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Près de la moitié des jeunes auraient envie d’entreprendre

Environ 1 jeune de 18 à 30 ans sur 2 serait animé par l’envie de se mettre à son compte, selon une enquête réalisée par OpinionWay pour GO entrepreneurs et Bpifrance. Soit plus du double de la population française exprimant ce désir, toute proportion gardée.

Près de la moitié des jeunes auraient envie d’entreprendre
Selon l'étude, le désir d’indépendance caracole en tête des raisons expliquant l’engouement entrepreneurial. © Getty Images

La dynamique entrepreneuriale serait loin de se tarir. « La génération Alpha [ceux qui auront 20 ans en 2030] et celles à venir pourraient-elles être encore plus prometteuses pour les entrepreneurs ? », se plaisent à interroger les auteurs de l’étude réalisée par OpinionWay pour GO entrepreneurs et Bpifrance publiée le 30 mars*.

À en croire les résultats, l’engouement entrepreneurial des jeunes de 18 à 30 ans (49 %) serait bien supérieur à celui de la population française prise dans son ensemble (24 %, soit 12,9 millions d’entrepreneurs potentiels). 25 % de l’ensemble des 18-30 ans auraient même déclaré vouloir se lancer dans les deux ans, contre 13 % de l’ensemble des Français (soit près de 7 millions de Français de plus de 18 ans qui seraient prêts à se jeter à l’eau à court-terme).

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Si le fossé persiste entre les déclarations d’intention et le passage à l’acte (1 071 881 créations en 2022 selon l’Insee, pour 21 % de Français signifiant leur envie d’entreprendre en 2021 selon une version précédente de la même étude), il pourrait se réduire à l’avenir : 64 % des 18-30 ans seraient prêts à recommander à leurs enfants de créer leur propre entreprise (25 % des jeunes ont été incités par leurs parents) contre 51 % des Français (12 % des Français ont été incités par leurs parents). Une volonté de recommander l’entrepreneuriat à leurs enfants chez les jeunes proche de celle des chefs d’entreprises (68 %).

« Le fait que les Français soient de plus en plus nombreux à vouloir encourager leurs enfants à se lancer dans cette voie nous laisse penser qu’il s’agit d’un phénomène qui devrait, s’installer dans la durée », se réjouit ainsi Marie Adeline-Peix, directrice exécutive à la direction des partenariats régionaux et de l’action territoriale pour Bpifrance.

Envie d’être son propre patron

Le désir d’indépendance caracole en tête des raisons expliquant l’engouement. 30 % des Français déclarent que « l’envie d’être son propre patron, de faire les choses à sa façon » leur donne envie ou pourrait leur donner envie de créer leur entreprise. Une proportion qui s’élève à 47 % chez les jeunes de 18 à 30 ans (47 % également chez les dirigeants qui n’ont pas fondé leur entreprise, base de 267 personnes). Viennent ensuite « l’envie de faire un métier-passion », « l’envie de gagner de l’argent » et « la volonté de relever un défi », dans un ordre plus ou moins similaire selon les cibles.

A contrario, « l’envie d’avoir un impact sur la société » et « le souhait de créer de l’emploi » occuperaient étonnamment le fond du panier des raisons pouvant donner envie aux Français de créer leur entreprise (9 % chacune). Une proportion plus élevée mais nullement prioritaire du côté des jeunes (15 % chacune) et des dirigeants qui n’ont pas fondé leur entreprise (13 % pour la première raison, 17 % pour la seconde).

Attrait pour la restauration

Autre variation générationnelle : les jeunes de 18 à 30 ans seraient plus intéressés par une création d’entreprise dans le secteur de l’hôtellerie, la restauration (gite, hôtel, bar, restaurant, etc.) que les Français (32 % contre 16 %). Du simple au double également du côté de la mode et des plateformes de création de contenus en ligne. Plus globalement, le secteur d’activité actuel des sondés attirerait (21 % des Français, 42 % des jeunes). Tout comme l’artisanat et le secteur culturel.

 

Notons que les startups auraient relativement moins la cote : les Français plébiscitant seulement à 11 % la création d’une EdTech (startup dans l’éducation et la formation en ligne, MOOC, etc.), à 10 % celle d’une HealthTech (startup dans la santé avec des services en ligne, des objets connectés, etc.) et à 10 % celle d’une Fintech (startup dans la banque, l’assurance et les services financiers, etc.). Sans surprise, les proportions chez les jeunes seraient supérieures, sans être particulièrement élevées (respectivement 19 %, 19 % et 17 %).

Frein financier

Parmi les freins les plus évoqués à la création d’entreprise, la peur de l’échec serait particulièrement élevée chez les jeunes de 18 à 30 ans (72 % contre 66 % pour les Français). Le manque d’expérience professionnelle de management/gestion serait également bloquant (87 % des jeunes, 84 % des Français), tout comme le manque d’expérience entrepreneuriale (79 % des jeunes, 82 % des Français).

Se pose surtout la question financière. Interrogés sur leur budget jugé nécessaire et celui disponible pour créer une entreprise, les Français accusent un écart de 11 484 € (objectif d’un budget de 24 866 € contre un budget disponible de 13 382 €). Un manque de moyens qui se chiffre à 14 536 € chez les jeunes de 18 à 30 ans (objectif d’un budget de 20 734 € contre un budget disponible de 6 198 €). Par ailleurs, les budgets disponibles de ceux qui auraient envie de créer une entreprise apparaissent moindres (9 894 € chez les Français, 4 685 € chez les jeunes).

Au palmarès des solutions souhaitées, 61 % des jeunes plébiscitent en priorité des aides financières (contre 48 % des Français), avant des conseils juridiques et administratifs, des formations sur la création d’entreprise et… des solutions de financement (47 % des jeunes, 40 % des Français).

« Il y a des entrepreneurs qui n’ont aucun diplôme qui réussissent très bien, rassure Frédéric Guibert, directeur de la création et de l’entrepreneuriat chez Bpifrance. Concernant les éléments financiers, nous sommes dans un pays qui a une certaine bienveillance envers l’entrepreneuriat : nous avons énormément de capacité publique et privée pour venir couvrir le potentiel manque d’apport financier de départ (prêts d’honneur, prêts participatifs, etc.). Aujourd’hui, un bon projet trouvera son financement. »

*Cette étude est basée sur un échantillon représentatif de la population française selon la méthode des quotas de 1306 personnes françaises âgées de 18 ans et plus – dont 404 jeunes de 18 à 30 ans surreprésentés – et un échantillon de 400 entreprises représentatif des entreprises du secteur privé selon la méthode des quotas (96 % d’entreprises de moins de 10 salariés). Le premier échantillon a été sondé entre le 15 et le 21 février 2023, le second entre le 17 février et le 9 mars 2023.

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Matthieu Barry

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