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Les TPE font en majorité confiance à leur banque
Le premier baromètre de la confiance des dirigeants de TPE à l’égard de leurs banques met en avant la confiance exprimée par les dirigeants et le rôle charnière du conseiller bancaire dans le maintien de ce climat positif.
80,6% des dirigeants de TPE font confiance à leur banque professionnelle et 71,8% à leur conseiller professionnel. C’est le résultat du premier baromètre de la confiance des dirigeants de TPE à l’égard de leurs banques publié conjointement par la Médiation du crédit, Deloitte et In Extenso*. « Contre toute attente, la situation financière des TPE n’impacterait pas nécessairement le niveau de confiance exprimé par les dirigeants. Conscients qu’il s’agit d’une étape incontournable à la vie de leur entreprise, ces derniers n’en font pas porter la responsabilité à leur conseiller mais cherchent auprès de ce dernier l’accompagnement adéquat », analyse Antoine de Riedmatten, directeur général d’In Extenso. Même si on note que 6% des TPE françaises sont en mauvaise situation financière et développent un sentiment de méfiance à l’égard de leur banque, à l’inverse, 15% sont en difficultés mais demeurent confiantes. 13% des TPE en bonne situation financière n’ont en revanche pas confiance en leur banque. Ces dernières auraient vécu ces trois dernières années des difficultés qui n’ont pas été accompagnées par leur banque. Une notion d’accompagnement en cas de difficultés et dans la réalisation de projet qui s’avère donc déterminante.
TPE et banques: le conseiller, clé de voûte de la confiance
Fil rouge du contrat, le conseiller détient les clés de la confiance et de l’entretien de cette dernière, quel soit le niveau de santé financière de l’entreprise. Le sentiment de confiance serait avant tout corrélé à la nature de la relation que les dirigeants entretiennent avec leur conseiller. Une majorité des répondants place leur relation avec le conseiller comme facteur numéro un de confiance (52%) ou de méfiance (47%). Près d’un tiers des TPE a déjà changé de banque et 60% d’entre elles justifient ce départ par une insatisfaction liée au conseiller : manque de compétences, absence de suivi etc. Essentiel au maintien de la confiance, la relation avec le conseiller peut donc être un facteur de rupture de contrat. Autre paramètre important, la stabilité de la relation. La confiance se construit dans la durée grâce à une relation pérenne. Près de 40% des dirigeants qui ont eu affaire à un seul conseiller ces trois dernières années expriment à 86,4% leur confiance. Celle-ci s’étiole à mesure que le turnover augmente : le taux de confiance des 6% de TPE qui ont connu 4 conseillers et plus diminue à 58,8%. L’image est également un levier déterminant. Ainsi 23% des TPE font confiance à leur banque grâce à la satisfaction générale et à l’image de leur banque. D’autres facteurs, comme les tarifs, le fonctionnement et les services bancaires n’ont en revanche que très peu d’impact.
Appel de courtoisie et demande de crédit pour construire la confiance
Deux autres éléments clés permettent de construire cette confiance : l’appel de courtoisie et la demande de crédit. A peine la moitié des TPE sont appelées par simple courtoisie. Outre son rôle direct sur la confiance (81,6% de ceux qui ne font pas du tout confiance à leur banque n’ont pas d’appel de courtoisie), ces moments privilégiés sont un moyen d’être attentif à la situation financière des TPE. Il inciterait aussi les chefs d’entreprise à être plus transparents avec leur banquier. Et à l’informer rapidement en cas de difficulté financière (81,1%) ou transmettre plus spontanément leur bilan (53,8%). Dernier élément-clé : la demande de crédit. « Sensible par nature, celle-ci a un réel impact sur le niveau de confiance témoigné par les dirigeants de TPE à l’égard de leur banque avec des demandes de garanties et de sûretés personnelles qui peuvent être irritants et peser sur la confiance », détaille Fabrice Pesin, médiateur national du crédit et président de l’Observatoire du financement des entreprises. En effet, seuls 67,6% des sondés ayant rencontré une difficulté à l’obtention d’un crédit affirment faire confiance à leur banque. Un score inférieur de 10 points à la moyenne enregistrée. En revanche, les TPE dont les demandes de crédit se sont déroulées sans encombre sont quant à elles 96,6% à faire confiance à leur banque. « Des refus de financement mal expliqués ou incompris peuvent facilement faire chuter le taux de confiance » conclut Patrice de Villeroy, associé chez Deloitte.
*Première édition du Baromètre annuel par l’institut MOAÏ sur la confiance des dirigeants de TPE envers leurs banques auprès 4 372 TPE représentatives du marché
Charlotte de Saintignon
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