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Les TPE déboursent en moyenne 162 700 € pour reprendre un fonds de commerce

Le prix des affaires rachetées par les très petites entreprises a diminué de près de 5 000 € en 2015, révèlent la Direction de l’information légale et administrative et la société Altares.

Les TPE déboursent en moyenne 162 700 € pour reprendre un fonds de commerce

De moins en moins de transactions et un prix moyen en berne. Telles sont les principales tendances de la dernière édition du « Baromètre Bodacc » sur les reprises de fonds de commerce en 2015, publié le 31 mars par la Direction de l’information légale et administrative (Dila) et Altares. Le service du Premier ministre et la société s’appuient sur les opérations parues au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales.

Avec 39 835 affaires cédées, « le marché de la transmission » a subi « un coup de mou », selon l’enquête. Ce niveau est en chute « de 9,1 % sur un an et inférieur de 10 % à la moyenne des cinq dernières années ».

« La conjoncture économique ne se prête pas facilement à la reprise de fonds, explique à NetPME  Thierry Millon, directeur des études d’Altares. Les échanges dans la restauration constituent le meilleur indicateur de la situation du marché : il y a des restaurants partout en France. Les attentats de janvier et de novembre ont pénalisé leur activité. La frilosité des banques pèse sur le nombre de transactions. Il est difficile pour des personnes souhaitant se reconvertir dans ce secteur d’obtenir un emprunt. »

Le nombre de rachats dans la restauration est passé « de plus de 10 000 […] en 2012 à moins de 8 000 en 2015 », indique l’enquête.

Dans tous les métiers, un candidat à l’acquisition doit parfois faire face à des « freins réglementaires », comme la transformation du local professionnel « pour le rendre accessible aux personnes handicapées » ou « répondre aux contraintes d’hygiène », souligne Thierry Millon. Ce qui renchérit l’investissement à mettre sur la table.

Un prix en baisse

Tous secteurs confondus, le prix moyen pour un fonds vendu entre 10 000 et 10 millions €, se replie de 5,1 % sur un an. Il s’établit à 179 874 €, une somme inférieure de quelque « 10 000 € à la moyenne des cinq dernières années » (189 604 € en 2014), d’après le document.

Mais le montant des affaires cédées à des très petites entreprises (TPE, employant moins de 10 personnes) a « davantage résisté », à 162 700 € en 2015, contre 167 281 € l’année précédente. Le prix moyen versé par les structures sans aucun salarié a même augmenté, au-delà de 184 000 €, soit environ « 7 000 € de plus sur un an et 25 000 € par rapport à la moyenne sur cinq ans ». La plupart des acquéreurs (34 474) sont des TPE.

Le montant des fonds vendus à des petites et moyennes entreprises (PME, entre 10 et 249 salariés) a quant à lui dégringolé de 14,5 %. Il s’affiche à 324 742 €, contre 379 673 € en 2014.

Le prix des affaires rachetées par des structures employant 250 salariés ou davantage a marqué une hausse en 2015, à 465 669 €, contre 437 939 € l’année précédente.

18 378 transactions « dans le cadre d’une création d’entreprise »

18 378 transactions ont eu lieu « dans le cadre d’une création d’entreprise, soit un peu moins d’un[e] sur deux (46 %) ». Dans la plupart des cas, l’opération réussit : « près de 88 % de l’ensemble des repreneurs du millésime 2011 sont encore actifs en 2015 ». Ce résultat le démontre : acquérir une affaire présente plus de chances de succès que créer une entreprise ex nihilo.

Mais souvent plus cher, un rachat demande du temps et de la réflexion. « Le candidat à la reprise doit s’assurer que le fonds est solide, examiner son histoire et son potentiel, rechercher des financements », rappelle Thierry Millon.

 

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