Interview

Ismaël Meïté, fondateur de Nov’in

Un ingénieur stéphanois lance Nov'in, la première plateforme française d'innovation participative. Sur le modèle de l'américain Quirky, ce nouveau concept applique le principe du crowdsourcing au design industriel.

Ismaël Meïté, fondateur de Nov’in

Présentez-nous votre parcours et ce qui vous inspiré l’idée de créer Nov’in :

Après une double formation d’ingénieur (ECAM) et de gestion d’entreprise à  l’IAE de Lyon, j’ai passé une dizaine d’années au département industrie du fabricant d’enceintes acoustiques haut de gamme Focal-JM Lab, pour évoluer au poste de responsable de production.  Cette expérience d’une entreprise innovante m’a donné envie de créer un bureau d’études d’un nouveau genre, démocratisé à l’ensemble des consommateurs qui voudraient satisfaire un besoin inassouvi ou améliorer des produits d’usage quotidien. En assistant aux débuts des plateformes de financement participatif il y a quelques années, j’ai eu l’idée d’appliquer le principe du crowdsourcing au design industriel, sur le modèle de l’américain Quirky. Cette start-up a validé son business model et réalise aujourd’hui une trentaine de millions d’euros de chiffre d’affaires.

Comment fonctionne Nov’in ?

Nov’in est, à la fois, une plateforme internet et un bureau de développement de produits innovants. Nov’in développe des produits facilicitateurs de vie avec une communauté d’internautes et lui redistribue une partie de la valeur créée. Une communauté d’internautes (les nov’acteurs) valide l’intérêt de chaque idée par vote puis participe au développement du produit. Nov’in accompagne le processus, sélectionne les meilleures innovations, réalise les phases d’étude, d’industrialisation et de commercialisation et finance le lancement du produit.

Comment sélectionnez-vous les projets ?

Les idées proposées en ligne sur le site de Nov’in doivent répondre à trois critères : primo, être faisables avec les compétences et les moyens de notre bureau d’études et donc ne pas présenter une technicité trop pointue ou nécessiter des moyens faramineux, secundo, présenter un intérêt palpable dans l’amélioration des usages et du quotidien des utilisateurs, et enfin être compatibles avec la distribution par le canal du web. Une fois ces conditions satisfaites, le projet est exposé au vote de la communauté de Nov’acteurs pendant un mois et les plus populaires sont sélectionnés pour la deuxième phase d’avant-projet, où l’on vérifie plus en détail la faisabilité industrielle et l’on réalise les premiers prototypes. Durant ces étapes, les nov’acteurs sont invités à émettre des propositions pour améliorer et affiner l’usage du projet, moyennant l’attribution de points (nov’acts) qui serviront de base à leur rémunération une fois le produit commercialisé et rentabilisé.

Quelles sont vos sources de financement ?

Pour le moment, j’ai pu collecter de la « love money » auprès de mon ancien réseau professionnel et de partenaires qui croient au projet. Nov’in bénéficie aussi des dispositifs d’aides locales collectées auprès de Loire Initiative, le conseil général de la Loire, Oséo et Saint-Etienne Métropole pour un montant global d’une centaine de milliers d’euros. Notre objectif est de lever un tour de table plus important dès que nous aurons atteint une communauté de 10 000 nov’acteurs. Cet objectif est prévu à la fin de l’année.

Propos recueillis par Houda El Boudrari

Rédaction NetPME

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