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Assurance crédit : se protéger contre les risques d'impayés

La médiation du crédit avec le concours d’assureurs crédit et de fédérations professionnelles a publié le guide pédagogique « l’assurance professionnelle pour tous ». Son but, évangéliser le recours à l’assurance-crédit pour toutes les entreprises quelle que soit leur taille, pour garantir contre le risque d’impayé client.

Assurance crédit : se protéger contre les risques d'impayés

« La plupart des entreprises qui déposent le bilan ont un carnet de commandes plein mais ont un incident de parcours avec un client », constate Anne Contet, responsable à la Coface. En France, les impayés seraient à l’origine d’une défaillance d’entreprise sur quatre. Les créances clients représentant en moyenne plus de 40 jours de chiffre d’affaires, les un retard de paiement ou un impayé a un impact immédiat et peut « mettre en jeu l’équilibre financier de l’entreprise » indique Fabrice Pesin, médiateur national du crédit. « Les entreprises doivent prendre conscience que plusieurs petits impayés mis bout à bout, même s’ils ne remettent pas en cause la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise la fragilisent », explique Anne Contet. Accompagnée par les organismes socio-professionnels et les principaux assureurs-crédit, la médiation du crédit lance le guide « L’assurance-crédit pour tous », que l’entreprise soit assurée‐crédit ou pas.

Être indemnisé en cas d’impayé

Ce guide opérationnel est téléchargeable gratuitement sur le site de la médiation du crédit et sur tous les sites des organismes partenaires. Fruit d’un travail collectif, il explique le fonctionnement et les enjeux de l’assurance-crédit et propose, à travers huit fiches pratiques et détaillées, d’accompagner le dirigeant dans la gestion de son poste clients et dans ses relations avec les assureurs‐crédit. Se rémunérant sur la base d’un pourcentage du chiffre d’affaires couvert, les assureurs crédits indemnisent en cas de non paiement des créances commerciales sur le marché domestique comme à l’export puisqu’ils intègrent le recouvrement dans tous les pays du monde.

L’assurance-crédit peut également servir d’outil de pilotage du risque client en accompagnant la prospection clients et partenaires et en l’informant sur leur solvabilité. Pour les fournisseurs, elle contribue à la réduction des risques du poste clients et pour les acheteurs, elle facilite l’obtention de délais de paiement. En prime, elle faciliterait le crédit à court terme des entreprises. « Le poste client étant couvert, les banques prêteraient plus volontiers aux entreprises jugées de bonne qualité » note l’assureur crédit Altradius.

Dialoguer avec les assureurs crédits

Les chefs d’entreprise, qui peuvent opter pour la confidentialité et ne pas rendre publiques leurs comptes, ont tout intérêt à être transparentes et à communiquer avec les assureurs crédit au même titre qu’avec leur banque. Ils ne doivent pas les considérer comme un adversaire mais comme un partenaire. « L’absence d’infos est souvent pris comme de l’info négative et nous empêche d’octroyer des lignes de garantie », estime Wilfried Giner d’Altradius. « Tous les chefs d’entreprise doivent être conscients qu’ils sont cotés, notés par plusieurs acteurs et que cette notation peut avoir un impact sur la situation de leur entreprise », indique Fabrice Pesin. Les assureurs crédits analysent les situations financières des entreprises et les comportements de paiement en temps réel en fonction du secteur et de l’environnement de l’entreprise via les données et infos commerciales. D’autant plus faciles à collecter à l’heure du tout digital.

Dès lors, le chef d’entreprise a tout intérêt à collaborer et à adopter les bons réflexes. Le premier ? S’abonner gratuitement sur le site des assureurs crédit et donner le maximum d’infos. Pour l’heure, seules 35 000 entreprises sont inscrites. Le dirigeant peut ainsi être averti en temps réel si son entreprise subit une décote et apporter des éléments explicatifs. « Il peut nous informer qu’il traverse une période difficile, due un problème d’impayé ou à une sortie de trésorerie exceptionnelle due au gros chantier qu’il a décroché et qui ne lui sera payé que dans 3 mois.

Et pour alléger les effets négatifs d’un impayé, il peut proposer d’augmenter le capital ou de renflouer le compte courant », explique Alexis Prevesianos, directeur grands groupe et institutions d’Euler Hermes. Et éviter ainsi de voir ses lignes de garantie réduites ou supprimées ou ses délais de paiement fournisseurs rabotés. Si la situation est bloquée, il a toujours la possibilité de saisir le médiateur du crédit. Plus positivement, il peut également demander d’upgrader sa cote.

Charlotte de Saintignon

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