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Coût des cotisations sociales : le principal frein à l'emploi

L’Insee a interrogé les chefs d’entreprises français sur les complications qu’ils rencontraient lors d’un recrutement. Trois principales difficultés se dégagent.

Coût des cotisations sociales : le principal frein à l'emploi

La moitié des entreprises françaises (47%) témoignent de difficultés à embaucher en CDI ou CDD longue durée. Depuis janvier 2017, l’Insee a sondé 10 000 entreprises du secteur des services, de l’industrie et du bâtiment sur les principales barrières qu’elles rencontrent lorsqu’elles souhaitent embaucher. Trois freins sont évoqués régulièrement : la difficulté à trouver un employé compétent (27%), le coût que représente une nouvelle embauche (23%) et la législation du travail (18%).

Modèle de CDI pour un non-cadre (en l'absence de convention collective)
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Modèle de CDI pour un non-cadre (en l'absence de convention collective)

Quand les difficultés d’embauches ralentissent l’activité

Ces obstacles à l’emploi rencontrés par les entreprises ont une conséquence sur le développement de leur activité. En 2016 par exemple, le pic de reprise de l’emploi dans le domaine marchand a provoqué, en parallèle, une hausse des difficultés rencontrées pour recruter. Elles  concernaient 26% des sociétés du bâtiment, des services et de l’industrie début 2016 contre 31% en avril 2017.

De ce fait, de nombreuses TPE et PME qui veulent se développer doivent freiner leurs ambitions par manque de personnel. Le nombre d’entreprises touchées a augmenté en 2016 dans l’ensemble des secteurs. Elles sont environ 12 % en 2017 à avoir limité leur activité à cause d’un effectif insuffisant. Un pourcentage record depuis 2008.

Des secteurs inégaux face à la complexité des recrutements

Cependant, les difficultés d’embauches ne sont pas les mêmes pour tous les secteurs. Le BTP est celui qui en souffre le plus avec les trois quarts (73%) de ses entreprises qui notent une grande complexité à recruter. L’industrie (52%) et les services (43%) sont beaucoup moins touchés et affichent des résultats homogènes.

Tous secteurs confondus, environ un tiers (33%) des sociétés affirment ne connaître aucune barrière au recrutement. Paradoxalement, ces dernières sont néanmoins hautement inquiètes par la situation économique actuelle (28%) ainsi que par l’indisponibilité d’une main-d’œuvre compétente (27%). Encore une fois, ce sont les entreprises du bâtiment qui sont le plus préoccupées par l’instabilité de l’économie.

Quels aspects de la législation freinent les employeurs ?

Côté juridique, les chefs d’entreprises s’accordent sur le fait que le coût des cotisations sociales est le plus contraignant lors du recrutement d’un collaborateur (18%). Les risques juridiques liés à un licenciement suivent de peu (14%), puis vient le coût que représente le renvoi d’un salarié (10%).

Le niveau élevé des salaires, pour sa part, n’est que très peu évoqué par les dirigeants (7%), plaçant la législation du travail au centre de toutes les angoisses.

 

 

Melissa Carles

 

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