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Sortie de crise : les TPE/PME empêtrées dans les difficultés

Pénurie des matières premières, hausse des prix de l’énergie, problèmes de recrutement… Les TPE/PME affrontent de nombreuses difficultés en cette fin d’année. Une situation qui inquiète la CPME alors que l’épidémie reprend.

Sortie de crise : les TPE/PME empêtrées dans les difficultés
78 % des entreprises interrogées par la CPME sont impactées par la hausse des prix des carburants et 82 % par la hausse des prix des matières premières. © Adobe Stock

Malgré la relance soutenue par une forte croissance, les reprises épidémiques se succèdent et les difficultés des TPE/PME s’accumulent. Si 29 % des patrons sondés par la CPME constatent une amélioration globale de leur entreprise au troisième trimestre par rapport au deuxième, autant déplorent une dégradation. Un statu quo fébrile à l’aube de la cinquième vague de Covid-19 : 32 % présagent une dégradation quand 19 % s’attendent à une amélioration dans les prochains mois. Depuis le début de la crise, 40 % des dirigeants constatent une dégradation de leur situation financière (même proportion qu’en septembre). 60 % d’entre eux travaillent dans l’hôtellerie-restauration.

« Les PME […] restent encore fragiles et, coincées entre leurs clients et leurs fournisseurs, disposent de peu de marges de manœuvre. Il est important d’en être bien conscients afin de ne pas prendre de mesures inadaptées alors que l’épidémie de Covid-19 reprend malheureusement de la vigueur », tient à alerter la CPME alors que des mesures sanitaires contraignantes apparaissent de nouveau nécessaires.

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Hausse des prix des matières premières et de l’énergie

Au premier rang des préoccupations : la hausse des prix de l’énergie. 78 % des entreprises interrogées sont impactées par la hausse des prix des carburants et 81 % par la hausse des prix de l’énergie (gaz, électricité, etc.). Respectivement 36 et 37 % d’entre elles le sont fortement. 63 % des entreprises interrogées ont ou vont ainsi réduire leur consommation ou déplacements (35 %), augmenter leurs prix de vente (31 %), acquérir des équipements plus économes (22 %) ou mettre en concurrence les fournisseurs d’énergie (16 %).

Quant à la pénurie des matières premières, 82 % des entreprises interrogées sont impactées par la hausse des prix (contre 64 % en septembre) et 52 % éprouvent des difficultés à s’approvisionner (contre 33 % en septembre). Parmi elles, seules 10 % déclarent répercuter le problème sur le prix de vente.

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Problèmes de recrutement

Une grande majorité des dirigeants interrogés sont impactés par les problèmes de recrutement dans les métiers jugés en tension (64 %). 76 % d’entre eux se disent confrontés à une hausse des prétentions salariales des candidats. Résultat : 49 % ont consenti à augmenter le salaire moyen à l’embauche. Dans la même logique, 58 % des TPE/PME craignent qu’une entreprise concurrente ne vienne débaucher leurs salariés (66 % pour celles comptant entre 10 et 49 salariés, 61 % pour celles du secteur de l’hébergement et de la restauration).

67 % des dirigeants ont ainsi amélioré les conditions de travail (51 %), ont augmenté les salaires des personnes susceptibles de quitter l’entreprise (31 %) ou ont instauré de nouveaux dispositifs (participation ou épargne salariale par exemple, pour 23 % des répondants).

D’une manière générale, un tiers des dirigeants envisage une hausse généralisée des salaires dans l’entreprise. Des hausses qui se feront en rognant sur la marge de l’entreprise (61 %) ou en augmentant les prix de vente (40 %).

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Remboursement des PGE

Autre enseignement des enquêtes réalisées par la CPME : 29 % des entreprises ayant contracté un prêt garanti par l’État (PGE) estiment ne pas pouvoir le rembourser dans les conditions actuelles. Parmi elles, 45 % ont utilisé leur PGE intégralement ou en quasi-totalité et 33 % sont des TPE de moins de 9 salariés.

Au total, 31 % des entreprises ayant contracté un PGE l’ont utilisé intégralement ou en quasi-totalité. À l’inverse, 32 % n’ont pas dépensé un centime. 18 % en ont utilisé une majorité, 28 % faiblement.

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Prime inflation

Une majorité des TPE/PME interrogées jugent négativement la prime inflation de 100 €. 49 % estiment qu’il s’agit simplement d’une nouvelle dépense publique qu’il faudra rembourser plus tard, et 41 % jugent le montant insuffisant. 63 % considèrent enfin qu’il est anormal que les entreprises se substituent à l’État pour verser l’aide aux français.

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Matthieu Barry

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