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Ingvar Kamprad : zoom sur la stratégie du fondateur d’Ikea, décriée et admirée

Décédé ce 27 janvier 2018, le fondateur d’Ikea, Ingvar Kamprad, laisse derrière lui une entreprise n°1 mondial de l’ameublement. Comment cet entrepreneur d’origine modeste a-t-il hissé sa société jusqu’au sommet ? Grâce à une stratégie d’entreprise qui suscite le débat.

Ingvar Kamprad : zoom sur la stratégie du fondateur d’Ikea, décriée et admirée

C’est « un entrepreneur unique » qu’a salué le Premier ministre suédois, Stefan Löfven. Le fondateur d’Ikea, Ingvar Kamprad, a succombé à une courte maladie ce 27  janvier 2018, à l’âge de 91 ans. Entrepreneur dès ses 17 ans, le Suédois est devenu le 8ème homme le plus riche du monde grâce à son concept innovant : proposer à la classe moyenne des meubles bon marché, à monter soi-même. En 2016, Ikea réalise 34,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires grâce à ses 340 magasins implantés dans 28 pays. Quels sont ses secrets ? Détail d’un mode de management et d’une stratégie d’entreprise admirés mais aussi décriés.

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Une image en accord avec celle de son entreprise

Les employés d’Ikea doivent se référer au Testament d’un marchand de meuble, un texte écrit par Ingvar Kamprad en 1976 dans lequel il est précisé que « gaspiller des ressources est un péché mortel ». En effet, depuis ses débuts, le patron d’Ikea a toujours imposé la modestie à ses salariés. Que ce soit une conviction personnelle ou une stratégie d’entreprise, il a fait d’Ikea une marque « responsable » dans l’esprit de ses clients. En tant que chef d’entreprise, il ne porte jamais de costume-cravate et, malgré sa fortune, il cultive un mode de vie modeste : il roule en Volvo de plus de 15 ans, ne voyage qu’en seconde classe, recycle ses sachets de thé… Lors d’une interview à la chaîne de télévision suédoise TV4 en 2016, il déclarait : « je pense ne rien porter qui n’ait été acheté à un marché aux puces. Je veux montrer le bon exemple. » Conscient que l’image qu’il véhicule ainsi que celle de ses salariés représentent la marque, il impose à son personnel les mêmes restrictions qu’à lui-même (voyager en seconde classe et séjourner dans des hôtels modestes).

Bien préparer la reprise de son entreprise

L’autre caractéristique marquante de la politique d’entreprise d’Ingvar Kamprad est la prévoyance. Dès les années 1970 et alors qu’il n’avait qu’une quarantaine d’années, il commence à préparer sa succession. Il conçoit une structure de propriété pour assurer la survie et l’indépendance d’Ikea après sa mort et tente de limiter les futurs problèmes de succession. Ainsi, ses 3 enfants feront carrière chez Ikea, mais cela n’empêchera pas les conflits avec sa progéniture dès lors que le fondateur prend progressivement sa retraite dans les années 2010.

Savoir passer la main

La cause de cette discorde : le manque de confiance de l’entrepreneur en sa descendance. Il n’a jamais su passer totalement la main. En 2013, le fondateur laisse sa place de président d’Inter Ikea Group à son fils, Mathias Kamprad. Mais ce n’est pas pour autant qu’Ingvar Kamprad disparaît de l’organigramme son entreprise.

À 91 ans, il continuait à collaborer avec Ikea en tant que conseiller principal, « partageant ses connaissances et son énergie avec les salariés du groupe » a précisé la société lors de l’annonce de son décès.

Un patron tout aussi décrié

Malgré le succès de sa société, Ingvar Kamprad a aussi été au centre de polémiques notamment pour son passé Nazi et sa stratégie d’optimisation fiscale excessive et ses transactions avec des banques situées dans des paradis fiscaux. En décembre 2017, Bruxelles ouvre d’ailleurs une enquête approfondie sur le traitement fiscal prétendument avantageux dont bénéficierait le groupe aux Pays-Bas. Un écart que le fondateur d’Ikea pourrait justifier par une de ses phrases fétiches : « Il n’y a que quand on dort, qu’on ne fait pas de bêtises ».

 

Melissa Carles 

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