Interview

Sylvain Bianchini, président de Novalto, groupement de mutualisation de services et d’achats pour les PME

Créée en 2001, Novalto vise à démocratiser les avantages des grands groupes aux salariés des petites entreprises. Avec son offre "CE pour tous", Sylvain Bianchini veut donner les moyens aux dirigeants de TPE de motiver et fidéliser leurs collaborateurs autrement qu'à coup de primes et d'augmentations de salaires.

Sylvain Bianchini, président de Novalto, groupement de mutualisation de services et d’achats pour les PME

Quel est le concept de Novalto et comment vous est venu l’idée de créer cette entreprise ?

L’idée de création de Novalto est partie d’un constat flagrant : les salariés des grands groupes bénéficient de beaucoup plus d’avantages que ceux des PME. Ce système à deux vitesses discrimine les dirigeants de petites entreprises qui n’ont pas les moyens d’attirer et de fidéliser des talents. De là m’est venue l’idée de démocratiser ces avantages pour les collaborateurs des PME avec la création d’un service « CE pour tous » qui mutualise des réductions sur les offres de loisirs et améliore le pouvoir d’achat des salariés de TPE.

Combien coûte ce service et à qui est-il destiné en priorité ?

La tarification dépend du niveau de services obtenus dans une large palette. Le coût pour une entreprise de 10 salariés varie ainsi de 59€ à 390€ par mois selon le palier de prestations auquel elle veut accéder. Notre cœur de cible historique est constitué d’entreprises de 5 à 50 salariés, parce qu’à partir de 50 salariés, l’obligation légale de créer un comité d’entreprise change la donne pour le dirigeant.

Quel a été l’impact de la crise sur votre activité ? Est-ce que les dirigeants de TPE étaient toujours aussi réceptifs à votre discours de motivation et de fidélisation des salariés dans un contexte de contraction de coûts ?

La vague de la crise qui a surpris brutalement les entreprises fin 2008 a paradoxalement eu un impact positif sur notre activité. Les dirigeants de petites entreprises qui axaient leur politique RH uniquement sur la rémunération ont cherché des solutions moins couteuses pour motiver et retenir leurs salariés. Ils étaient par conséquent plus sensibles à notre offre qui leur permettait de mener des actions plus symboliques et plus porteuses sur le moral de leurs équipes qu’une prime ou des bonus dont ils n’avaient de toute façon plus les moyens.  Cet effet de substitution a aussi permis aux petits patrons de TPE de toucher les limites d’une motivation uniquement basée sur la rémunération individuelle, et d’explorer des pistes plus fédératrices et créatrices d’une vraie culture d’entreprise.

Et aujourd’hui ? Avec l’explosion du chômage, sont-ils aussi soucieux de retenir leurs salariés ?

Je dois admettre que cette nouvelle couche crise larvée qui s’étale depuis 2011, aggravée par le climat d’incertitudes et de menaces fiscales, a un effet désastreux sur le moral des entrepreneurs qui sont, pour la plupart, tellement abattus, qu’ils n’ont plus envie de prendre aucune initiative. Mes équipes commerciales, qui sont en première ligne, sont aussi très affectées par cette morosité ambiante et nous avons mis en place au sein de Novalto quelques actions de re-motivation que nous essayons de promouvoir au niveau de nos adhérents PME. Nos collaborateurs ont ainsi accès à des séances de Yoga, de sophrologie, une salle de sport et une salle de repos avec des corbeilles de fruit pour les aider à affronter la dureté du quotidien.

Propos recueillis par Houda El Boudrari

Rédaction NetPME

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