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Emploi des seniors : les craintes des employeurs s’atténuent

Petit à petit, l'opinion des employeurs sur les seniors s'améliore. Même si le taux d'emploi de ceux-ci reste faible, il progresse et les freins évoqués jusqu'alors semblent, du moins pour ceux qui étaient liés à la productivité, moindres.

Emploi des seniors : les craintes des employeurs s’atténuent

En plein débat sur la réforme des retraites et du recul de l’âge de départ à la retraite, une récente étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) révèle que l’opinion des employeurs sur les seniors s’est améliorée depuis 2001. En 2008, une majorité d’employeurs estimaient ainsi que les salariés seniors sont un atout pour le collectif de travail en termes d’expérience, de savoir-faire, de mémoire d’entreprise ou encore de complémentarité des équipes. Si cette appréciation générale a peu varié en dix ans, la perspective d’une augmentation de la part des salariés de 50 ans et plus dans les prochaines années suscite moins d’appréhensions qu’en 2001.

Des politiques publiques

Depuis le début de la décennie, pouvoirs publics et partenaires sociaux ont pris de nombreuses mesures pour favoriser le maintien en emploi des seniors : restriction depuis 2000 des préretraites à financement public, réforme des retraites en 2003, accord national interprofessionnel sur l’emploi des seniors de 2005 suivi par l’élaboration d’un plan national d’action concertée pour l’emploi des seniors 2006-2010, taxation des préretraites d’entreprises et des mises à la retraite d’office, libéralisation du cumul emploi-retraite, suppression des mises à la retraite d’office avant 70 ans et suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi à partir de 2009. Plusieurs campagnes de communication visant à valoriser les seniors sur le marché du travail ont également été menées auprès des salariés comme des employeurs.
Des politiques publiques qui semblent porter leurs fruits puisqu’en 2008, les salariés de 50 ans et plus représentaient 24,3 % de l’emploi total contre 20,5 % en 2000. La Dares explique cette progression par l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom, mais aussi, vraisemblablement, par une modification des comportements de maintien dans l’emploi des seniors. Entre 2000 et 2008, la part des 50-64 ans dans la population en âge de travailler est passée de 25 % à 29 %.

Les atouts des seniors

En 2008, plus des trois-quarts des employeurs du secteur marchand estiment que l’expérience, le savoir-faire et la conscience professionnelle sont les principaux atouts des seniors par rapport aux autres salariés. La disponibilité horaire et la motivation sont également mises en avant par près de la moitié des employeurs.
A l’inverse, les freins à l’emploi des seniors les plus fréquemment évoqués sont leurs capacités d’adaptation au changement ou aux nouvelles technologies. 20 % des employeurs évoquent également le coût salarial, la mobilité ou encore la santé.

Les craintes des employeurs diminuent

Les craintes des employeurs liées au vieillissement de leurs salariés se sont atténuées depuis 2001. À cette date, 33 % des employeurs estimaient que le vieillissement de leur personnel aurait des effets négatifs sur la productivité du travail contre 15 % seulement en 2008. Lorsque des réserves s’expriment, elles portent principalement sur le coût salarial (39 % des employeurs).
En réponse à l’augmentation de la part des 50 ans et plus dans leur effectif au cours des cinq prochaines années, la moitié des employeurs envisagent des actions de formation, d’adaptation au poste de travail ou encore d’aménagement du temps de travail. 38 % se déclarent favorables au développement d’incitations à la mobilité interne et 27 % pourraient inciter des seniors à partir en recourant aux préretraites (18 %), à la mobilité externe (15 %), voire en procédant à des licenciements.

Source : Etude de la Dares n° 55, septembre 2010

Nathalie Lepetz
Rédaction de NetPME

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