Interview

Massimo Colella et Patrick Lemerle, dirigeants de La Bande Destinée, à Paris

Un mode de communication original et ludique, c’est ce que proposent Massimo Colella et Patrick Lemerle dans leur agence de communication. Les co-gérants de La Bande Destinée, à Paris, misent ainsi depuis bientôt deux ans sur la BD et l’animation pour séduire leur clientèle d’entreprises.

Massimo Colella et Patrick Lemerle, dirigeants de La Bande Destinée, à Paris

Vous avez choisi un portrait plutôt atypique… Qui l’a dessiné ?

Massimo Colella (à gauche) : L’auteur du dessin, c’est Patrick. C’est lui le dessinateur « officiel » de la bande. Moi, je m’occupe plutôt d’écrire les histoires…

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer une agence de communication spécialisée dans la BD ?

MC : On travaillait ensemble dans une agence de publicité comme directeurs artistiques. Nous avons décidé de monter notre propre agence en nous appuyant sur notre passion commune : la bande dessinée. La BD comme mode de communication est une spécificité française, qu’on ne retrouve vraiment qu’aux Etats-Unis ou en Belgique, là où la bande dessinée a acquis ses lettres de noblesse.
Patrick Lemerle : En France, elle est prise au sérieux depuis une dizaine d’années seulement. Mais si la BD est un mode de communication encore peu utilisé, il est aussi très efficace. Cela change de ce que l’on avait eu l’occasion de faire auparavant et qui tournait toujours autour des mêmes outils.

Comment travaillez-vous ?

MC : On est tous deux graphistes de formation. Patrick s’occupe plutôt de la partie dessin, moi de la partie scénario.
PL : On travaille également avec un groupe d’une vingtaine de dessinateurs et d’animateurs indépendants. Cela nous permet de proposer un catalogue de styles.

Dans quels contextes intervenez-vous par exemple ?

MC : La BD permet de parler de sujets légers, mais pas uniquement. Elle dédramatise aussi les sujets difficiles et simplifie les notions complexes. De ce fait, nous intervenons beaucoup en communication interne et en formation continue, sur des problématiques comme la sécurité, le respect des consignes, le stress au travail…

Qui sont vos clients ?

PL : On touche à peu près tous les secteurs, de l’industrie pharmaceutique aux centres d’appel, en passant par l’automobile. Beaucoup sont des PME d’une centaine de personnes qui cherchent un moyen de communication original et ça peut aller jusqu’à la grande entreprise de plusieurs milliers de salariés qui va nous demander de mettre sur pied un dessin animé. Mais on a aussi des clients parmi les TPE pour des plaquettes, des illustrations.

Comment se déroule un projet ?

MC : Si l’on prend le cas d’une intervention dans le cadre d’une formation, le client nous fournit ses modules. A partir de là, on lui propose deux-trois scénarios, puis on réalise un storyboard (NDLR : représentation illustrée de la commande avant sa réalisation) qui nous permet de valider les textes, avec un style de dessin. Une fois qu’on a l’accord du client, on finalise page après page. Il faut alors compter un à deux jours par planche.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontés jusqu’ici ?

PL : Notre créneau demande plus de savoir-faire que de créer une agence de communication classique : il faut écrire des scénarios, réaliser des storyboards. Mais, le plus difficile reste la conquête des clients.
MC : On a quand même la chance d’avoir un produit qui se vend tout seul ! Il nous « suffit » d’expliquer comment les entreprises peuvent se servir de la BD pour communiquer.

Comment vous faites-vous connaître ?

PL : Essentiellement par le bouche à oreille, mais également en étant présents sur les salons qui touchent à la communication, au marketing et au e-marketing. Nous faisons également du phoning en visant les secteurs que l’on connaît bien.

Quels sont vos ambitions ?

PL : Notre objectif principal, c’est de rentrer davantage sur des projets de communication externe à destination du grand public.
MC : Et de faire plus d’animations !

Propos recueillis par Nelly Lambert

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