Interview

Mathilde Le Rouzic, PDG fondatrice du site de cadeaux en ligne bagatelles.fr

Mathilde Le Rouzic, 31 ans, a créé son site de cadeaux en ligne peu après la naissance de sa fille, aujourd’hui âgée de 3 ans. Passionnée par son aventure d’entrepreneuse, elle ne renonce pas à son équilibre familial. Pour elle, tout est question d’organisation !

Mathilde Le Rouzic, PDG fondatrice du site de cadeaux en ligne bagatelles.fr

Quel est le concept de bagatelles.fr ?

Mathilde Le Rouzic : Bagatelles.fr est un site de vente en ligne qui propose des cadeaux personnalisés, pour les hommes, les femmes et les enfants, autour de thématiques évoluant au gré des saisons et des événements : Noël, Saint-Valentin, fête des mères… Personnellement, je n’ai jamais été très douée pour choisir des cadeaux originaux. Un jour de désarroi, le 24 décembre, dans le rush des magasins, je me suis prise à rêver de cadeaux originaux et séduisants, accessibles en un clic sur Internet. Et je me suis dit qu’il y avait là un créneau qui méritait d’être exploité !

Comment avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure de la création d’entreprise ?

De nature indépendante, j’ai toujours eu le désir de créer une entreprise qui soit à moi, et qui corresponde à ma personnalité. J’ai profité de mon congé maternité pour commencer à y réfléchir sérieusement. De retour dans mon entreprise, j’ai négocié un licenciement, ce qui m’a donné le capital nécessaire pour démarrer. C’était au printemps 2004.

Trouver un financement, ça a été difficile ?

Pour tout vous dire, j’ai obtenu mon tout premier rendez-vous dans une banque un matin à 11h. À 14h, la banquière me rappelait pour me donner son accord ! J’ai rencontré d’autres établissements par la suite, qui acceptaient aussi mon dossier, mais j’ai finalement signé avec le premier, la Banque Populaire, qui est toujours la banque de Bagatelles.fr.

C’est vous qui avez fait jouer la concurrence entre les banques… Incroyable !

Il paraît, en effet. Mais je dois dire que mon business plan était vraiment sérieux, solide et détaillé. Et, d’après le retour que m’a fait plus tard ma banquière, j’étais vraiment enthousiaste, donc convaincante, en lui présentant mon projet. En outre, je ne demandais que 12 000 euros : rien d’énorme pour une banque.

Comment avez-vous démarré votre activité ?

J’ai commencé en août 2004 pour une ouverture du site en novembre : il était capital que je sois prête pour Noël. Je suis allée au Salon Maison&Objet et j’ai sélectionné des fournisseurs qui m’ont confié des échantillons. C’est ainsi que j’ai pu faire mes premiers assortiments de cadeaux. Comme ce sont des petites marques qui ont joué le jeu, bagatelles.fr a d’emblée proposé des produits originaux, qu’on ne voit pas ailleurs.

Comment avez-vous fait connaître votre site ?

Par le référencement, de la communication auprès de la presse en ligne et des liens sponsorisés sur les moteurs de recherche. Mais depuis que j’ai créé mon blog, il m’apporte sur le site un trafic suffisant. J’ai aussi développé un système de parrainage (mes clients gagnent des points s’ils m’amènent de nouveaux clients) qui fonctionne très bien. J’ai donc arrêté la publicité. Aujourd’hui, notre activité évolue de 50 colis par jour en période creuse, jusqu’à 200 en période pleine.

Votre activité de chef d’entreprise correspond-elle à ce que vous imaginiez ?

C’est beaucoup de travail : mais ça je le savais. En revanche, j’avais sous-évalué que la gestion proprement dite me prendrait tant de temps. Il faut vraiment suivre l’état de sa trésorerie, mais aussi prévoir, anticiper, notamment le poids des charges, qui m’a surprise, même si je l’avais évalué dans mon business plan. Au début, c’était un peu lourd, mais maintenant, je suis rôdée !

Vous avez une petite fille de 3 ans. Comment fait-on pour être jeune Maman et chef d’entreprise ?

J’ai l’énorme avantage de maîtriser mon emploi du temps, ce qui me permet d’adapter mes horaires à ma fille. En gros, je m’occupe d’elle le matin avant l’école, et de 18h30 à 20h (et ça, c’est non négociable !). Et je retourne travailler le soir, parfois tard dans la nuit. Je travaille aussi le week-end, quand elle fait la sieste. Franchement, ça s’organise plutôt bien, sauf quand la nounou est malade, alors là, c’est la catastrophe. Pour moi, mon équilibre passe par ma fille et bagatelles. Et j’ai besoin de m’épanouir dans ces deux pôles pour être bien. Personnellement, je trouve que ce n’est pas plus difficile de mener cette « double-vie » en tant que créateur d’entreprise qu’en étant salarié. Surtout quand on travaille dans l’Internet. Si je m’absente une heure dans la journée, personne ne le saura !

Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès Ledru

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