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Étudiants-entrepreneurs : 5 mois pour lancer son business

En France, une entreprise sur quatre est créée par une personne de moins de 30 ans. Une performance encouragée par le statut national étudiant-entrepreneur et un programme d’accélération de projet : Pépite Starter.

Étudiants-entrepreneurs : 5 mois pour lancer son business

« On ne considère pas les jeunes qui intègrent Pépite Starter comme des étudiants-entrepreneurs mais comme des entrepreneurs qui sont encore étudiants. » Devant une foule de jeunes attentifs tassés dans un coin du salon des entrepreneurs, ce mercredi 7 février, Angela Altes-Mathieu élève la voix. « Pour réussir, il faut être à 100 % sur le programme, prévient cette coordinatrice régionale à PEPITE Centre-de-Val-de-Loire. C’est très rythmé : il faut bosser tous les jours de la semaine ! ». Pour l’étudiant sur 3 qui souhaite entreprendre mais qui manque de liquidités pour se lancer*, intégrer cet accélérateur de projets dédié aux étudiants-entrepreneurs peut être une solution. Depuis 2014, un statut national et un diplôme d’établissement permet aux étudiants qui souhaitent monter leur propre business de bénéficier d’une année où ils se consacreront à leur projet tout en étant accompagnés par des professionnels. Selon le gouvernement, ils sont 4520 à avoir obtenu ce statut depuis sa création.

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Des étudiants-entrepreneurs impatients

En parallèle des 29 PEPITES, pôles qui se partagent la formation et l’accompagnement des étudiants, une formation Pépite Starter a été imaginée. « Elle répond à un nouveau profil d’entrepreneurs-étudiants qui a émergé en 2017, commente Angela Altes-Mathieu. Ils ont besoin de savoir rapidement s’ils font fausse route avec leur projet ou non. » Un programme d’accélération de 5 mois avec 2 promotions par an a donc vu le jour. Et pour aller plus vite, les idées doivent très vite se confronter à la réalité. « Il n’y a pas de présentations Powerpoint, il faut foncer !, encourage la coordinatrice. Vous avez prévu de concevoir un site internet ? Créez-le ! Il faut avoir une démarche commerciale, non scolaire et aller rencontrer vos futurs clients. » Nhan Doan, animateur à PEPITE Bretagne Pays de la Loire encourage aussi ce comportement. « Il est important d’aller sur le terrain rencontrer ses clients. Cela permet d’avancer : s’il n’y a pas de problème, il n’y a pas de besoin et donc pas de business. »

Malgré cette politique proactive, les encadrants n’oublient pas que les étudiants-entrepreneurs sont aussi des novices qui ont besoin d’être conseillés. « Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà une idée de business préétablie. On va chercher de manière avancée un business à exploiter. » Cette méthode a ses gagnants et ses perdants : « un projet sur trois va au bout de pépite Starter, prévient avec le sourire Nhan Doan. Terminer le programme permet de s’insérer plus facilement sur le marché. »

Les « gagnants »

Samuel Blin fait partie des gagnants des anciennes promotions. Il est le co-fondateur de Fitli, qui propose aux entreprises de réserver des cours de sports ou de faire venir un coach dans leurs locaux. « C’est une sorte de tickets restaurants pour le sport », plaisante l’ancien étudiant-entrepreneur. Le concept a été lancé il y a 6 mois et l’entreprise nantaise compte aujourd’hui une soixantaine de collaborateurs, dont Airbus et le Crédit Agricole. Pour Samuel Blin, intégrer Pépite Starter lui a permis de trouver l’associé qui lui manquait afin de traiter l’aspect technique avant de lancer sa start-up. Il l’a rencontré en la personne de Sébastien, lui aussi étudiant-entrepreneur.

Pour François Polverel, c’est le fait de partager ses connaissances qui le motive. Créateur d’Handybox, un site qui regroupe et propose des activités conviviales possibles à pratiquer avec une personne handicapée, il ne rate jamais une opportunité de « renvoyer l’ascenseur ». « Starter m’apporte de la visibilité en me permettant d’animer des conférences. C’est ça aussi l’entrepreneuriat : transmettre à mon tour ce que l’on m’a appris. »

Cet ancien étudiant-entrepreneur ne risque pas de manquer de public. Angela Altes-Mathieu s’étonne, elle-même, de compter « plus de 60 % d’étudiants intéressés par l’entrepreneuriat lorsqu’on les interroge. »

*Selon les chiffres du baromètre réalisé par le Mouvement pour les jeunes et étudiants entrepreneurs(Moovjee), la banque CIC et l’Agence France Entrepreneurs (AFE) en partenariat avec OpinionWay sur les étudiants et l’entrepreneuriat, à l’occasion du Salon de l’éducation du 17 novembre 2017.

 

Melissa Carles 

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