Interview
Paul Bertrand, Fondatio, plateforme de financement collaboratif
Pour répondre aux difficultés de financement des projets innovants, Paul Bertrand a créé Fondatio, une plateforme de mise en relation entre investisseurs et entrepreneurs.
Comment est né Fondatio ?
Fondatio est né du constat qu’il manque un maillon à la chaîne du financement des entreprises innovantes, entre la naissance du projet et le stade où il devient attractif pour des investisseurs professionnels.
Pour avoir passé une partie de ma carrière au sein d’un fonds d’investissement américain, je sais que les process de sélection sont trop formatés et laissent passer entre leurs filets beaucoup de projets intéressants portés par des entrepreneurs prometteurs….
D’une part, les investisseurs en capital risque ne veulent intervenir qu’une fois le business model validé et d’autre part, les investisseurs privés qui souhaitent miser des tickets de quelques milliers d’euros n’ont souvent pas accès aux entrepreneurs innovants. D’où l’idée de créer une plateforme de mise en relation entre ces investisseurs à la recherche de projets innovants et les entrepreneurs en manque de financement d’amorçage.
Comment se positionne Fondatio par rapport aux sites de « crowdfunding » et de financement collaboratif déjà existants ?
J’ai eu l’idée de créer Fondatio il y a deux ans et c’est vrai qu’entre-temps beaucoup de plateformes de crowdfunding et de levée de fonds pour les start-up ont vu le jour, cela prouve bien la pertinence du modèle et la mutation de l’écosystème de la levée de fonds.
Fondatio propose trois déclinaisons du financement collaboratif : la mise en relation entre investisseurs privés et start-up, le crowdfunding classique pour financer des créations artistiques en contrepartie d’avantages en nature et enfin la possibilité de procéder à des dons pour financer des projets sans but lucratif. De ces trois volets, le financement de start-up est notre cœur de cible pour des montants démarrant à quelques dizaines de milliers d’euros et en cela, notre plate-forme se distingue des sites de microprojets comme Ulule.
Quel est votre modèle économique ?
Nous nous rémunérons en prélevant une commission de 2,5% sur les montants levés via Fondatio. Il s’agit là de la seule contribution demandée, la mise en ligne des projets se fait gratuitement et nous ne demandons pas d’abonnement aux investisseurs souhaitant miser sur les projets exposés sur le site.
Citez-nous des exemples de projets déjà en ligne sur Fondatio
Pour l’heure, sept projets sont en ligne dont 6 start-up et une pièce de théâtre. Parmi les projets entrepreuriaux innovants, je peux vous citer l’exemple de KoolDiner, un réseau social qui vous permet de participer ou d’organiser des déjeuners ou diners à thèmes et de faire ainsi de nouvelles rencontres perso ou business en partageant vos passions autour d’une bonne table. KoolDiner vise un objectif de levée de 400.000 euros dont 150.000 déjà collectés.
Nous soutenons aussi la levée d’Ajaxplorer, élue start-up numérique de l’année 2012, qui a conçu une suite logicielle alternative à Dropbox pour sécuriser l’échange des données professionnelles.
Mais le mieux est de prendre connaissance avec tous les projets sur le site.
Quelle est la marche à suivre pour un entrepreneur qui veut référencer son projet sur votre plate-forme ?
C’est très simple, il suffit de créer votre profil sur Fondatio et suivre les étapes détaillées sur le site pour expliquer de manière succincte mais complète votre projet, son état d’avancement, son modèle économique et la destination des fonds que vous souhaitez collecter. Cette étape est totalement gratuite.
La sélection de l’équipe de Fondatio se fait sur la base de la faisabilité du projet et du CV de l’entrepreneur. Nous ne réalisons pas de contrôle ou d’audit additionnels (due diligence dans le jargon du métier) comme certains de nos confères peuvent le faire. Nous ne nous substituons pas aux investisseurs, notre rôle se cantonne à la mise en relation.
Propos recueillis par Houda El Boudrari
Redaction NetPME