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Les TPE et les PME "vent debout" contre les charges, le RSI et la surtaxation annoncée des CDD

Les « Nuit Debout » ont leurs homologues côté employeurs avec patronsventdebout.fr, site qui recueille les témoignages des TPE et PME contre la surtaxation des CDD. D’autres initiatives comme « Sauvons nos entreprises », qui se bat notamment contre le RSI, montrent que les actions participatives ne sont pas réservées aux seuls salariés.

Les TPE et les PME

« Moi président… je détruirai les PME et les TPE ». « Si l’Etat était géré comme une entreprise, nous retrouverions de la souplesse ». Les employeurs n’en finissent pas de témoigner sur patronsventdebout.fr. Ils sont déjà plus de 550 à avoir contribué sur ce site participatif qui se définit comme étant celui « de la manif virtuelle des patrons ».  Lancé sous l’égide de la CGPME le 26 avril, il s’adresse à tous les dirigeants de PME/TPE « qui souhaitent pousser un coup de gueule contre le projet de surtaxation des CDD et qui refusent que l’on pénalise financièrement ceux qui prennent le risque de créer des emplois ». Le relais se fait sur d’autres sites de la confédération patronale et se donne pour objectif de répondre à la taxation des CDD, l’un des nombreux dispositifs contestés du projet de loi Travail, discuté cette semaine à l’Assemblée nationale et qui compte contre lui environ 5 000 amendements. « Il nous faut faire entendre fortement la voix des TPE / PME, artisans, commerçants, professions libérales, très souvent méprisés alors qu’ils représentent l’immense majorité des entreprises française », indique le site CGPME Loire qui appelle les internautes « à une manifestation virtuelle en apportant votre témoignage sur les conséquences désastreuses de la surtaxation des CDD envisagée par le gouvernement ». « Notre objectif est de ramener un peu de bon sens et de pragmatisme dans un débat devenu théorique et politique », souligne la CGPME Cher. Avec parfois des menaces bien peu virtuelles, à un an de l’échéance présidentielle : « Et si votre salaire devenait dégressif en fonction de vos résultats, Messieurs les Ministres? Vous ne seriez sans doute pas beaucoup payés en ce moment! Si cette loi passe, je promets de détruire mon activité et de vous désavouer en 2017! A chantage d’Etat, réponse d’Engagé et d’Electeur! »

« Associatif à 100 %, apolitique et asyndical ! »

De son côté, « Sauvons Nos Entreprises » est une association née en 2011 et qui regroupe, elle aussi, des indépendants, artisans et petits patrons. Ce collectif dénonce « les charges abusives, de nos entreprises, les abus bancaires, la CFE, le RSI ». « Les entrepreneurs nous suivent de plus en plus, indique Pascal Geay, président. Notre mouvement est associatif à 100 %, apolitique et asyndical ! Nous nous concentrons sur le RSI ». Le SNE pose aussi certaines questions : « pourquoi après tant d’années de cotisations, nos retraites sont si maigres, voir même non payée par le RSI ? Nous avons un exemple d’une adhérente à qui le RSI propose 9 euros de retraite mensuel après 12 années de cotisation ». Ou encore, « pourquoi en cas d’arrêt maternité par exemple, ce qui entraîne la mise en sommeil de l’entreprise, le RSI continue-t-il à réclamer des cotisations ? Idem en cas d’arrêt maladie… ». A la rubrique témoignage, l’internaute découvre qu’une caisse de cotisation a envoyé des lettres de relance à un homme décédé. Fort de cette réflexion, le mouvement formule des propositions comme la transformation du RSI en banque d’entreprise et un mode de calcul basé sur le trimestre, « et ce même en début d’activité ». Il prône aussi un objectif de baisse des cotisations sociales autour de 30 % – aujourd’hui, les cotisations sociales représentent, selon SNE, 47 % des revenus des travailleurs indépendants. Comment ? « En réalisant des économies massives sur la gestion des caisses RSI (700 millions par an) et en mettant en place une réforme fiscale d’ampleur qui mette à égalité TPE/ PME et CAC 40 » répond-il. Le site fédère les idées de ce collectif mais l’action n’est jamais bien loin : l’internaute a accès à des dossiers très complets et à la permanence téléphonique. Et des opérations coup de poing comme l’occupation d’une caisse RSI en 2014, ou l’enchaînement de militants aux grilles d’une préfecture en 2013. « Nous allons remettre le couvert », promet Pascal Geay. La ressemblance avec les « Bonnets Rouges » paraît évidente. Toutefois à la différence de ce mouvement, SNE dure. Il a prévu de rencontrer tous les partis pour les interroger sur leurs propositions en matière de RSI et sur le statut des indépendants. En février 2014, le SNE a organisé une marche de 450 km vers Paris. Le collectif devrait récidiver en février 2017, à quelques semaines de l’élection présidentielle.

 

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