Les créations d’entreprises ont marqué le pas en fin d’année 2023

Les lancements ou retours dans le bain de l’entrepreneuriat ont marqué le pas en fin d’année 2023. Les experts de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont observé un recul de 1,6 % du nombre total de créations en décembre par rapport au mois précédent, dans une enquête parue le 26 janvier.

Calculée « en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables », cette baisse, qui suit une hausse de 0,6 % en novembre, s’explique par « un net repli des créations d’entreprises classiques », soit hors immatriculations de micro-entrepreneurs, souligne l’organisme. Le volume de créations d’entreprises classiques a fondu de 4,1 % le mois dernier, après une progression de 1,5 % en novembre, selon l’Insee.

Rechute du nombre de créations dans la construction et l’industrie

Dans le détail, l’Insee constate une rechute du nombre de créations dans la construction (– 11,6 %, contre + 6,2 % en novembre) ou dans l’industrie (– 8,6 %, 8,6 % en novembre). À rebours, il rapporte un rebond dans l’information et communication (+ 15,3 %, contre – 10,9 % en novembre) et dans les transports et l’entreposage (+ 4,6 %, contre – 5,6 % en novembre).

Entre les deux dernières années, le volume total de créations s’est contracté de 1 % « en données brutes », estime l’Institut national de la statistique. Selon l’organisme, le nombre total de créations a atteint 1 051 476 en 2023, contre 1 061 969 en 2022.

Cette diminution « résulte d’une nette diminution des créations de sociétés (– 7,9 %) et des entreprises individuelles classiques (– 6,2 %). À l’inverse, les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneur augmentent (+ 3,1 %) ».

La plupart des nouvelles activités sont lancées sous ce régime (667 446 immatriculations en 2023), devant les entreprises individuelles classiques (114 125) et les sociétés (269 905 structures fondées).

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La méthodologie de l’Insee

L’Insee s’appuie sur la définition de l’office de statistique de l’Union européenne (UE), Eurostat, suivant lequel une création d’entreprise « correspond à l’apparition d’une unité légale marchande et productive n’ayant pas de prédécesseur » et repose « sur la mise en place de nouveaux moyens de production », rapporte l’Institut. Il élabore ses études sur le sujet « à partir des informations du Système d’information sur la démographie d’entreprises (Side) ».

L’organisme appelle à interpréter « avec une grande prudence » les évolutions « des créations d’entreprises enregistrées depuis le début de l’année 2023 », en raison de l’obligation d’accomplir les formalités de créations sur « le guichet électronique des formalités d’entreprises ».

« Ce changement important a fragilisé le suivi conjoncturel des créations d’entreprises au cours de l’année 2023, en raison notamment d’une modification des délais d’enregistrement des déclarations dans le répertoire Sirene [acronyme de Système national d’identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements]. Toutefois, l’effet de ce changement sur la mesure du volume annuel des créations d’entreprises est globalement limité », précise l’Insee.

L’organisme doit publier le 23 février sa prochaine enquête mensuelle relative aux créations d’entreprises.

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Timour Aggiouri