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« L’application du RGPD rassure les clients et crédibilise les TPE »

Le Règlement Général sur la Protection des Données sera effectif le 25 mai 2018. Afin d’apaiser les inquiétudes des petites entreprises, la CNIL et Bpifrance ont publié un guide destiné aux TPE-PME. L’occasion d’écouter le témoignage de quelques chefs d’entreprise.

« L’application du RGPD rassure les clients et crédibilise les TPE »

« Le but est de faire comprendre aux entrepreneurs qu’on ne peut pas être dans un monde digital sans conséquences » commence Nicolas Dufourcq. Ce 17 avril 2018, Bpifrance et la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) ont présenté leur « guide pratique de sensibilisation au RGPD (Règlement général sur la Protection des Données) » à l’attention des TPE-PME. L’objectif de l’ouvrage est avant tout de rassurer les petites sociétés. « Si je suis une petite PME qui ne récolte pas beaucoup de données personnelles, il n’y a pas de grands changements qui s’opèrent » annonce confiant le secrétaire d’État chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, lui aussi présent à l’événement.

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La RGPD, une « chance »

Tous les acteurs qui ont participé à la rédaction de ce guide voient dans le RGPD une « chance » pour les entreprises. « Il permet d’améliorer la relation avec ses clients en établissant un contrat de confiance, insiste Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de la CNIL. Donc, même pour un artisan, ce règlement est positif. » Mais ce n’est pas la première réaction de la majorité des chefs d’entreprise. Nathalie Daoud dirige hucLink, une jeune TPE dans le secteur du numérique. Conviée à la conférence, elle témoigne : « À l’annonce du RGPD je me suis dit : ‘‘qu’est-ce que l’on nous rajoute comme obligations encore ?’’. Et puis on a décidé de mettre le nez dedans, 1 an avant la mise en place de ce règlement pour dégrossir et ne pas être pris de court. » La TPE de 14 mois d’existence est ainsi quasiment née en appliquant le règlement. « On participe à tous les événements sur le sujet. C’est ça qui nous a permis de dédramatiser. »

La désignation d’un délégué

La jeune entreprise a pris le parti de nommer, parmi ses salariés, un délégué RGPD. « Il est chargé de faire l’inventaire de toutes nos données collectées. Il répond à de nombreuses questions : ‘‘qui les utilisent ? pourquoi ? dans quel but ?’’On s’est rendu compte que beaucoup d’entre elles n’étaient pas nécessaires. » Finalement, la dirigeante voit dans ces nouvelles obligations une opportunité de rassurer sa clientèle sur l’utilisation de leurs informations personnelles et de crédibiliser ainsi les jeunes entreprises. « Je conseille de mentionner toutes les informations relatives aux traitements des données individuelles lors de la rédaction d’un contrat. »

Le RGPD comme label

« Je suis passé de ‘‘un peu hostile’’ à ‘‘il faut y aller’’ » raconte à son tour Pierre Olivier Brial, directeur général délégué du groupe Manutan, spécialiste de la fourniture professionnelle. L’intervenant voit le règlement européen comme nécessaire pour le fonctionnement de l’économie digitale qui « se base sur la confiance. Mais elle a aussi un peu misé sur l’ignorance et, ça, il faut que ça cesse. J’ai vu le RGPD comme un label, comme un engagement envers nos clients. »

Cependant, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, si, à cause du secteur ou d’un important flux de données, votre entreprise n’est pas prête le 25 mai. « L’important est de commencer, relativise la présidente de la CNIL. On prendra en compte l’ensemble des actions réalisées ou non. Les sanctions ne sont là que pour les cas les plus extrêmes. On verra le reste au cas par cas. »

Melissa Carles 

 

 

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