vraiment compris ce qu’ils vivaient. Il était impossible de lire les étiquettes, de savoir ce que contenaient les produits…
Notre idée est résumée dans notre slogan : « Mettre le meilleur de la France à un simple clic des expatriés ». Mondizen est donc un site marchand qui propose une gamme alimentaire, d’entretien, de produits pour bébé, etc. On a commencé en référençant des grandes marques, facilement identifiables, mais on a aussi voulu rapidement mettre en avant des articles régionaux. En effet, il y a une vraie demande de bons produits. Ceux-ci intéressent non seulement les expatriés, mais aussi les francophiles. On travaille ainsi par exemple avec un petit producteur de foie gras, ainsi qu’avec une dame qui produit elle-même ses confitures et fournit l’Elysée, le Sénat ainsi que de grands restaurants.
Cette clientèle francophile est importante pour nous. C’est pourquoi nous avons beaucoup réfléchi au nom commercial du site au moment de sa création. On voulait un nom international, qui donne à la fois cette idée de connexion, de citoyens du monde et celle d’un monde connu, d’une sorte de bulle où l’on pourrait se faire plaisir.

Vous avez reçu la Palme d’or de l’e-commerce 2010 : que récompensait-elle ?

Ces Palmes récompensent les jeunes créateurs et les projets innovants. Nous étions encore au stade de projet à ce moment-là. Ce qui a plu à l’Echangeur PME qui nous a décerné ce prix avec la chambre de commerce et d’industrie de Paris, c’est que l’on propose un service nouveau, qui colle avec la hausse de la mobilité en général et avec le phénomène de l’expatriation en particulier, qui concerne plus de deux millions de Français. Un vrai marché…
De plus, notre idée n’est pas de se borner à vendre des produits, mais de véritablement créer du lien avec et entre nos clients. On travaille donc à mettre en place une communauté, notamment en développant plusieurs services pour répondre au besoin de lien de notre clientèle.
Nous proposons ainsi un service d’achat sur mesure pour les produits qui ne sont pas dans notre catalogue. Il répond à une demande de clientèle haut de gamme, qui veut absolument un produit et qui est donc prête à y mettre le prix.
L’autre service phare de Mondizen est le club de livraison groupée qui permet de faire baisser les frais de port, mais qui constitue aussi une occasion pour eux de se retrouver. Il en existe déjà une cinquantaine, qui vont de deux à une dizaine de membres pour certains. L’info circule vite, notamment auprès des mamans d’enfants en bas âge friandes des produits et marques qu’elles connaissent bien et auxquels elles font confiance. En fait, il n’existe pas de maximum car on souhaite laisser une grande liberté aux clients. Il n’y a pas de minimum de commande non plus. En revanche, les frais de port sont bien entendu dégressifs en fonction du nombre de personnes qui commandent.
Par ailleurs, toujours avec l’idée de créer une communauté, nous sommes présents sur les médias sociaux. Via Facebook, qui ne constitue pas simplement une vitrine pour nos produits, mais sur lequel on leur propose de jouer. Idem sur le blog où l’on présente les coulisses de Mondizen, donne des recettes effectuées à partir d’ingrédients vendus sur le site, mais où l’on présente aussi les blogs d’expatriés pour les promouvoir.

Comment s’est passé le démarrage de votre activité ?

Le site a été mis en ligne en juillet 2010. Un tempo qui nous a permis de prendre nos marques pendant l’été, pour un véritable démarrage en septembre.
Nous avions deux contraintes majeures. Douanières d’abord, mais nous avons contourné cette difficulté : le site est conçu de telle façon qu’il repère l’adresse IP du client. Ainsi, en fonction de sa localisation, certains produits sont automatiquement désactivés.
L’autre contrainte est logistique, certains produits nécessitant le respect de la chaîne du froid. C’est une problématique que nous n’avons pas encore résolue, mais nous y travaillons, en concentrant dans un premier temps nos efforts sur l’Europe.
Nous proposons pour le moment 1300 produits, mais nous ne cessons d’accueillir des nouveautés. Nous allons d’ailleurs bientôt ouvrir une gamme Loisirs & Culture, avec des petits livres et des DVD pour enfants. On atteindra assez facilement le stade des 10.000 produits je pense, d’autant qu’on a la volonté de se positionner comme les leaders sur ce marché. Pour cela, il est important d’offrir du choix à nos clients.
De manière générale l’activité a bien démarré : nous recensons aujourd’hui plus de 800 clients dans une cinquantaine de pays et 15 % d’entre eux reviennent. Pour l’instant, ce sont les produits alimentaires et d’hygiène qui se vendent le plus.
Nous intervenons dans un secteur relativement jeune et la plus grosse concurrence vient des particuliers, parents ou grands-parents qui envoient des colis à leurs proches aux quatre coins du monde. Nous cherchons donc à communiquer auprès d’eux pour qu’ils fassent leurs cadeaux par notre biais. Pour ce faire, on a un gros travail de communication et de référencement qui nous attend pour faire savoir qu’on existe. On travaille notamment auprès des écoles françaises dans le monde, des consulats, des accueils dans les villes, de façon à aller au cœur du réseau, et comprendre les besoins. L’idée est aussi de faire en sorte que nos clubs deviennent nos meilleurs ambassadeurs.
La logistique est, de toute façon, le centre névralgique de notre organisation. C’est pourquoi, afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients, nous recourons aux services d’un prestataire externe, une plateforme lyonnaise qui centralise tout et que nous avons choisie pour sa réactivité à traiter avec des acteurs de notre taille. Ainsi, lorsque nous recevons une commande, il faut entre 24 et 48 heures pour la préparer, puis 4 à 5 jours de délai de livraison pour l’Europe et 4 à 9 jours pour le reste du monde.

Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

 

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