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L’INSEE publie son enquête annuelle sur les salaires en France

Selon une récente étude de l’INSEE, le salaire de base moyen des entreprises du secteur privé de plus de 10 salariés a progressé de 2,8 %, en 2006. L'INSEE explique ce rebond salarial par un climat plus favorable aux salariés lors des négociations salariales, mais également par une croissance économique plus soutenue.

Selon une étude de l’INSEE, publiée le 29 novembre dernier, le salaire de base moyen (SMB) des entreprises du secteur privé de plus de 10 salariés a progressé de 2,8 %, en 2006, avec une hausse en euros constants de 1,2 % (contre 0,9 % en 2005). C’est la construction qui s’en sort le mieux avec une hausse de 1,7 % du SMB contre respectivement + 1,1 % et + 1,2 % dans les secteurs de l’industrie et du tertiaire. L’INSEE explique ce rebond salarial par l’embellie du marché du travail qui a créé un climat plus favorable aux salariés lors des négociations salariales, mais également par une croissance économique plus soutenue.

Autre constat : sur la période 2000-2005, les salaires nets du secteur privé ont augmenté en moyenne de + 0,5 % par an en euros constants, pour les postes à temps complet. Principaux bénéficiaires, les ouvriers (+ 0,8 % en moyenne par an pour un salarié temps complet) et les cadres (+ 0,3 %). Les premiers profitent des revalorisations successives du SMIC mais aussi des difficultés de recrutement dans la construction. Les seconds tirent parti d’une conjoncture favorable, en particulier grâce aux primes. Quant aux professions intermédiaires, elles ont vu leur salaire moyen stagner pour cause de « facteurs structurels ». Le poids des techniciens de l’industrie s’est ainsi réduit sur la période au profit des salariés du tertiaire, dont le salaire moyen est inférieur de 10 % en moyenne.

L’INSEE a également étudié les évolutions du revenu salarial net moyen. Ce nouvel indicateur, plus proche de la réalité du marché du travail, prend en compte le salaire horaire, la durée hebdomadaire du travail et le nombre de semaines travaillées dans l’année. Il met en évidence une précarisation de l’emploi. L’étude de l’INSEE révèle, en effet, que le revenu salarial net moyen, secteurs public et privé confondus, a stagné depuis le début des années 80. Il a même enregistré un recul de 0,2 % entre 2000 et 2005. En 2005, il s’élevait à 16 100 euros pour les salariés du privé, soit 29 % de moins que le salaire annuel net moyen d’un poste à temps complet du secteur privé. Pour l’INSEE, cette stagnation s’explique essentiellement par le développement de situations plus précaires, caractérisées par l’augmentation du travail à temps partiel et des contrats courts (CDD et intérim). L’INSEE note, en effet, que la proportion des salariés à temps partiel, intermittents, intérimaires ou travailleurs à domicile a bondi, passant de 17 % à 31 % entre 1978 et 2005.

L’INSEE constate également que les écarts se sont creusés entre certaines catégories de salariés. Les inégalités de revenus sont à la fois le produit d’inégalités de salaires journaliers et d’inégalités de nombre de jours rémunérés annuellement. Sans surprise, ce sont chez les jeunes, les ouvriers et les employés que les inégalités de nombre de jours rémunérés sont les plus marquées. Chez les femmes cadres, au contraire, les inégalités de revenu salarial ont diminué sous l’action simultanée de la baisse des inégalités de salaire journalier et de durée de paie. En revanche, les jeunes femmes ouvrières sont la catégorie qui concentre la plus forte précarité et dont les revenus ont le moins augmenté.

Pour autant, l’INSEE met en garde : revenu salarial ne veut pas dire pouvoir d’achat. D’abord parce que les revenus d’activité ne représentent que 60 % à 70 % du revenu total disponible, les prestations sociales et, le cas échéant, les revenus du patrimoine venant les compléter. Ensuite, parce que le revenu salarial reflète la situation par individu et non par ménage. Or, les ménages sont aujourd’hui plus souvent « bi-actifs » qu’il y a trente ans, ce qui a incontestablement amélioré le niveau de vie global du foyer.

Nathalie LEPETZ
Rédaction de NetPME

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