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Brexit : "Le recruteur n'est plus en position de force"

Alors que le Brexit va entrer en vigueur le 30 mars prochain, les recruteurs installés en Grande-Bretagne commencent à s’inquiéter de la baisse de l’attractivité de la Grande-Bretagne aux yeux des salariés.

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«  Notre équipe est composée de 7 nationalités différentes ». Clémence Jamet, managing director UK chez Merci Maman, en témoigne : « Le vote sur le Brexit a été un choc pour nous tous ». Si le Brexit n’inquiète pas (encore) trop les investisseurs et les entrepreneurs basés en Grande-Bretagne, les recruteurs sont en revanche beaucoup moins sereins.

« Aujourd’hui, nous avons un principe de libre-circulation », explique Christine Pelissier, avocat expert au cabinet Fidal. Mais que va-t-il advenir après le Brexit ? « Le droit écrit britannique est en grande partie issu du droit européen. Il est probable que les textes actuels soient figés et que le gouvernement britannique aménage ensuite la législation. » De nombreuses questions subsistent notamment sur le régime de cotisations sociales : aujourd’hui, un salarié qui travaille dans un autre état membre pour une durée de moins de 24 mois peut continuer de cotiser dans son pays d’origine. Certaines incertitudes demeurent donc quant à la conservation des trimestres travaillés à l’étranger dans le calcul de la retraite. Les personnes qui sont déjà au Royaume-Uni depuis plus de 5 ans peuvent demander le statut de résident, mais pour le moment, les modalités restent totalement inconnues. Celles-ci devraient être définies dans le futur accord qui liera l’Union européenne au Royaume-Uni une fois le Brexit consommé.

« Mes salariés sont démarchés 4 fois par semaine »

« Nous ressentons déjà les premières difficultés de recrutement, témoigne Isabelle Kanaan, en charge de l’export vers le Royaume-Uni pour Sud de France développement. « Nous avons déjà un problème de main d’œuvre sur les emplois saisonniers, et notamment les activités de cueillette. Nous recevons en général des travailleurs originaires de l’Europe de l’Est. » Cette tendance est confirmée par Xavier Louis, fondateur de la start-up Peak : « nous avons une baisse de 30 % des candidatures. Ce qui fait que le coût de recrutement est plus élevé qu’avant. Aujourd’hui, il faut séduire les candidats. Mes salariés sont démarchés par d’autres entreprises environ 4 fois par semaine. Le recruteur n’est plus en position de force. »

Sophie Roy

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