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L'accès au financement ne préoccupe pas particulièrement les PME

Selon une enquête de l'Insee, les PME d'au moins dix salariés s'avèrent moins préoccupées par l'accès au financement que par l'état général de l'économie ou par la faiblesse des marges.

L'accès au financement ne préoccupe pas particulièrement les PME

Seules 8 % des entreprises employant au moins dix personnes estiment qu’un manque de financement pourrait limiter leur croissance dans les deux années à venir. C’est l’un des constats de la dernière enquête publiée par l’Insee sur l’accès au financement des PME*.
L’institut explique ce détachement par deux facteurs. D’abord, parce que les PME auraient moins souffert de la crise qu’on aurait pu le croire : moins d’une sur cinq estime ainsi que sa situation financière s’est dégradée entre 2007 et 2010. Mieux : une sur trois a même profité de la crise pour améliorer sa situation, « notamment à cause d’un meilleur ratio "dette sur chiffre d’affaires" ». Ensuite, parce que les PME de dix salariés et plus sont, selon l’Insee « deux fois plus nombreuses à percevoir une amélioration du coût du financement qu’une dégradation ».

Qu’est-ce qui inquiète alors les PME à l’horizon 2011-2013 ? La réponse est quasiment unanime : 8 sur 10 voient d’un mauvais œil l’état général de l’économie. Puis, un peu plus de la moitié redoute la concurrence sur les prix et la faiblesse des marges. Près de 40 % mettent également en cause le coût élevé du travail, tandis qu’elles sont moins d’un tiers à citer la difficulté à recruter du personnel qualifié.
Plus curieusement, 27 % se disent inquiètes de la faiblesse de la demande sur le marché français. Pour autant, moins de 4 % envisagent d’utiliser les financements à venir pour une croissance à l’international… Si les entreprises à forte croissance (taux de croissance annuel moyen de l’emploi supérieur à 20 %) se sentent davantage concernées par cet objectif, elles craignent aussi davantage que les autres de manquer de financement d’ici 2013. Il faut dire qu’elles sont aussi proportionnellement plus nombreuses à rechercher ce financement…

L’enquête de l’Insee s’intéresse également aux modes de financement choisis par les PME de dix salariés et plus. Sans surprise, les prêts sont principalement cités. Toutefois, l’institut remarque aussi une progression des autres modes de financement (découvert bancaire, affacturage, crédit-bail, aides à l’export, prêts publiques et parapubliques…) entre 2007 et 2010. Là encore, les PME à forte croissance semblent montrer la voie aux autres, même si cet écart tend à diminuer dans les anticipations sur 2011-2013.
En revanche, s’agissant de la solution qui consiste à augmenter le capital de l’entreprise, la différence de comportement est sensible. « Ainsi, dans le secteur des services liés aux TIC où la proportion d’entreprises à forte croissance est la plus élevée, un quart des entreprises envisagent d’accroître leur capital entre 2011 et 2013, contre 7 % des entreprises tous secteurs confondus », note l’Insee. Enfin, dans cette démarche, les associés sont encore très largement sollicités, loin devant les fonds d’investissement.

* enquête réalisée entre septembre et décembre 2010, par internet, sur un échantillon de 12.000 entreprises.

Nelly Lambert
Rédaction de NetPME
redaction@netpme.fr

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